ITW : FLO BAUER – le FLO BAUER BLUES PROJECT

ITW préparée et réalisée par Alain AJ Blues – Mai 2017
Photos : © Alain AJ-Blues

L’annonce était alléchante : “Le Flo Bauer Blues Project, c’est la rencontre de deux générations autour d’une même passion, le Blues. D’un côté Flo Bauer, jeune artiste alsacien révélé par The Voice en 2014, vainqueur du prix Révélation au festival Blues sur Seine en 2016 et côtoyant la scène depuis plusieurs années, et de l’autre Pierrot Bauer et Ben Seyller, deux vieux briscards de la scène Blues de France et d’ailleurs. Un mélange de modernité et d’expérience au profit des compositions de Flo Bauer qui se veulent ‘tout public’ tout en conservant l’âme de cette musique qu’est le Blues.”

C’était donc une priorité pour moi de découvrir ce groupe en Live lors de leur passage au Pitchtime à Dourdan, et l’occasion était trop belle de pouvoir réaliser cette interview avec Flo Bauer, en exclusivité pour Paris-Move.

Alain AJ Blues : Bonjour Flo, je suis très heureux de te rencontrer et je te remercie de nous accorder cette interview pour les lecteurs de Paris-Move. Tu fais partie de cette nouvelle génération qui apporte au Blues toutes ses lettres de noblesse. Un premier album est toujours un évènement bien sûr, mais avant d’aborder le sujet, je te laisse le soin de te présenter. Commençons par tes premiers pas dans le monde de la musique…

Flo Bauer : Je te remercie Alain, pour cette interview. Je joue de la guitare depuis ma toute première jeunesse, depuis l’âge de 6 ans exactement. J’ai appris à jouer de la guitare avec un professeur, Pierre Specker, qui est devenu un ami, et ensuite j’ai joué dans son groupe, le Pierre Specker Band, qui est plutôt Folk-Rock-Country. C’était en 2010 ou 2011, et je devais avoir 13 ou 14 ans, tu vois. Ce furent mes premières scènes locales dans ma région, en Alsace. En fait, rectification, je devais même avoir 12 ou 13 ans… Je ne sais plus (rires), car depuis, je n’ai pas cessé de faire de la scène, et en parallèle j’ai fondé mon premier groupe, plus Rock ‘Haute Fréquence’, avec des jeunes de mon âge. Nous avons arrêté de jouer ensemble depuis que j’ai décidé de me consacrer pleinement à mon projet personnel et à mes compositions.

Entrons dans ton univers actuel, celui du Blues. Pourquoi ce choix, un déclic peut-être ?

FB: J’ai toujours bien aimé le Blues. J’en entendais depuis toujours à la maison par le biais de mon père. C’est à l’âge de 15 ou 16 ans que j’ai décidé de jouer du Blues, et deux ans après, à l’âge de 18 ans, j’ai eu envie de fonder mon groupe. Mais avant, j’avais déjà réalisé un EP en solo avec 6 titres ‘Virtual Generation’, avec 5 compositions et une reprise. Je ne dirai pas avoir eu un déclic particulier pour le Blues, car pour moi le Blues c’est tout un ensemble, toute une palette musicale. J’en profite pour revenir sur mon groupe, ‘Haute Fréquence’, qui était donc plutôt Rock, mais moi j’avais beaucoup plus d’influences Blues, alors que les autres étaient plus Hard-Rock. J’ai eu envie de franchir le pas, parce que je me disais que j’avais vraiment envie de jouer plus de Blues, car j’aime vraiment cette musique. C’est pour cette raison que j’ai voulu créer mon groupe actuel, le Flo Bauer Blues Project.

Ton groupe est cité comme étant une rencontre entre deux générations. Comment a débuté cette aventure avec ces deux ‘vieux briscards’, comme tu les nommes si bien, et qui désormais t’accompagnent ?

FB: C’est simple, en fait. Je t’explique… Mon batteur, Pierrot Bauer, qui n’a aucun lien de parenté avec moi, était le batteur du groupe Pierre Specker Band avec qui j’avais joué à mes débuts. Cela m’avait permis de bien connaître et apprécier Pierrot, et quand j’ai voulu former mon groupe, j’ai pensé à lui, bien sûr. C’était pour moi une évidence. Mon bassiste, Benoît ‘Ben’ Seyller, est un ami de Pierrot et a partagé des sections rythmiques dans différents groupes avec lui depuis une trentaine d’années. Pierrot a demandé à Benoît de le rejoindre pour former le trio, et ce dernier a accepté. Je suis très heureux de les avoir auprès de moi, car tous deux sont des musiciens très expérimentés.

