Leanne Harte : attention talent!

En regardant Leanne Harte s’avancer vers moi j’ai tout de suite pensé à Fée Clochette, cette fée du monde de Peter Pan, petit bout de femme fragile et magique à la fois, qui vole dans les airs entourée d’étoiles… Leanne en a aussi des étoiles, plein les yeux, et son sourire vous fait tomber sous le charme tandis que dans votre tête vous reviennent inlassablement quelques uns des titres de son dernier opus, ‘An Irish girl in Paris’, un CD magique dans le plus pur style ‘unplugged’ et où la voix de cette jeune irlandaise d’à peine 21 ans vous fait dresser les poils. Frissons garantis !

BM : Bonjour Leanne…
LH :
Bonjour (me répond-elle dans un grand sourire.)

BM : En octobre 2006 tu es déjà venue à Paris, au Café de la Danse. C’est un concert où tu n’as joué qu’en acoustique et que nous avons le bonheur de retrouver en intégralité sur ce CD, ‘An Irish girl in Paris’. C’était ton idée ou celle de ton label de sortir un live façon unplugged ?
LH :
Tu sais, on n’avait rien planifié. On n’était pas dans une logique : je joue pour sortir un CD. Ce qui s’est passé, c’est que le concert a été vraiment spécial, avec un super public, un son super, et une atmosphère super, aussi ! Après le concert, j’ai été très émue par l’accueil du public français et j’ai toujours une pensée spéciale pour le public français. C’est plus pour lui que pour moi que nous avons décidé de sortir ce disque.

BM : Et pour permettre à ceux qui ne te connaissent pas encore de découvrir qui est Leanne Harte…
LH :
Aussi, mais à chaque personne qui va me découvrir au travers de ce disque il faudrait presque dire que je joue également plus électrique, que je ne suis pas qu’une folkeuse qui ne joue qu’en acoustique. (sourire) Le risque de ce genre d’albums c’est que le public qui me découvre ainsi peut imaginer que je ne joue que dans ce style là.

BM : C’est le problème des étiquettes qu’on colle aux artistes…
LH :
Exactement. Et c’est quelque chose qui me gêne, car dans quelle catégorie tu vas me classer… ? Folk ? Rock acoustique ? Blues ? Rock ? Je ne comprends pas pourquoi les gens ont besoin d’étiquettes à coller sur ce qu’ils écoutent. Ils ne peuvent pas dire tout simplement j’aime, ou je n’aime pas ?

La voix de Leanne, qui était douce, tendre à croquer s’est faite plus orageuse, plus passionnée. L’ange s’est mué pour un instant en dragon…

BM : Cela n’a pas été trop difficile pour toi d’interpréter seule à la guitare des titres sur lesquels tu étais secondée en studio par une rythmique de feu, avec Jon Noyce et Darrin Mooney ?
LH :
Non, parce que ce sont des chansons que j’ai écrites et que j’ai déjà jouées, pour moi, en acoustique. Jouer en acoustique, c’est seulement une autre interprétation, une autre manière de jouer une chanson, mais la chanson, au départ, est la même. Et ce qui compte, dans le chanson, c’est ce que tu y mets : c’est ton cœur, c’est ton âme.

BM : Justement, comment composes-tu tes chansons ? Tu te mets devant une page blanche et l’inspiration te vient, comme cela, ou…
LH :
(rire) Non, pas du tout. Mes chansons sont des histoires, des bouts de vie, des choses vues et que j’ai notées, là, dans un petit carnet qui ne me quitte jamais. Regarde, c’est ce carnet qui est la source de toutes mes chansons. Peut être qu’une fois que tu seras parti j’y écrirai quelques mots et qu’un jour tu seras dans une de mes chansons…(large sourire)

Le dragon s’est mué en ange, en ange dévastateur. Comment ne pas être conquis par une telle princesse, une telle fée ? Et tandis que je retranscris cette interview je me repasse en boucle ce foutu ‘An Irish girl in Paris’, un album exceptionnel que je ne peux que vous recommander, même si votre médecin ne vous le prescrit pas et que la sécu vous le refuse en remboursement, car il est vital, cet opus là… !

BM : Puis-je dire alors que tes chansons sont aussi vivantes que toi… ?
LH :
Oui, tout à fait. Une chanson a autant de vie que toi ou moi. Chaque fois que je chante une chanson, je lui donne vie, et à chaque fois cette vie peut être plus ou moins différente. Une fois je la chanterai plus douce, une autre fois plus rock’n’roll, mais chaque fois elle sera vivante.

BM : Mais tu ne penses pas que cela peut gêner une partie de ton public que tu changes ainsi de style d’un album à un autre ?
LH :
Faudra qu’ils s’habituent, (rire)….parce que je suis comme ça, et que je n’aime pas être comme dans un moule et me voir porter une étiquette. Et puis une bonne partie du public qui me suit depuis plusieurs années me connaît telle que je suis parce qu’il m’arrive souvent de jouer en acoustique au milieu d’un concert électrique. Les autres aussi apprendront à me connaître telle que je suis…(sourire). Et toi, cela te gêne ce changement de style ?

