ITW : Georges Amann

 

ITW de Georges Amann
 

ITW préparée et réalisée par Alain Hiot
ITW réalisée le 12 octobre 2016 à Rochefort.

L’un de nos plus grands photographes de scènes, Georges Amann, expose une quarantaine de ses clichés et quelques souvenirs personnels à la Corderie Royale de Rochefort jusqu’au 31 décembre 2016. L’occasion idéale pour faire connaissance avec ce très grand monsieur, et pour en découvrir un peu plus sur son parcours incroyable.

Rencontre avec une légende !

      
Alain Hiot : Georges, je ne vais pas revenir sur ta bio complète car de nombreux médias l’ont déjà faite… disons simplement tu as été l’un des plus grands photographes de scènes des années 73 à 92 mais que tout le monde ne connaît pas forcément ton nom. Pourtant tous les gens de ma génération ont eu obligatoirement un jour ou l’autre une photo ou un poster signé Georges Amann dans leur chambre! Donc pour te situer un peu mieux, peux-tu nous rappeler tous les magazines ou journaux auxquels tu as collaboré ?

Georges Amann : Au tout début, lorsque j’étais dans le théâtre, j’ai été photographe exclusif sur un spectacle allemand et j’ai donc eu des photos dans divers journaux comme le Frankfurter Allgemeine, Die Welt et quelques autres. Ensuite, dans le Rock j’ai collaboré à Libé, Rock en Stock, Batteur Magazine, Blah-Blah Magazine, Guitarist, Guitares & Claviers, Metal Hammer, Melody Maker, Sounds, et puis surtout à Hard Rock Magazine parce que j’écrivais aussi et que lorsque tu écris tu as un autre rapport avec les lecteurs. J’essayais de faire partager ma passion de la musique, et encore aujourd’hui je rencontre des personnes qui me disent que je les ai fait rêver, ce qui finalement est le principal.

 

Et les 2 gros titres de l’époque, Rock & Folk et Best ?

Non j’ai eu très peu de photos dans Rock & Folk. Dans Libé, oui. Ce n’était pas forcément très bien payé, mais pour moi c’était aussi à la base un acte militant. Et puis c’était le Libé de gens de valeur comme Bayon, Philippe Garnier, des pointures, des mecs qui adoraient leur métier et avec qui l’on se comprenait. Pour Hard Rock Magazine on était 3. C’est James Petit qui m’avait demandé avec Jean-Pierre Sabouret si ça m’intéressait, et comme je parlais anglais et lui non, on a démarré comme ça. Mais pour être précis, le déclic c’est James Petit qui me dit un jour: “Tiens, il y a Zégut qui cherche quelqu’un pour faire l’interview d’Angus Young par téléphone”, parce qu’il ne parlait pas anglais. Donc je suis allé à RTL, j’ai rencontré Zégut pour la 1ère fois, j’ai fait l’interview et la traduction, et ensuite je l’ai aussi passée dans Hard Rock Magazine. Donc merci “Tonton Zézé” qui fait partie pour moi, avec Jeff Bouquet, des dinosaures.

     
Pourquoi as-tu cessé ton activité dès 92? Les conditions commençaient à se durcir un peu?

Oui, les conditions se durcissaient, mais surtout ma petite femme Sylvie voulait quitter Paris, et puis entre les voyages de presse et mes diverses collaborations à des magazines cela commençait à être vraiment fatiguant. Je bossais pour Blah-Blah Magazine, le mensuel gratuit de la FNAC, pour Batteur magazine, qui m’a d’ailleurs permis de rencontrer des supers musiciens comme Roger Taylor, Terry Bozzio ou le batteur des Red Hot…, des figures légendaires… Et puis bien entendu Hard Rock Magazine. Donc 3 bouclages chaque mois, plus les autres mags’, plus les 3ème mi-temps parce j’avais un grand appartement et donc les copains musiciens qui débarquent… Tu vois le truc…, les nuits blanches…, et comme je ne tape en plus qu’avec un doigt sur une machine à écrire, je commençais vraiment à être fatigué. Et puis j’avais un peu aussi fait le tour. Du coup ça devenait compliqué à tout point de vue. Hard Rock Magazine commençait aussi à être en difficulté, et comme on rêvait d’être au bord de l’océan avec ma petite femme auprès d’un feu de cheminée… voilà!