Dis donc, Flo, si tu m’y autorises, sans en faire un débat mais plutôt une réflexion avec toi, j’aimerai revenir sur un point de ta biographie et parler de l’émission The Voice, qui t’a révélé en 2014. Je vais te l’avouer, je ne suis pas un fan de The Voice, et je ne regarde jamais cette émission à la télé.

FB: Alain, je te rassure, ni moi ni mon père, ni mes musiciens d’ailleurs, ne regardons The Voice à la télé (rires).

Merci Flo, me voici rassuré ! (rires) Mais dis nous en quelques mots ce que cette expérience a pu t’apporter de positif.

FB: Pour être très franc, c’était une belle expérience, car cela m’a permis de me faire un peu connaître en tant que chanteur auprès du grand public, et donc pas seulement dans ma région, mais dans la France entière. J’avais Garou comme parrain et je suis allé en quart de finale. J’ai interprété des classiques comme ‘Angie’ des Stones, ‘You really got me’ des Kinks ou ‘Ca c’est vraiment toi’ de Téléphone, mais il est plus facile pour moi de chanter en anglais plutôt qu’en français. The Voice, il faut dire que c’est très intensif. Il faut répéter sur plusieurs semaines, il faut travailler la voix sans cesse, toute la journée, mais au final c’est très positif, car cela m’a fait évoluer au niveau du comportement sur scène, permis de trouver l’assurance en moi, une aisance avec le public et d’atteindre une certaine maturité. On y apprend le métier, et c’est donc forcément une expérience enrichissante, c’est ce qu’il faut en retenir.

Je poursuis ma réflexion… The Voice a pour but de révéler de jeunes talents et de toucher un très large public, je pense à un public principalement jeune, à cause du choix musical proposé, car même s’il est diversifié, mais cela fait partie de l’univers musical actuel, quelque peu formaté pour être médiatisé. Toi, Flo, tu changes totalement de voie, avec le Blues. Tu ne prends pas le chemin de la facilité, au risque de perdre une partie du public que tu avais conquis avec The Voice, car le Blues, loin d’être médiatisé, est destiné à un public de passionnés, mais tout de même restreint, il faut bien le dire.

FB: J’ai pris l’expérience de The Voice pour un tremplin, rien de plus, car je ne voulais pas prendre la voie la plus simple, ni la plus commerciale, mais celle qui me correspondait ! J’avais la volonté de faire ce que j’avais envie de faire, et de défendre mes compositions. Il est vrai que certaines personnes qui me suivaient ont raccroché, ne me suivent plus, mais pour moi, l’essentiel est de vivre de ma passion, c’est à dire du Blues. C’est là que l’on voit ceux qui m’appréciaient pour ce que je suis vraiment, car ceux-là ils continuent à me suivre, viennent assister à mes concerts et ainsi découvrent le Blues.

Tu es jeune, tu es un nouveau venu dans ce monde du Blues, mais j’ai envie de dire également que tu as déjà une certaine notoriété. Cela n’est pas dû au hasard, je pense, et tu dois être bien coaché, car tu as déjà fait de belles premières parties. Revenons tout d’abord sur tes premières scènes Blues.

FB: Merci pour la notoriété, Alain… (rires), mais je ne sais pas si c’est le mot qui convient. J’ai donné mon premier concert à Mulhouse en 2015, avec ma formation actuelle. C’est vrai que d’autres groupes galèrent plus que moi et que j’ai eu la chance de faire quelques belles premières parties, comme celle de Lucky Peterson, les Mountain Men, Manu Lanvin, Graeme Allwright, Fred Chapellier, Gaëlle Buswel par exemple, et c’est vrai que ce sont de belles têtes d’affiches. Mais tout cela c’est surtout grâce à Serge, mon père, que je le dois, et à qui je dois beaucoup. Il me suit et fait un énorme travail pour me trouver des dates et endroits pour jouer, sachant que la tâche est loin d’être facile, comme tu le sais. Je le remercie et lui en suis très reconnaissant. Le fait d’avoir remporté le prix ‘jeunes talents’ à Blues sur Seine en novembre dernier m’a bien aidé également. Cela m’a ouvert des portes au niveau national.

A ce jour combien totalises tu de concerts Blues, depuis ton premier en 2015 ?

FB: Je peux dire une cinquantaine de concerts. C’est bien et j’en suis heureux. Encore une fois, merci papa, toujours dans le booking à chercher des contacts.

Et pour cette année 2017 en cours, as-tu des dates importantes à nous communiquer ?

FB: Oui, cela se présente bien, et avec de belles scènes. Je serai présent en juin au festival Montereau Confluences, j’ai également un festival près de chez nous à Saint-Louis, je jouerai en première partie de Ben l’Oncle Soul le 4 août devant environ 10 000 personnes en plein air, car chaque années c’est toujours plein. Tu vois, on commence à se faire connaitre… (rires). Et puis je jouerai également au festival Gartempe Blues à Saint Savin en août, à la Charité sur Loire pour la finale du challenge Blues français, et également à La Rochelle. Voilà pour les principales dates.

