ITW – le rock sudiste siglé Natchez

  

                      

                ITW : le rock sudiste siglé Natchez

 
ITW préparée et réalisée par Alain Betton
Réalisée le 30 janvier 2010 au Pitchtime, à Dourdan (91)
Photos: © Alain Betton
 
 
‘Canicule Boogie’ au cœur de l'hiver : la tribu Natchez a enflammé le ‘Pitchtime’, ce 30 janvier au soir. Le ‘Rock Band’ des 2 frères Aeschbach, Thierry, dit ‘Babac'h’, et Emmanuel, dit ‘Manu’, accompagnés d’André Dufour, surnommé ‘D.D.’, et ‘Ben’ Benjamin Proy nous a gratifiés de compos et de standards ‘Southern Rock’ à couper le souffle.
J'ai retrouvé Thierry et Manu dans leur loge, après le concert, pour une discussion à chaud…

 

 
AB : Le public est comblé ce soir. Natchez en Ile de France!
TA (Thierry Aeschbach) : Je dirai tout d’abord qu'il faut valoriser et promouvoir ces établissements qui s'investissent, comme le fait le Pitchtime, à Dourdan. Ces personnes volontaires et passionnées nous accueillent pour notre plus grande joie et celle du public. Nous n'avons ni répété ni joué depuis plus d'un mois et nous sommes donc très heureux d'être ici pour notre première prestation de l'année!
 
AB : Vous avez fait, je pense, une petite pause hivernale bien méritée.
MA (Manu Aeschbach) : En fait, j'étais absent. Je rentre d'un séjour en Floride, plus précisément de la croisière musicale ‘Simple Man Cruise’. Je t'explique: un grand paquebot de luxe relie la ville de Tampa, en Floride, à celle de Cozumel, au Mexique. C'est une traversée de 5 jours, du 21 au 25 janvier. C'est énorme. Il y a environ 3.000 personnes sur le ferry et une vingtaine de groupes représentant le meilleur du rock sudiste sont présents, comme Lynyrd Skynyrd, 38 Special, Molly Hatchet, The Outlaws, Blackberry Smoke, Heather Lutrell et plein d’autres, encore. Et donc, durant tout ce périple en bateau, je te dis pas ce qu’il y a comme concerts. Des concerts à profusion. Et ce qui est fantastique dans ce genre d’événements, c’est de retrouver autant d’artistes réunis.
 

AB : Manu, tu sais que tu vas faire des envieux, car beaucoup de ces groupes sont malheureusement absents sur la scène française.
MA : J'essaie justement de les produire chez nous. Nous avons joué en première partie de Molly Hatchet, en décembre 2008, et dernièrement nous avons fait venir le groupe Blackberry Smoke, originaire d'Atlanta, en Géorgie. Le concert a eu lieu à la ‘Cartonnerie’ de Reims, le 20 décembre dernier. Après avoir assuré leur première partie, nous avons clôturé la soirée ensemble par un ‘bœuf’, en reprenant des titres comme ‘La Grange’, de ZZ Top et ‘Sweet Home Alabama’ de Lynyrd Skynyrd. C'était monumental…!
 
TA : Si tu le permets, je vais ouvrir une parenthèse pour ceux qui ne connaissent pas Blackberry Smoke en les invitant à les découvrir au travers de leur dernier album, ‘Little Piece Of Dixie’.
 
AB : Un petit retour en arrière, et en quelques mots, comment est né Natchez?
TA : Cela remonte à l'époque du lycée. J'étais, je ne sais plus, en 3ème, ou en seconde. Des copains formaient un petit groupe et ils m'ont demandé d’y rentrer comme chanteur. Manu, même s’il était plus jeune que moi, assistait à nos répétitions, et puis il a commencé à apprendre la guitare. Finalement, quelques années plus tard, il nous a rejoints. Puis on s’est retrouvés seuls, Manu et moi, et avec de nouveaux musiciens nous avons formé Natchez en avril 1987.
 

AB : Comment expliquez-vous ce parcours exceptionnel depuis 23 ans?
MA : Natchez, c'est avant tout de la passion. Nous avons joué sans interruption depuis nos débuts et sommes toujours restés fidèles à ces influences ‘Southern Rock’, d'ailleurs peu représentées en France. Et puis le groupe est très soudé, aussi. ‘D.D.’ (André), notre bassiste, est avec nous depuis 1992 et ‘Ben’ (Benjamin), notre batteur, depuis 1998. On a aussi la chance d’avoir un fervent public et nous totalisons environ 900 concerts à ce jour. Et en plus, il existe également un ‘fan club’ très actif, auquel on est très reconnaissant.
 
TA : On nous demande même dans notre région de Champagne pour des mariages, des anniversaires, et des départs en retraite. Plutôt que se payer un D.J., certains préfèrent s’offrir Natchez pour faire la fête, et ça, nous en sommes très heureux.
 
AB : Je reviens un instant sur votre discographie: 7 albums + un DVD. L'album ‘Acoustic’, en 2002, sortait un peu du contexte habituel…
TA : C'était un petit délire à l'initiative de ‘D.D.’. On lui devait bien cela.
 

AB : ‘Catch the Spirit’, en 2007, est en anglais, contrairement aux albums précédents. Etait-ce une façon de se rapprocher d'un public British ou bien d’outre Atlantique?
MA : Oui et non. Au départ, c'est un album anniversaire pour fêter nos 20 ans de carrière et on le voulait différent des autres. Et puis, bien sûr, chanter en anglais permet d'ouvrir les portes des pays étrangers, et pas que des pays anglophones. Natchez est désormais diffusé sur une radio de Dallas, au Texas: ‘All Southern Rock’. Nous avons même tenu la tête de la playlist durant une semaine.
 
AB : Une question que l'on doit recommencer à vous poser: est-ce anticipé de parler d'un prochain album?
TA : Non, car effectivement il est prévu, mais pour 2011 seulement.
 
AB : En français ou en anglais?
MA & TH : (sourires) Ce sera un double…! Avec un album chanté en français et l'autre en anglais.
 
AB : Je vous remercie tous deux, et pour reprendre votre devise: Keep on Rockin'….!