 

Du coup qu’as-tu fais ensuite? Tu as continué à faire des photos?

Oui, bien sûr, j’ai continué à faire des photos en argentique, mais pour faire découvrir cette fois tout le patrimoine maritime de La Tremblade, de la presqu’île d’Arvert, et de témoigner également pour la tempête de 99. C’est comme ça aussi que j’ai fait redécouvrir un peu leur région aux ostréiculteurs, car j’aime bosser sur les matières, les reflets, et en faisant une photo par exemple d’une table avec de la rouille et quelques fleurs posées dessus, ils ont vu leur environnement quotidien autrement. En plus, on a ici la plus belle luminosité de France, ce qui ne veut pas dire le plus d’ensoleillement, mais vraiment une superbe lumière, et tout cela, du coup, toujours en argentique et sans filtres. Ensuite j’ai eu des commandes pour la mairie, mais, petite confidence, à l’époque mon fils m’a dit “C’est un suicide culturel !”… parce que passer de Paris à 200 à l’heure à un tout petit village… Mais je ne voulais pas d’une ville plus importante, c’était un petit village ou rien, le reste ne m’intéressait pas.

 

Tu vivais correctement de cette activité photo? Parce qu’à présent c’est plutôt compliqué…

Oui, j’en vivais… mais heureusement tout de même que Sylvie travaillait à côté. Il fallait toujours aller quémander les chèques à droite à gauche, c’était un peu pénible, et en plus on pouvait avoir un petit montant comme un gros et ce n’était bien entendu pas le salaire stable de monsieur tout le monde. Mais je rêvais d’un métier ou j’étais libre. Je m’étais interdit le costume-cravate et je voulais un métier où je puisse voyager, et donc je me suis amusé pendant 20 ans!

 

      
Si c’était à refaire avec les conditions actuelles, en particulier les fameux 3 premiers titres, est-ce que tu penses que tu pourrais shooter tous ces artistes de la même manière?

NO WAY!! Sûrement pas, même pour tout l’or du monde! Et puis j’aime trop les musiciens. Je verrais des groupes qui ont peut-être mal vieilli, ou bedonnants, ou ceux qui continuent de tourner mais avec juste un ou deux membres d’origine, et puis connaissant les galères que rencontrent un peu tous mes collègues photographes, dont tu fais partie, combien arrivent à en vivre aujourd’hui? Et combien arriveront dans 20 ou 30 ans à exposer des photos avec des légendes? J’ai eu la chance de naître à la bonne époque…

 

Tu as gardé des relations suivies avec certains ou certaines artistes que tu as pu côtoyer et qui sont sur l’expo?

Oui, bien sûr… Il y en a que l’on ne voit pas ici, comme Pat Mc Manus par exemple, un mec vraiment extra, ou mes amis musiciens de Vulcain depuis 33 ans, et puis Lemmy, bien entendu, dont les nouvelles m’arrivaient souvent par des amis communs, ou encore Dan Reed Network… On avait vraiment une autre relation que simplement celle de musicien-photographe.

 

Dans ta bio on peut lire que le déclic s’est fait sur un concert de Led Zep en 73, mais t’est-il arrivé de poser tes boîtiers et juste d’écouter sur un concert d’exception aux dépens des photos? Et si oui, lequel? Et à l’inverse, un concert d’où tu es parti en courant sans faire un seul clic?

