Saga, c’est tout d’abord un nom, un nom qui claque comme celui d’un héros d’aventure, d’une saga, justement. Mais Saga c’est aussi une voix, moitié-éraillée moitié-râpeuse, dans laquelle vous retrouvez du Tom Waits mixé à du Fred Blondin, une voix qui ne passe pas inaperçue et qui vous ferait presque croire que le mec s’est donné un grand coup de rabot dans le gosier ou qu’il a fumé clopes et cigares façon Gainsbarre, mais puissance mille. Une voix qui chante des textes imagés, forgés à la Léo, Ferré bien sûr, celui de ‘Pacific Blues’, ‘Chanson Mécanisée’, ou ‘Les Anarchistes’. Une voix qui résonne, réveille, charme et grave son sceau dans le blues comme un tatouage sur la peau, à vie, dans la lignée de celle des Jim Morrison et Janis Joplin.
Malgré la qualité d’écriture des textes et le soin apporté aux arrangements, malgré le soutien de radios indépendantes et de fans qui sentent que quelque chose de grand peut se produire, ce premier album ne connaît qu’un succès d’estime.
Déçu, sans aucun doute, mais sans rancune envers le ‘système français’, Saga s’installe pour de bon en Californie où ses chansons trouvent un public qui ne cesse de grossir après chaque concert. Le Frenchy plaît, et ses chansons interprétées en français passent sur les ondes de radios américaines. La langue n’est ni un obstacle ni un atout, mais tout simplement le lien entre Saga et son public.
Un label américain le remarque (hé oui !) et lui permet d’enregistrer un second album, ‘Face à Face’, qui connaît un beau succès et permet à Saga d’assurer en tournée les première parties de véritables stars, telles Al Stewart.
Entouré de musiciens qu’il désigne comme la ‘Saga Tribe’, il sillonne en 2000 la côte Ouest des Etats-Unis et connaît le succès que la France ne lui a jamais offert.
‘Saga’: un terme dont le dico nous dit qu’il signifie ‘histoire’, ‘récit’, ‘légende’. Tout ce qu’est SAGA: une histoire, un récit, une légende,… mais aussi des chansons!
Crédits photos Saga en live : ©Bruno Pellerin
Frankie Bluesy Pfeiffer