Livre

Ce jukebox muet (1000 pages) de la “chanson française” est riche de plusieurs enseignements. L’intitulé lui-même, générique, rend compte d’une multiplicité de styles, de l’opérette au rap… Et de supports, du 78 tours au fichier mp3, dont les visuels reproduits en noir et blanc contrebalancent l’effort éditorial de quatre rédacteurs réduits à leur patronyme. Dans les années 60, la chanson cesse d’être un art tronqué dans lequel le texte prime sur la musique. L’industrie discographique se structure et recrute dans le rock n’roll, exporté des USA en 1956: “Daniela” (1961), des Chaussettes Noires, et “Retiens La Nuit” (1962), de Johnny Hallyday, sont même co-signées Georges Garvarentz, compositeur attitré de Charles Aznavour. Dans les années 70, la contestation, empreinte de doctrine antinucléaire, communautaire et féministe, se consomme en couplets. C’est là qu’intervient Christian-Louis Eclimont, noyautant les premières chroniques du “coq gaulois” Michel Sardou. Ce contempteur de la patrie, islamo-gauchiste avant l’heure, n’avance véritablement à visage découvert qu’au chapitre “Années 80”, théorisant “Douce France” de Carte de Séjour, intellectualisant “L’Aziza” de Daniel Balavoine. Enfin, à partir de 1996, malgré ou à cause des quotas de 40% de titres francophones imposés en radio, la majorité des singles-Kleenex référencés est à jeter.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, November 16th 2020

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