A Night At The Family Dog (DVD Eagle Vision)

JEFFERSON AIRPLANE - THE GRATEFUL DEAD - SANTANA
Rock

– Dis, papy, c’était comment, les hippies?
– Eh bien, chers petits, comment vous dire? À cette époque, les raves n’existaient pas, et pour produire de la musique, on ne connaissait encore ni les samplers, ni l’ordinateur…
– Eh ben, comment qu’ils faisaient, alors?
– Ah, chers petits… Ce qu’on a souffert, en ce temps-là! Pour faire de la musique, l’homme devait d’abord APPRENDRE À JOUER D’UN INSTRUMENT, comme une guitare, un orgue ou encore une batterie. Et quand ils y étaient enfin parvenus, les musiciens organisaient une grande fête, où pouvaient parfois se rendre plusieurs milliers de jeunes comme vous (enfin, presque)…
– En tout cas, ils connaissaient déjà les ecstas, d’après la tête qu’ils font, hein, pas vrai, papy?
– Euh, pas tout à fait, comment te…? Bon, c’est pas tout ça, vous les avez finis, vos devoirs?
– Allez, papy, zyva, laisses nous voir la fin du DVD!
– Quand vous aurez fini votre instruction civique, non mais! Que penserait de vous Monseigneur Blanquer?

Bref, vous l’avez compris, nous voici en présence d’une “time-capsule” de choix: un voyage dans le temps aux sources des “jam-bands”, ces groupes capables de décoller trois heures durant rien qu’en brodant autour d’un simple thème. Captées par Ralph Gleason au mythique Family Dog de San Francisco, trois formations parmi les plus caractéristiques du rock d’alors (JEFFERSON AIRPLANE – THE GRATEFUL DEAD – SANTANA), dans une ambiance estampillée au coin de l’authenticité. Visiblement, certains des cadreurs étaient alors dans le même état qu’une bonne partie du public (il faut l’être, pour s’obstiner à filmer la nuque du bassiste pendant le solo de batterie). Si les images du Dead (avec Pigpen) et de l’Airplane accusent certes le poids des ans, les 18 minutes introductives du Santana d’alors (celui de 1970, inchangé depuis Woodstock) comptent parmi les plus belles orgies rythmiques jamais captées sur pellicule. Alors encore préservé des gourous et du marketing, Carlos ne célébrait que la transe, et la basse de David Brown épousait les arceaux que décrit un python pour étouffer sa proie. Rien que pour cela, un must, en cette année d’anniversaire de Woodstock!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 8th 2019

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