BM : Non, pas du tout,…au contraire même ! Mais c’est à moi de te poser des questions : tu es maintenant plutôt loin de tes premières influences très rock et des groupes qui t’ont marquée…
LH :
Oui et non, parce que autant j’ai été influencée par Led Zeppelin, autant j’ai été marquée par Bob Dylan et Neil Young. Et puis Neil Young n’a pas écrit que des trucs cool pour être joués en acoustique, mais des titres beaucoup plus électriques. Et puis, regarde, il joue les mêmes titres seul à la guitare acoustique ou en version électrique avec le Crazy Horse, et ce qui était une ballade douce et légère devient un morceau qui déménage. Et tout le monde trouve cela génial…

BM : Dans l’album enregistré à Paris on trouve deux inédits et une chanson de Tori Amos. Ces deux inédits montrent-ils ce que devrait être le prochain album studio ?
LH :
Oui et non, parce que je ne sais pas encore quelles seront les chansons qui seront dans le prochain album. Ce que je fais souvent, par contre, c’est de tester en concert mes nouvelles chansons, et très vite je vois si le public accroche, ou pas, comment il perçoit la chanson et ce que je dois éventuellement changer… Par contre ce que je peux te dire c’est que le prochain album sera un Leanne Harte. (sourire)

BM : Ce qui veut dire ?
LH :
Que je changerai de son,…ou peut être pas. Je ne sais pas… Peut être qu’il sera différent, très différent,… mais ce sera un Leanne Harte. (rire)

Mi-ange mi-dragon, Leanne me taquine, me sourit, s’amuse de me voir bafouiller encore une fois.

BM : Pourquoi avoir signé avec un label français,…et pas avec une major américaine… ?
LH :
Parce que Bad Reputation me laisse carte blanche et qu’ils ont confiance en moi. Cela t’étonne… ? (rire) Faire de l’argent avec une major, d’autres peuvent le faire, pas moi. Pour moi, ce qui prime avant tout, c’est ma musique, et la liberté que j’ai pour composer et réaliser les albums que je veux. Et puis j’aime la France, j’aime Paris et le public français.

Comment après cela ne pas craquer pour cette fée là…? Alors, un conseil, précipitez-vous sur ce foutu ‘An Irish girl in Paris’. Un indispensable de chez indispensable…! Un CD à vous procurer de toute urgence chez Bad Reputation et dans toutes les bonnes crèmeries où vous achetez vos CD préférés.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Octobre 2007
BLUES MAGAZINE©
http://www.bluesmagazine.net

Leanne Harte

Leanne Harte, attention talent

En regardant Leanne Harte s’avancer vers moi j’ai tout de suite pensé à Fée Clochette, cette fée du monde de Peter Pan, petit bout de femme fragile et magique à la fois, qui vole dans les airs entourée d’étoiles… Leanne en a aussi des étoiles, plein les yeux, et son sourire vous fait tomber sous le charme tandis que dans votre tête vous reviennent inlassablement quelques uns des titres de son dernier opus, ‘An Irish girl in Paris’, un CD magique dans le plus pur style ‘unplugged’ et où la voix de cette jeune irlandaise d’à peine 21 ans vous fait dresser les poils. Frissons garantis !

BM : Bonjour Leanne…
LH :
Bonjour (me répond-elle dans un grand sourire.)

BM : En octobre 2006 tu es déjà venue à Paris, au Café de la Danse. C’est un concert où tu n’as joué qu’en acoustique et que nous avons le bonheur de retrouver en intégralité sur ce CD, ‘An Irish girl in Paris’. C’était ton idée ou celle de ton label de sortir un live façon unplugged ?
LH :
Tu sais, on n’avait rien planifié. On n’était pas dans une logique : je joue pour sortir un CD. Ce qui s’est passé, c’est que le concert a été vraiment spécial, avec un super public, un son super, et une atmosphère super, aussi ! Après le concert, j’ai été très émue par l’accueil du public français et j’ai toujours une pensée spéciale pour le public français. C’est plus pour lui que pour moi que nous avons décidé de sortir ce disque.

BM : Et pour permettre à ceux qui ne te connaissent pas encore de découvrir qui est Leanne Harte…
LH :
Aussi, mais à chaque personne qui va me découvrir au travers de ce disque il faudrait presque dire que je joue également plus électrique, que je ne suis pas qu’une folkeuse qui ne joue qu’en acoustique. (sourire) Le risque de ce genre d’albums c’est que le public qui me découvre ainsi peut imaginer que je ne joue que dans ce style là.

BM : C’est le problème des étiquettes qu’on colle aux artistes…
LH :
Exactement. Et c’est quelque chose qui me gêne, car dans quelle catégorie tu vas me classer… ? Folk ? Rock acoustique ? Blues ? Rock ? Je ne comprends pas pourquoi les gens ont besoin d’étiquettes à coller sur ce qu’ils écoutent. Ils ne peuvent pas dire tout simplement j’aime, ou je n’aime pas ?

