Avec un nom pareil, Absynthe Minded, sûr que les ménagères vont se demander si l’un des cinq compères qui forment le combo pourrait être leur gendre idéal, car en plus, sur la couv du livret, les voilà qui cachent leurs visages avec un masque… qui ressemble trait pour trait à celui d’un gendre idéal. Leurs vrais visages? A découvrir par vous-même, en consultant le superbe livret.

 

En attendant, enfilez la galette dans le lecteur et allez savourer cet ‘Absynthe Minded’ au goût délicieusement sucré, rempli de saveurs colorées. On y retrouve du rock allégé, sans matières grasses indigestes, de la pop acidulée, un swing manouche indie qui se la joue folk et toute une palette de sonorités épicées qui font de chacune des 12 chansons proposées un hit à part entière.

 

Emmené par le chanteur-guitariste Bert Ostyn, également auteur-compositeur de tous les titres de cet opus, Absynthe Minded surfe sur un rock étonnamment lumineux dont toutes les facettes reflètent un évident plaisir de jouer, comme si le rock ne pouvait être que bonheur, un bonheur qui vous irradie de partout et que vous conserverez en vous aussi longtemps que les chansons vous resteront en tête.

 

Autour de Bert Ostyn, Jan Duthoy (piano et orgue Hammond), Sergej Van Bouwel (contrebasse), Renaud Ghilbert (violon) et Jakob Nachtergaele (batterie) tissent, sur leurs instruments vintage en diable, des climats à dominante acoustique mais capables aussi de virer à l'orage, ou de s'offrir, le temps d'un chorus de guitare, une somptueuse digression jazzy.

 

Créé il y a moins de dix ans à Gand, cité médiévale et néanmoins branchée, le groupe s’est fait les dents dans d’infernales tournées des bars, se forgeant au fil des sets un style, un nom, une réputation, un ‘son’ reconnaissable entre mille et qui leur va follement bien.

Ecoutez ce swing manouche sur ‘If You Don’t Go, I Don’t Go’, puis cette intro à la gratte acoustique sur ‘Envoi’, cette rythmique qui se la joue déglinguée et bastringue sur ‘Heaven Knows’ et vous avez déjà une bien belle idée de ce que cet Absinthe Minded peut vous réserver comme surprises. Car chaque titre vous réserve sa petite claque, comme si aucune chanson ne devait pouvoir ressembler à une autre, comme s’il y avait eu urgence à proposer douze bijoux uniques, incomparables les uns aux autres, pour que chacun d’eux ait sa propre valeur, son propre éclat.

 

Un éclat majeur, punaise, qui jaillit de cet opus, même lecteur fermé et sous scellé. Cela rayonne de vos enceintes et irradie dans votre salon. Vous êtes devenu ‘Papillon’ et vous vous êtes envolé pour un ‘Weekend in Bombay’, deux chansons qui vous emmèneront rejoindre Absynthe Minded dans leur univers déjanté et magnifié à la fois, loin de la grisaille et des soucis du quotidien, là où, papillon, vous volerez au-dessus de Bombay.

 

Magistral, d’une beauté et d’une richesse sonore rares.

 

Frankie Bluesy Pfeiffer

 

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