Alors déjà, je dois dire que je suis toujours resté jusqu’à la fin des concerts. C’est très rare que je me sois barré avant la fin, ce qui n’était d’ailleurs pas forcément le cas de tout le monde. Sinon j’ai le souvenir de Fela Kuti qui sortait tout juste de prison et dont j’avais fait l’interview quelques jours avant. Il nous avait invités toute une nuit à l’enregistrement d’un titre de son album avec Wally Badarou, le producteur de Level 42, ça a été vraiment fantastique et effectivement on n’a pas forcément envie de faire de photos à ce moment là. Ce sont des choses comme ça que je garde dans ma tête, comme celle d’avoir visité les studios Paisley Park et rencontré Prince…, mais “No Picture”…, alors je partage çà en paroles, mais c’est surtout gravé dans ma tête. En plus je suis un grand fan de Prince malgré mes airs de Rocker! Et puis un autre grand moment sans photos: on était avec Pierre Terrasson à Londres pour une nuit en studio à l’occasion de l’enregistrement de l’album “The Top” (The Cure) avec Robert Smith, un grand monsieur. Il y a eu l’interview, puis il a joué du sitar. Au départ c’était drôle car le management s’était mal exprimé et il avait compris qu’on était de la télévision italienne (rires), mais ça reste vraiment un très grand moment…! Je n’ai pas de photos, mais c’est dans ma mémoire également. Sinon, j’ai fait un concert où même le représentant de la maison de disque Phonogram n’avait qu’une envie, c’était de se tirer. C’était un groupe de Rock progressif qui n’a pas laissé une très grosse trace, I.Q., dont le quotient intellectuel justement était finalement assez bas, et avec le mec de la maison de disque on avait plutôt envie de se barrer et d’aller faire un tour dans les coffee shop d’Amsterdam.

 

J’ai une admiration sans bornes pour les photographes qui shootaient, et pour certains qui continuent de le faire, en argentique. Qu’est ce que tu penses de la démocratisation du numérique qui permet à pas mal de monde, dont moi d’ailleurs, de réaliser sans trop de problème des clichés de qualité correcte?

Je trouve ça dommage… Ce qui me plaisait, dans l’argentique, c’était que tu avais 36 poses et qu’il fallait appuyer au bon moment, car le concert durait 1 heure et demi. C’était un vrai challenge! Et puis tu avais cette adrénaline, parce que je n’ai jamais confié mes noirs et blancs à aucun labo et même pas aux plus grands, sauf pour les diapos couleur, et tu avais cette montée au développement en attendant de savoir si c’était bon ou pas. Et quand tu étais à l’autre bout du monde il fallait attendre encore plus pour voir le résultat, mais j’aimais ça… Peut-être mon côté maso (rires)! En plus j’ai toujours privilégié l’émotion et l’instinctivité par rapport à la technique. Ce qui m’intéressait plutôt que de savoir à quelle ouverture j’allais shooter, c’était de choper le regard du chanteur, le côté sensuel du musicien avec son instrument, et j’étais très attiré par les guitar-héros qui captent en général l’attention.

     
Au développement, du coup, c’était plutôt quoi? …de la peur? …de l’excitation?

Oui, bien sûr qu’il y avait toujours de la peur, mais c’est ça qui faisait le charme, justement… Il y a une définition de la photo de Pierre Movila que j’aime beaucoup et qui correspond très bien à la photo de scène, qui dit “Une photographie c’est un arrêt du coeur d’une fraction de seconde”. On me disait souvent que je n’appuyais jamais au même moment que les autres, ben oui, mais justement… si tu fais la même photo que les autres, ça n’a pas d’intérêt.

 

Ça me fait bien plaisir que tu dises cela car c’est exactement ce que j’expliquais dans deux interviews que j’ai données. Le but, c’est à l’évidence de ne pas faire la même photo que le voisin, sinon effectivement où est l’intérêt? Et pour moi, justement, le plaisir est de chercher autre chose que de la photo “témoignage”.

Bien sûr… !! Et c’est pour ça que j’allais aussi faire des groupes connus mais dans des petites salles en province, car l’ambiance y était complètement différente et avec d’autres conditions.

 

Tu avais sans doute aussi moins de personnes devant les scènes qu’aujourd’hui avec les téléphones ou les tablettes à la main?

Oui, même si sur certains festivals comme Dunington il y avait 110.000 personnes, mais ce que j’aimais bien c’est que tous les groupes jouaient au moins une heure ou une heure et quart. Ill n’y avait que 6 ou 7 groupes, mais au moins on en profitait vraiment. Maintenant tu as des scènes multiples et c’est complètement différent… En Europe on devait être tout juste 30 ou 35 photographes peut-être…, au maximum, mais au moins on en vivait.

 

Tu avais de bonnes relations avec les autres photographes ou est ce qu’il y avait une certaine forme de concurrence?

Non, on avait de bonnes relations, sauf avec les photographes d’agence qui étaient prêts à tuer père et mère pour avoir une photo!

 

Tu utilisais quoi comme matériel ?