La voix de Leanne, qui était douce, tendre à croquer s’est faite plus orageuse, plus passionnée. L’ange s’est mué pour un instant en dragon…

BM : Cela n’a pas été trop difficile pour toi d’interpréter seule à la guitare des titres sur lesquels tu étais secondée en studio par une rythmique de feu, avec Jon Noyce et Darrin Mooney ?
LH :
Non, parce que ce sont des chansons que j’ai écrites et que j’ai déjà jouées, pour moi, en acoustique. Jouer en acoustique, c’est seulement une autre interprétation, une autre manière de jouer une chanson, mais la chanson, au départ, est la même. Et ce qui compte, dans le chanson, c’est ce que tu y mets : c’est ton cœur, c’est ton âme.

BM : Justement, comment composes-tu tes chansons ? Tu te mets devant une page blanche et l’inspiration te vient, comme cela, ou…
LH :
(rire) Non, pas du tout. Mes chansons sont des histoires, des bouts de vie, des choses vues et que j’ai notées, là, dans un petit carnet qui ne me quitte jamais. Regarde, c’est ce carnet qui est la source de toutes mes chansons. Peut être qu’une fois que tu seras parti j’y écrirai quelques mots et qu’un jour tu seras dans une de mes chansons…(large sourire)

Le dragon s’est mué en ange, en ange dévastateur. Comment ne pas être conquis par une telle princesse, une telle fée ? Et tandis que je retranscris cette interview je me repasse en boucle ce foutu ‘An Irish girl in Paris’, un album exceptionnel que je ne peux que vous recommander, même si votre médecin ne vous le prescrit pas et que la sécu vous le refuse en remboursement, car il est vital, cet opus là… !

BM : Puis-je dire alors que tes chansons sont aussi vivantes que toi… ?
LH :
Oui, tout à fait. Une chanson a autant de vie que toi ou moi. Chaque fois que je chante une chanson, je lui donne vie, et à chaque fois cette vie peut être plus ou moins différente. Une fois je la chanterai plus douce, une autre fois plus rock’n’roll, mais chaque fois elle sera vivante.

BM : Mais tu ne penses pas que cela peut gêner une partie de ton public que tu changes ainsi de style d’un album à un autre ?
LH :
Faudra qu’ils s’habituent, (rire)….parce que je suis comme ça, et que je n’aime pas être comme dans un moule et me voir porter une étiquette. Et puis une bonne partie du public qui me suit depuis plusieurs années me connaît telle que je suis parce qu’il m’arrive souvent de jouer en acoustique au milieu d’un concert électrique. Les autres aussi apprendront à me connaître telle que je suis…(sourire). Et toi, cela te gêne ce changement de style ?

BM : Non, pas du tout,…au contraire même ! Mais c’est à moi de te poser des questions : tu es maintenant plutôt loin de tes premières influences très rock et des groupes qui t’ont marquée…
LH :
Oui et non, parce que autant j’ai été influencée par Led Zeppelin, autant j’ai été marquée par Bob Dylan et Neil Young. Et puis Neil Young n’a pas écrit que des trucs cool pour être joués en acoustique, mais des titres beaucoup plus électriques. Et puis, regarde, il joue les mêmes titres seul à la guitare acoustique ou en version électrique avec le Crazy Horse, et ce qui était une ballade douce et légère devient un morceau qui déménage. Et tout le monde trouve cela génial…

BM : Dans l’album enregistré à Paris on trouve deux inédits et une chanson de Tori Amos. Ces deux inédits montrent-ils ce que devrait être le prochain album studio ?
LH :
Oui et non, parce que je ne sais pas encore quelles seront les chansons qui seront dans le prochain album. Ce que je fais souvent, par contre, c’est de tester en concert mes nouvelles chansons, et très vite je vois si le public accroche, ou pas, comment il perçoit la chanson et ce que je dois éventuellement changer… Par contre ce que je peux te dire c’est que le prochain album sera un Leanne Harte. (sourire)

BM : Ce qui veut dire ?
LH :
Que je changerai de son,…ou peut être pas. Je ne sais pas… Peut être qu’il sera différent, très différent,… mais ce sera un Leanne Harte. (rire)

Mi-ange mi-dragon, Leanne me taquine, me sourit, s’amuse de me voir bafouiller encore une fois.

BM : Pourquoi avoir signé avec un label français,…et pas avec une major américaine… ?
LH :
Parce que Bad Reputation me laisse carte blanche et qu’ils ont confiance en moi. Cela t’étonne… ? (rire) Faire de l’argent avec une major, d’autres peuvent le faire, pas moi. Pour moi, ce qui prime avant tout, c’est ma musique, et la liberté que j’ai pour composer et réaliser les albums que je veux. Et puis j’aime la France, j’aime Paris et le public français.

Comment après cela ne pas craquer pour cette fée là…? Alors, un conseil, précipitez-vous sur ce foutu ‘An Irish girl in Paris’. Un indispensable de chez indispensable…! Un CD à vous procurer de toute urgence chez Bad Reputation et dans toutes les bonnes crèmeries où vous achetez vos CD préférés.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Octobre 2007
BLUES MAGAZINE©
http://www.bluesmagazine.net

Leanne Harte