Autre point de ton actualité, ce premier album sorti tout dernièrement en février, car tu dois en être très fier, n’est-ce pas ?

FB: Oui, j’en suis fier. C’est mon premier vrai album, en mon nom et avec mes compositions. C’est l’aboutissement de mon travail personnel. Comme sur scène nous jouons en trio, pour cet album j’ai voulu faire les choses bien, et en grand, je dois dire. J’ai invité une douzaine de musiciens dont un organiste avec une section cuivre, un harmoniciste, un pianiste, un guitariste-chanteur, Fred Chapellier, Charlie Fabert, Michel-Yves Kochmann, également deux choristes, dont la fille à Benoît, mon bassiste. J’ai toujours la crainte d’en oublier, ils sont tous notés dans l’album, qui est très éclectique, et tous ces musiciens on fait un super boulot avec de superbes arrangements.

Avant de te retrouver ce jour, j’ai eu l’occasion d’écouter ton album. Il est très abouti, vraiment super, et je conseille à tous ceux qui liront ces lignes de se le procurer. Au niveau des compos, comment cela se passe-t-il entre toi et tes musiciens ?

FB: J’écris les paroles. Il y a un titre en français dans l’album, mais c’est plus aisé pour moi de les écrire en anglais. Je conçois la structure musicale, seul chez moi, et ensuite je propose ce que j’ai fait à Pierrot et Benoît. C’est donc un travail d’équipe. Nous faisons un mix ensemble, et je profite ainsi de leur expérience, forte d’une quarantaine d’années pour chacun d’eux dans des styles différents. Comme je le dis toujours, leur expérience et ma modernité donnent un Blues qui n’est ni traditionnel ni expérimental, c’est un Blues tout public teinté de Soul.

Flo, quelles sont tes influences dans le Blues, les guitaristes que tu préfères, ceux qui t’ont marqué ?

FB: En fait, ils sont très nombreux. Difficile de faire un choix… Mais il y a déjà Eric Clapton, Albert King, B.B. King et Muddy Waters. Dernièrement je me suis replongé dans un Blues un peu plus ancien, celui du début et milieu du siècle dernier, avec Robert Johnson, John Lee Hooker et d’autres. Je m’inspire beaucoup des différentes tendances du Blues et j’aime beaucoup d’artistes contemporains, plus actuels, tels Joe Bonamassa, Robben Ford, et des groupes plus locaux comme Malted Milk. Ce Blues teinté de Soul me branche carrément ! Et j’en oublie toujours, comme Hendrix, S.R. Vaughan….

Tu viens de me citer Malted Milk. Le Blues français, qu’en penses-tu, d’une façon générale ?

FB: J’en pense que c’est très bien. Nous avons de supers artistes et groupes qui n’ont rien à envier à ceux d’autres pays. Je pense à Fred Chapellier, par exemple, il est excellent ! Il y a de la ressource en France, il faut juste la faire connaître beaucoup plus. De plus, nous avons beaucoup d’endroits et d’évènement consacrés au Blues, même si c’est toujours une majorité des mêmes connaisseurs et intéressés qui fréquentent ces genres d’endroits. C’est bien que le Blues ne se perde pas, car avec la nouvelle génération de musiques plus virtuelles et technologiques, il est important que tous les jeunes ne soient pas formatés aux musiques radiophoniques, et qu’ils découvrent autre chose.

Une dernière question, encore, quels sont tes projets immédiats ?

FB: Continuer à jouer en concerts et faire la promotion de l’album, c’est le but. Ce mois-ci, en mai, Blues sur Seine va me permettre d’en faire une présentation. Il faut se faire connaitre encore plus pour gagner sa croûte, quand même. Trouver plein de dates, et pour cela j’ai un bon coach, tu le sais, j’ai un manager en or !! (rires)

Je te remercie infiniment Flo, pour ta gentillesse et ta disponibilité. La soirée ne fait que commencer, car maintenant place au concert ici, au Pitchtime. Je vais découvrir ton Blues en live et je m’en réjouis par avance !

FB : Merci à toi, Alain, et merci à Paris-Move pour cette très belle rencontre et cette interview.

ITW préparée et réalisée par Alain AJ Blues – Mai 2017 – au Pitchtime, à Dourdan.
Photos : © Alain AJ-Blues

Flo Bauer et le Flo Bauer Blues Poject :
Flo Bauer: Site web officiel
Flo Bauer Blues Project : Site web officiel
Flo Bauer Facebook page : page officielle
.
Le Pitchtime :
Page Facebook et programmation : Le Pitchtime
Site officiel et programmation : Le Pitchtime – Culture Event