J’ai toujours été Pentax. Plusieurs modèles, mais toujours Pentax depuis que j’ai 15 ans. Ils m’ont suivi partout dans le monde entier, même pendant mes voyages personnels, et ils ne m’ont jamais lâché. Pour les objectifs, j’étais au 24mm pour les photos session car quand tu es avec 4 ou 5 personnes et peu de recul il vaut mieux avoir ça. Le 50 quasiment jamais, c’est une focale que je n’aime pas, et puis j’avais du 85,135 et 200.

 

Que des focales fixes?

Ah oui. Il fallait les changer à chaque fois, et quelquefois j’avais 2 boîtiers pour les groupes qui m’intéressaient vraiment. J’avais du noir et blanc et je doublais en couleur, mais je n’étais pas très zoom.

 

Si on met de côté les avantages financiers pour les salles, que penses-tu des éclairages Led?

Moi qui ai fait beaucoup de noir et blanc sur les concerts, et qui venait au départ du théâtre où l’on pouvait énormément travailler sur les portraits avec des éclairages comme les clairs-obscurs ou en jouant avec les ombres, je trouve que maintenant ça écrase tout, ça manque de subtilité.

 

Aujourd’hui tu exposes dans ce lieu magnifique, la médiathèque de la Corderie Royale. Peux-tu nous expliquer comment s’est montée cette expo?

Christophe Pineau, qui est le responsable de la salle “La Poudrière” qui se trouve juste en face, me suivait, lisait mes articles, accrochait mes posters aux murs et regardait mes photos. Il est branché Hard Rock et Métal et lorsqu’il a appris par un ami commun, Thierry Bouyer qui est guitariste de Jazz à Rochefort et qui s’occupe aussi de l’école de musique, que j’habitais à La Tremblade, il m’a contacté sur Facebook pour que l’on se rencontre. Il m’a proposé une première conférence sur 15 photos qui ont marqué mon parcours… Maintenant c’est assez simple, tu amènes ta clef USB pour le projecteur et ça marche… On a battu le record d’affluence à l’école de musique avec plus de 50 personnes, de 14 ans jusqu’à nos âges, et il y a eu pas mal d’échanges. Ensuite il m’a présenté à Olivier Desgranges qui est le directeur de la médiathèque. Ils sont venus tous les deux et je leur ai présenté mon parcours et ce que j’avais fait. En plus, depuis 1988 que la médiathèque existe, et à l’exception d’une expo de Philippe Thiers sur des pochettes de disques un peu psychédéliques, c’est la 1ère fois que des photos de Rock entrent dans cet endroit historique. Et j’ai appris récemment pendant le montage que c’est même la première fois qu’il ya une expo Rock en Charente Maritime! En plus j’en suis en partie originaire, à Saint Jean d’Angely, et je suis donc très heureux d’exposer ici avec une équipe passionnée et motivée et avec qui c’était très agréable de travailler.

     
Comment s’est fait le choix des photos? C’est toujours compliqué de choisir, non?

Il fallait toucher un large public et ce n’est pas forcément simple, surtout que j’ai plus de 20.000 photos… et puis j’ai aussi pas mal de matière pour faire d’autres expos sur des thèmes plus spécifiques comme le Street Art ou le vieux Paris. Et j’ai également dans l’idée de faire quelque chose de très axé sur le côté théâtral du Rock des années 80, un peu à la façon d’Alice Cooper.

 

Et chez les artistes Français, qui as-tu shooté?

Essentiellement Higelin, Christian Vander, qui était un vrai régal à photographier, Little Bob bien entendu, mes super potes de Vulcain, Fabien Gevraise et puis aussi Mama Béa que j’aimais beaucoup.

 

Tu vends toujours tes photos aujourd’hui?

Oui, ça arrive bien sûr. Les gens qui veulent m’en acheter me contactent sur Facebook, mais c’est tranquille car je n’ai jamais été un commercial… Je sais que j’aurais pu me faire beaucoup de fric, mais comme pour les musiciens, je faisais ça avant tout par passion…

 

Quelle est la photo dont tu es le plus fier?

Forcément celle du coffret “Bonfire”! Elle a fait le tour du monde, celle-ci… Et puis la première fois que j’ai ouvert un ordi chez un ami, on a tapé Georges Amann dans le moteur de recherche pour voir ce que ça donnait, et la première chose que j’ai vue c’est la photo de Bonfire.

