ITW : Ilene

ITW de Ilene
ITW préparée et réalisée par Thierry DocMac
Photos : Thierry DocMac

 

A peine terminé l’enregistrement de l’EP ‘Le Mans-Austin’ de Ilene, me voici, à l’invitation de Paris-Move, plongé dans l’interview de cette artiste, profonde et authentique, qui porte en elle une immense culture, véhiculée par la tradition familiale et son enfance dans l’ouest des USA… Californie, Colorado, Nebraska.

Installée en France, elle sort aujourd’hui son premier EP ‘Le Mans-Austin’, juste avant de commencer la conception d’un album qui pourrait bien s’appeler ‘Letter from France’, pays où elle réside depuis de longues années.

 

Thierry DocMac: Commençons par revenir à tes souvenirs d’enfance, et la musique qui était présente dans ton univers familial et les générations précédentes qui elles aussi, étaient bien ancrées dans ton héritage culturel. Peux-tu nous en parler?

Ilene: Pour moi c’est comme un inconscient collectif familial… Comme une empreinte génétique. Il y a la musique classique et traditionnelle du côté tchèque de ma mère, la musique folklorique, espagnole, gospel et rock’n ’roll du côté de mon père…. des impulsions qui m’arrivent, comme si j’étais saisie d’un désir irrésistible de jouer de la mandoline ou de la 12 cordes… Au fil du temps, j’ai appris qu’il y a des précédents familiaux dont j’ignorais tout… En effet, dans ma famille, la fibre artistique a marqué des générations, bien avant notre immigration aux USA, tradition qui continue aujourd’hui encore.

 

Raconte-nous la première fois que tu as chanté. Ton premier instrument, puis les autres que tu as utilisé, et pourquoi ? Et enfin la 12 cordes, qui est ta meilleure amie…

Je pense que la première fois que j’ai chanté, c’était pour les petits oiseaux à ma fenêtre. Je n’avais que 9 mois… Mon premier instrument, c’était le piano, parce que dans notre famille les filles jouent du piano et les garçons de la guitare! Mais j’ai gouté à tout. La douze cordes, c’est sans doute à cause de Leadbelly, qui n’était pas vraiment chanteur de blues… plutôt du folk et autres styles musicaux… Un peu comme moi, d’ailleurs….

 

    
Ces dernières années tu t’es produite dans les bars et sur diverses scènes, ici et ailleurs, fantastique école pour se former à la scène. Il y a eu aussi ces duos avec l’excellent chanteur et guitariste, Lon Milo DuQuette, aux USA. Qu’est-ce que ces expériences t’ont apporté ?

J’ai appris, en constatant que les gens n’écoutent pas toujours comme on le souhaite. Ce qui est plutôt normal dans un bar, puisqu’on est là pour passer du temps avec des amis, et donc ça fait bruit de fond. Il m’est arrivé tout de même assez souvent de jouer pour des publics attentifs, ici en France et, plus souvent, aux USA. C’est vraiment ce public aux USA, qui est très attentif, m’obligeant toujours à faire attention à ce que je fais sur scène. L’apprentissage de la rigueur… Plus que nécessaire pour assumer ses créations en public!

 

Tu fais souvent référence à Joni Mitchell, Rickie Lee Jones… De bien grandes dames que nous adorons ici aussi. Peux-tu nous dire ce qui te marque chez ses artistes ?

Pour commencer, je suis un peu obsédée par les années 70, sans pour autant chercher à imiter la création des grands artistes de cette époque. Il y avait une forme de liberté artistique dans ces années là, qui existe encore aujourd’hui, bien que ce soit plus difficile à trouver.

A propos de Joni et Rickie Lee, ce qui m’inspire chez ces deux grandes dames, c’est qu’elles faisaient ce qu’elles avaient envie de faire, sans se soucier du genre. C’est aussi ma philosophie, ne pas hésiter à bousculer les frontières des styles musicaux, me laisser pénétrer et enrichir de ses essences multiples qui sont le socle de mes créations.

 

Et puis il faut bien en passer par là, il y a eu notre rencontre et ce travail de mise en forme de tes titres pour ‘Le Mans – Austin’, cette mise en forme de tes chansons que je t’ai aidé à faire, ce son si particulier que j’ai recherché, pour tenter de préserver ce côté ‘authentique’. Comment as-tu vécu cette expérience ?

Très satisfaisante, et très fatigante… Mais c’était pour la bonne cause. J’ai l’impression que je commence à me découvrir, un peu plus encore, grâce à ce travail on a fait ensemble !

 

Désormais on pense album. Est-ce que cette première expérience te permet déjà d’entrevoir le travail que nous allons faire?

Oui ! Je creuse dans ma collection de compositions et je vois deux thèmes émerger… et donc un premier et un deuxième album… à suivre !

 

Site web de l’artiste :
http://www.ilene-martinez.com/

 

EP ‘Le Mans – Austin’: disponible sur Itunes, Amazon, Google play, etc…

 

 

Ilene