ITW de Sam Stoner

                                              
                                        ITW de Sam Stoner

ITW préparée et réalisée par Virgin B.
Photos: Virgin B.

Ce ‘grand’ bonhomme qu’est Sam Stoner, grand par la taille comme par le talent, ne se contente pas d’être dans l'ombre des vedettes qu'il a accompagnées et nous propose de nous en dire un peu plus sur ses envies, sa musique et sa relation à la Terre, véritable source d’inspiration. Coup de projecteur, donc, sur Sam Stoner.

VB: L’étiquette Sam Stoner, le guitariste de Pascal Obispo, n’est-elle pas usante, lorsque l’on s’engage dans une carrière solo où l’on aimerait être reconnu pour ce que l’on est et non par rapport à ceux avec qui l’on jouait?
Sam Stoner:
Je suis très souvent confronté à cette question à travers la présentation et la promo autour de ce que je fais. Ce qui me fait toujours un peu drôle, c'est que je n'imaginais pas du tout être accompagnateur! En fait, j'ai toujours été engagé dans une carrière ‘solo’. La vie a fait en sorte qu'on me propose souvent ce rôle d’accompagnateur, la première personne ayant été Zazie en '93. Ce qui est frustrant, surtout, c'est que ce que je fais musicalement est plutôt très différent de ce que font les artistes que j'accompagne. Ce qui pourrait sans doute décourager un certain public à vouloir découvrir ce que je fais, à cause des amalgames qu'on pourrait faire.

VB: Pourquoi ce choix particulier de n’utiliser que des guitares acoustiques couplées à des pédales à effets ?
Sam:
Une guitare acoustique a tendance à vibrer beaucoup plus lorsqu’elle se remplit des rythmes et des diverses fréquences qui émanent de la scène. Je suis très sensible à ces vibrations là. J'ai l'impression de me sentir imbibé par l'instrument. A vrai dire, parfois je ne sais plus si c'est moi qui joue de la guitare ou si c'est elle qui joue de moi! Il y a aussi un grain de son très particulier lorsqu'on fait saturer une guitare acoustique ou qu’on la trafique de différentes manières. Sinon, concernant le mélange avec l'électro, je dois dire que j'ai toujours adoré ces couleurs là. Ces dernières années, j'écoute très peu de ‘musique de guitaristes’. J'ai été beaucoup plus attiré par les ambiances électroniques ou le R & B, tellement sensuel. Ceci dit, j'adore aussi les percussions ethniques et les sons enracinés dans la terre. J'utilise même les sons de rochers et de cailloux dans certaines de mes arrangements.

VB: A quel âge la guitare t’est-elle tombée entre les mains? Il y avait des musiciens dans ta famille?
Sam:
C’était vers l'âge de 7 ou 8 ans, et non, pas de musiciens dans ma famille!

VB: L’écriture de tes chansons suit-elle une logique personnelle, autobiographique, ou bien puises-tu dans le quotidien?
Sam:
Je dirai que tout ça vient de la vie en général, tout ce que je vois autour de moi, ou bien à l'intérieure de moi. Sans forcément en parler directement dans mes chansons, la Nature a une influence très importante sur mes inspirations, sur l'énergie que j'investi dans ma musique: le soleil, le son des insectes, les oiseaux, les parfums de la terre,… Sinon il y a aussi les rencontres, les solitudes, la ‘sexensualité’. Hé oui, j’invente quand ça me chante! (sourire)

VB: Tu es un personnage imposant, notamment par ta grande taille. T’es-tu senti catalogué, montré du doigt? En joues-tu pour décomplexer les autres?
Sam:
‘Catalogué’ n’est pas le terme qui conviendrait, mais ‘montré du doigt’, oui, absolument,…et depuis toujours. Si j'arrive à décomplexer les autres, je serai des plus heureux! Pourvu que tout ça serve à quelque chose! J'ai appris à accepter ma taille et à en jouer…, surtout sur scène, mais il est vrai que dans la vie de tous les jours, très souvent je préfèrerais passer inaperçu.

VB: Tu as participé à l’aventure du ‘Capitaine Samourai Flower’ avec Pascal Obispo où le visuel, l’impact des couleurs et des formes avait toute son importance, sur scène, comme dans les clips. N’est-ce pas à ce moment là que ton envie d’aventure solitaire colorée s’est plus fortement précisée?
Sam:
Il s'avère que j'ai toujours adoré ça! C'est pour cela que je me suis autant investi dans le personnage et le concept que Pascal a voulu créer. Il savait très bien que ce serait le cas! Toute cette expérience m'a plutôt redonné l'envie de retrouver tout ça et de ré-injecter ces choses là dans ma propre vie, artistique et autre.