     
Et celle qui te parle le plus, émotionnellement?

Je vais t’en donner plusieurs, qui sont dans cette expo: celle d’Alice Cooper dont on m’a dit plusieurs fois qu’elle ressemble à une peinture, j’adore l’émotion que dégage celle de Matthias Jabs de Scorpion, j’adore aussi le regard un peu diabolique de Dylan, et puis celle de Led Zep’ parce qu’on dirait qu’ils jouent pour nous et qu’il faut faire ressortir cette sensation, comme pour Iron Maiden où je ne voulais pas qu’on ressente que ça se passe devant 110.000 personnes.

 

As-tu déjà eu des interdictions de publier une photo?

Non, jamais… En revanche, quand on a fait le boeuf avec Marc Loy et Dan Reed Network j’ai eu le lendemain le manager de Bon Jovi au téléphone, mais on avait tapé dans la main avec Dan Reed, on a l’enregistrement, on a des superbes photos, mais ça ne leur plaisait pas parce que c’était entre nous sans passer par eux.

     
Tu as des regrets d’artistes que tu n’as jamais pu shooter?

Oui, forcément… Les Beatles, par exemple, et surtout John Lennon, parce que c’est quelqu’un dont je me sens proche, de par son côté rebelle. Et puis Hendrix, évidemment, qui devait être fabuleux à photographier, et Jim Morrison… même si j’ai rencontré un des Doors avec Robby Krieger, mais c’est pas la même chose… et puis Prince, que j’ai rencontré mais que je n’ai pas pu photographier. Qui encore…?  Y’a le Boss (Bruce Springsteen), que je n’ai pas fait, Bob Marley… Pourtant j’étais au concert, au premier rang, mais le public était un peu trop imbibé de Rhum et de Ganja, donc je me suis reculé un peu et j’ai dansé. Je n’ai pas fait de photos mais ce n’est pas très grave, c’est toujours dans ma tête et puis je me suis rattrapé avec des superbes clichés de Peter Tosh, qui est un ancien Wailers et une grande figure du Reggae.

 

On est arrivé au bout de cette ITW, mais si tu veux ajouter quelque chose, n’hésite pas, c’est open…

Et bien je souhaite bon courage à tous ceux qui veulent faire ce métier car j’ai eu la chance de naître à la bonne époque, mais ce ne sera plus jamais pareil. Que ce soit au Pavillon de Paris, que tu as connu, ou au Palace, ils ont fait venir des groupes incroyables comme les Cramps, Johnny Winter, les Byrds…

 

C’est vrai que lorsqu’on regarde la galerie de portraits de cette expo, tu n’as photographié que des légendes… Il y avait vraiment une scène musicale fabuleuse à cette époque…

Oui… J’ai eu le bonheur de les photographier, mais aujourd’hui cela restera malheureusement un fantasme pour beaucoup de photographes… même si leurs photos sont magnifiques, que restera-t-il dans 30 ans des groupes qu’ils auront shootés? Moi j’ai eu la chance de voir toutes ces légendes…

 

Merci Georges et bonne fin d’expo.

Merci à toi.

 

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Voilà… J’aurais pu poser 50 fois plus de questions sur ses relations avec les artistes, sur sa façon d’appréhender ce métier, sur son amitié avec Lemmy ou ces fameuses “troisièmes mi-temps”, tant Georges Amann est un personnage extrêmement attachant et charismatique, au parcours incroyable! Autant dire que la frustration est un peu de mise, même si je suis revenu avec des étoiles plein les yeux et l’histoire de chaque photo exposée racontée par Georges lui-même. C’est incontestablement l’une de ces rencontres qui marquent une vie et je n’ai à présent qu’une seule envie, retourner voir Georges et son adorable épouse Sylvie dès que possible, pour en savoir encore un peu plus sur toutes ses rencontres. Et si un jour quelqu’un avait l’envie folle de les raconter dans un livre, il y aurait assurément de la matière pour en faire un best seller… En attendant, l’expo de Georges Amann se visite jusqu’au 31 décembre 2016, alors n’hésitez surtout pas, c’est du pur bonheur…!

Alain Hiot
Paris-Move

 

 

Georges Amann