ABBY POSNER – Kisbee Ring

Autoproduction
Americana, Indie Folk
ABBY POSNER - Kisbee Ring

La chanteuse, guitariste et multi-instrumentiste Abby Posner est le pur produit de la tradition progressiste de son État, la Californie. Née dans une famille de non-musiciens (où la musique était cependant omniprésente), elle développa toute jeune une curiosité pour les roots musics américaines dont ses parents l’abreuvaient. Après avoir tâté du piano dès l’âge de cinq ans, elle prit ses premières leçons de guitare à huit, pour s’immerger dans l’apprentissage des divers styles de blues alors en vigueur (de Chuck Berry à B.B. King, en passant par l’inévitable Stevie Ray Vaughan). Ses parents l’inscrivirent ensuite à un programme éducatif d’apprentissage artistique (CalArts), où elle étendit son champ d’intérêts à la mandoline, au banjo et à la basse (ainsi qu’à divers claviers et percussions), tout en se formant à la théorie musicale et étudiant les musiques du monde. Elle y développa un appétit vorace d’écrire ses propres thèmes, ainsi que de transmettre son savoir à son tour. Capable de composer des jingles publicitaires ou des musiques de films, elle ne s’en produit pas moins en solo, ou au sein de sa propre formation indie-folk, Abby & The Myth (avec laquelle elle a produit un premier E.P. en 2015). On n’en finit pas de recenser les effets de la pandémie actuelle sur la psyché et les conditions d’existence des artistes, et ce nouvel album s’en avère une nouvelle manifestation. Abby en a non seulement composé la totalité des titres, mais elle y joue de surcroît de chaque instrument, et a produit et mixé le tout. Il ne faut pas s’y attendre pour autant à une simple démo lo-fi bricolée en home-studio: aussi rigoureuse que déterminée, cette artiste s’applique à elle-même l’exigence qu’elle insuffle à tout ce qu’elle entreprend. Dans la veine Laurel Canyon qu’initièrent ses aînées voici plus d’un demi-siècle, la délicate plage titulaire ravive les souvenirs des Joni Mitchell, Judy Collins & Co d’alors, tout en évoquant avec pudeur et sincérité les tourments personnels et relationnels de nos temps troublés. C’est sur un picking de banjo immaculé qu’elle poursuit avec “Low Low Low”, où elle assure avec brio ses propres contrechants et les arrangements de cordes synthétiques. Si le single “Emergency Use Only” et “Is It Wrong” n’auraient pas déparé les répertoires d’artistes mainstream telles que Shania Twain, des titres pétris de bluegrass appalachien tels que “Joshua Tree”, “The Trilogy” et “Blind Spots”, ou encore de ce country-folk dont les Byrds, Poco et consorts pavèrent le chemin (tels les lumineux “Fall Apart”, “Wishing Well” et “Digging Corners”) perpétuent avec brio la lignée dont Abby Posner se revendique l’héritière. Une bouffée d’air frais.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 22nd 2021

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