Paul Cox

Portrait : Paul Cox

Un coffre et une présence sur scène à la Joe Cocker de la grande époque, une poignée de main style bûcheron qui sait vous faire comprendre combien il vous apprécie, un sourire qui vous fait intégrer de suite le clan des potes musicos, une disponibilité de tous les instants, tel est Paul Cox.

Sur scène il en impose, il est le boss ; et quand les blues lents succèdent aux titres taillés dans un blues-rock bien râpeux et diablement efficace, la gorge du lascar se fait brasier et les yeux des femmes deviennent pluies d’étincelles. Et il sait en jouer, le Paul, de ces deux facettes là : d’un côté un blues-rock puissant qui vous fait frapper des mains et taper du pied, et de l’autre cette manière incomparable de faire fondre les cœurs sur des slows blues des plus torrides. Vous en doutez ? Alors écoutez d’abord Real World puis Dangerous Mood et vous ferez comme moi : vous vous passerez les trois albums (et à la suite !) de ce colosse anglo-saxon, avant de filer le voir sur scène, car sur scène Paul est un monstre de puissance et de présence. Je vous l’ai déjà dit, façon Joe Cocker de la grande époque…!

Né à Wolverhampton, Paul Cox a commencé par chanter dans des groupes de rock de la région des Midlands avant de se lancer à l’assaut de la capitale anglaise, mais comme chanteur de blues, cette fois. En 1980 il rejoint le groupe ‘Giants’ et son chanteur guitariste Gordon Reaney. De cette collaboration sortira un premier album chez Magnet Records, ‘All People Go Mad’, produit par Dale Griffin (Mott The Hoople), puis ils enregistrent une session ‘live’ pour la série ‘Rock on the Dock’, diffusée par la télévision anglaise.
En 1985 Paul rejoint le groupe de Tim Hinckley, ‘Heart and Soul’. Ils jouent au Capital Music Festival et ouvrent pour Ray Charles au Royal Festival Hall. Paul rejoindra ensuite avec Brendan Hoban les ‘Messengers’, qui est l’un des groupes anglo-saxons de blues les plus sollicités de ce milieu des 80’s. C’est une période prolifique pour Paul, qui collabore notamment avec Snowy White et signe chez Renegade Management, dont l’une des grosses vedettes de l’époque est un autre Paul : Paul Young.

Paul Cox est contacté pour rejoindre le ‘John Slaughter Blues Band’ sur la scène du WOMAD rhythm and blues festival. Nous sommes au début des années 90 et la carrière de Paul Cox va prendre un nouveau virage. Le groupe tourne beaucoup, en Hollande et en Allemagne notamment ; et il s’y forge une solide réputation qui se traduit par un concert au Festival de Jazz de Montreux aux côtés de Eric Clapton, puis en ouverture pour Ray Charles, en juillet 92. C’est cette même année que Paul monte son propre groupe, le ‘Paul Cox’s Soul Intention’ qui devient très rapidement l’un des groupes les plus demandés dans les clubs londoniens. Toujours en bons termes avec ces potes du ‘John Slaughter Blues Band’, il trouve aussi le temps d’enregistrer avec eux ‘A New Coat of Paint’ pour Timeless Records.

En 1995 il fait une apparition remarquée au concert en hommage à Frankie Miller aux côtés de Paul Rodgers (Free, Bad Company, Queen) et Gary Brooker (Procul Harum).
En 1998 Paul Cox ouvre encore pour le grand Ray Charles, enregistre en Italie avec Doctor Wu et sort un nouveau CD avec le ‘John Slaughter Blues Band’ : All that stuff ain’t real.
En 1999 Paul sort un premier album solo, Ain’t Nothin’ Doin’, pour lequel il a invité de nombreux amis musiciens. Paul Jones, sur Radio 2/Jazz FM dit alors de lui que c’est “The Best voice in the UK.”.

Un an plus tard, Paul Cox sort son second album solo, ‘Real World’, produit par le fameux Roger Cotton, musicien et arrangeur de talent. Mais Paul n’a pas oublié ses premiers amours, et le rock : il rejoint pour quelques concerts le groupe de power rock Fire & Water avant de reprendre la route des clubs et des studios avec son propre groupe, The Paul Cox Band. C’est ainsi qu’on le verra rejoindre Connie Lush, Marcus Malone et Nicky More au Warrington Blues Festival ; trois des morceaux joués à cette occasion sont gravés pour l’éternité dans le CD Live du festival. Mais quand le rock vous tient aux tripes, il ne vous lâche plus : Paul Cox fait des infidélités au blues et remonte sur scène avec le groupe Fire & Water, un groupe voué au culte de Led Zeppelin, Free et Bad Company. Le succès est de taille : le groupe enchaîne plus de 50 concerts d’affilée, se gardant toute fois le temps d’enregistrer une galette démo d’anthologie de 6 titres (un collector, vous dis-je… !) : ‘Live in Studio’. Je vous laisse imaginer la patate qu’il y a dans ce CD… !

Nouvelle infidélité au blues anglo-saxon avec un passage en Italie pour y retrouver le groupe Doctor Wu mais le blues est plus fort que tout : Paul revient en Angleterre et retourne en studio avec l’équipe des Barcodes et pas mal d’autres invités pour nous offrir en 2005 un superbe CD, ‘Good To Me’. Produit par l’incontournable Roger Cotton, l’album est mélange de feu et d’air, d’eau et de terre, un album lumineux, propre à vous faire vibrer.

Tous les albums de Paul Cox sont à découvrir, à écouter (nombreux extraits en libre écoute) et à acquérir sur le site du label Note-Music : www.note-music.co.uk 

Frankie Bluesy Pfeiffer
Octobre 2007
BLUES MAGAZINE©
http://www.bluesmagazine.net

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