ABAJI – Blue Shaman

Absilone
World Music
ABAJI – BLUE SHAMAN

Ami qui pénètres ici, abandonne toute certitude. C’est par cette formule, certes lapidaire mais ô combien appropriée, que l’on aborde ce huitième album du multi-instrumentiste, chanteur et compositeur libanais d’origine arménienne Abaji. Résident de la République depuis quatre décennies, celui-ci n’était pas retourné en son pays natal depuis 33 ans quand il enregistra Routes & Roots en 2016. Cinq ans plus tard, ce Blue Shaman l’entraîne vers d’autres rencontres, puisqu’il y mêle depuis Glasgow ses propres instruments à ceux des Écossais Donald Shaw (accordéoniste) et Michael McGodrick (flûtiste et joueur de cornemuse). La plainte du “Nâtir” introductif ramène à notre mémoire les accents yiddish du “Bensonhurst Blues” d’Oscar Benton (dont Alain Delon fit la B.O. de son film “Pour La Peau D’un Flic”), et si “Celtic Blues” évoque les mélopées des Touaregs, la plage titulaire, “Dance For Me” et “Bowing in The Wind” (savoureux jeu de mots) scellent la confluence du Gange et du Jourdain, en proposant une fusion blues-Orient non sans rappeler la démarche d’un Harry Manx. Le doudouk de “Ararat” (instrument vulgarisé en Europe par Didier Malherbe au sein de son propre Hadouk Trio) emprunte ses climats à Anouar Brahem (de même que la clarinette de “Nuit Turquoise” et “For A Cloud”, soutenue par la clarinette en bambou et l’accordéon de ses comparses), tandis que comme  l’indique partiellement son titre, “Balkanic Tango” témoigne de la rencontre du flamenco arabo-andalou avec Goran Bregović. Rythmes orientaux et accents celtes ou slaves se marient ainsi avec un naturel confondant (“Northbound Caravan” et l’épique “Hot Desert To Cold Sea”, avec leurs échanges oud-accordéon-cornemuse-percussions débouchant sur un époustouflant reel moyen-oriental), tandis que les ombres tutélaires de Dylan et Leonard Cohen traversent subrepticement les émouvants “Hilm N°2” et “Sehher”. Officiant tour à tour à la guitare double-manche, à l’oud, au doudouk, à la clarinette, aux percussions, au chant et à l’harmonica, Abaji confirme son œcuménisme culturel et sa virtuosité. Un album d’une fulgurante beauté, transcendant les frontières pour célébrer à leur plus haut les vertus conjuguées des racines et du métissage, comme en atteste le bouleversant “Valley Of Sand” conclusif, où s’harmonisent flûte sahraoui et rythme primitif de chain-gang.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 2nd 2021

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Ne cherchez pas de traces de blues dans Blue Shaman, mais dans la musique de ce grand voyageur aux origines multiples vous trouverez son énergie entre musique folk, world music et jazz. Il y a 5 ans sortait l’album Route et Roots, dont Blue Shaman s’érige comme une suite logique, car étant né au Liban et d’origine arménienne, Abaji pulvérise les frontières, parfois ethniques, parfois sur la route du monde, sans doute un peu des deux à la fois, brouillant les pistes. Inévitablement la musique de Abaji me ramène au livre “Sur la route” de Jack Kerouac, et je me remémore cette phrase:
“Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents… tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles. Vous pouvez les admirez ou les désapprouvez, les glorifiez ou les dénigrer. Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils explorent. Ils créent, ils inspirent. Ils font avancer l’humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent.”
C’est tout simplement ce que procure la musique de Abaji et c’est sans aucun doute ce qui en fait un “Blue Shaman”, invitant dans son périple musical l’accordéoniste écossais Donald Shaw et le joueur de cornemuse et flûtiste Michael McGoldrick. Souvent musiques celtiques et musiques du monde arabe s’entrecroisent, sans doute parce que des deux côtés de ces cultures, les voyages sont au cœur de leurs préoccupations, pour des raisons historiques et économiques. Poussant au rêve, à l’imagination, au voyage, ce très bel album revêt une couleur particulière et une finesse telle que les rédactions de Paris Move et Bayou Blue Radio désignent Blue Shaman comme un album “Indispensable”, celui d’un artiste essentiel à la culture.

Thierry Docmac
Bayou Blue News – Bayou Blue Radio – Paris-Move

PARIS-MOVE, March 3rd 2021

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Chanteur, auteur, compositeur, collectionneur d’instruments (plus de 500), multi-instrumentiste d’origine arménienne (guitare, clarinette, percussions, oud, bouzouki, harmonica et flûtes), né au Liban, Abaji est l’incarnation même de la world music et pourrait presque aussi être le représentant et le porte-drapeau du Blues oriental. Il vit depuis 40 ans en France et son album précédent s’intitule Route & Roots. Celui-ci célébrait plutôt l’Orient et son retour au Liban qu’il avait quitté 33 ans auparavant. Il explorait alors la musique libanaise, arménienne ou turque. D’ailleurs ses albums font toujours référence à son histoire personnelle: en 1996 Paris – Beyrouth, en 2000 Bedouin Blues, en 2003 Oriental Voyage, en 2005 Nomad Spirit, en 2005 également Les mille et une nuits, en 2009 Origine Orients (dans lequel il chante dans les 5 langues familiales: arabe, arménien, grec, turc et français). Abaji revient aujourd’hui nous faire découvrir le fruit de ses explorations des musiques celte et écossaise. Il a enregistré le disque à Glasgow en compagnie de Donald Shaw à l’accordéon et de Michael McGoldrick, flutiste et joueur de cornemuse. Nous ne sommes même pas étonnés de l’entendre chanter ici en anglais. Avec Abaji le voyage sonore entre l’Orient et l’Occident se poursuit pour notre plus grand plaisir et il continue à nous réserver de très belles surprises. Ce voyageur infatigable ne peut que nous inciter à suivre ses traces!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, March 11th 2021

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Le clip de Blue Shaman:

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