VB: Un jeu de scène très cool, des échanges nombreux avec le public, c’est ainsi que tu conçois ta musique? Un partage?
Sam:
Tout ça est totalement naturel. Impossible pour moi de faire autrement! Ce partage là est un besoin vital. L'échange est la base de tout!

VB: Tu es anglais, d’origine… Depuis quand vis-tu en France? Quelles sont tes principales influences, anglaises et/ou françaises?
Sam:
Je suis né à Northampton, dans le centre d'Angleterre. Et suis arrivé en France dans les années '80. Mes influences musicales sont presque totalement anglo-saxonnes. Tout a commencé avec Ravel, T.Rex, Bowie, les Rolling Stones, Hendrix…, puis Pink Floyd et Tangerine Dream, Eurythmics, Kate Bush, Prince…, et ensuite Björk, Massive Attack, Eminem…, et ces derniers années pas mal de dance floor, ragga et R & B.

VB: On assimile souvent par ses courbes, la guitare à la femme. Ton idée là-dessus?
Sam:
Absolument! Un jour, il y a quelques temps, une fille est venue me voir après un concert et m'a dit ‘J'aimerai être à la place de ta guitare!’. Et d'autres me l'ont dit depuis. Trop drôle! Cette phrase m'a même inspiré une chanson.

VB: Sur quelles guitares joues-tu? Ta Cort 12 cordes et ta Takamine 6 cordes uniquement? En accord traditionnel ou quelques fois en open tuning?
Sam:
Ces deux guitares sont surtout bien confortables pour la scène et conviennent aux divers traficages sonores que je vais. Elles prennent aussi beaucoup de coups! Et non, je ne suis pas un amant violent! C'est juste que dans le feu de l'action…! (sourire) Surtout la Takamine, qui est vraiment très abimée. Je me demande combien de temps elle va encore tenir! Mais pour enregistrer, j'utilise surtout mes guitares Guild que j'adore. Ces derniers temps mes guitares électriques sont différentes Gibson et une Fender Telecaster qui m'ont surtout servi dans mon travail d'accompagnateur. Concernant ta question sur l’accordage, j'utilise surtout un accordage traditionnel, à part pour un ou deux morceaux un open-tuning partiel en ré.

VB: Peux-tu m’en dire davantage sur ce surnom de ViibraMan?
Sam:
ViibraMan est le nom de mon groupe, le concept que j'ai crée tout récemment. Avec mes deux complices, le bassiste Pascal Briez et le batteur Denis Bielsa, on forme sur scène une équipe plutôt ‘vibratoire’! ViibraMan c'est donc l'Homme Viibrant, un être sorti des entrailles de la terre et qui propage des vibrations bienfaisantes… et qui veut juste faire passer du bon temps à celles et à ceux qui le veulent!


VB: Un nouvel album à sortir après ‘Never to late’ et ‘What is life’? Quelques petites indiscrétions à nous transmettre ?
Sam:
L'album ‘What Is Life?’ n'était disponible qu’en téléchargement. Il y a pas mal de gens qui voulaient que j'en fasse un CD, mais il est parfois difficile de savoir quoi faire de nos jours quand on entend tout le temps que le CD ne se vend plus et que ce format n'existera bientôt plus! Je suis donc entrain de refaire un peu ce même album pour préparer une sortie en format CD. Il contiendra environ la moitié des chansons qui figuraient sur la version à télécharger, plus environ sept nouveaux morceaux. Je ne sais pas encore si je vais garder le titre ‘What Is Life?’ ou bien l'appeler autrement… On verra!

VB: Aujourd’hui en power trio avec tes compères Denis Bielsa et Pascal Briez tu sembles avoir trouvé la formule adéquate, où la rythmique tout comme la complicité semblent évidentes. Peux-tu nous dire quelques mots sur eux deux?
Sam:
C'est vraiment un pur bonheur de les connaitre et un privilège de jouer avec eux. Ils ont une énorme sensibilité et autant de générosité. La générosité est pour moi l'une des choses les plus importantes sur scène. C'est ça qui donne l'envie au public d'échanger, de participer, de passer du bon temps. Pascal et Denis sont des personnes sur qui je peux compter. Une autre chose primordiale: on rigole tout le temps! Ca c'est trop bon, aussi. Denis, c'est surtout l'encyclopédie des blagues. Il nous tient éveillé sur les longs trajets! Le divertissement n'est pas que notre métier, finalement! On se divertit aussi très bien entre nous! Ah oui…, j'ai failli oublier: ils sont aussi de très, très, bons musiciens!! (sourire)

VB: Une anecdote, peut-être, sur une de tes tournées en compagnie de Zazie, Natasha St Pierre ou Pascal Obispo?
Sam:
Je te répondrais en disant que chaque fois, on est comme des enfants avec plein de beaux jouets. Les tournées, la scène, c'est ça!

VB: Continues-tu la co-écriture de morceaux avec tes anciens compagnons de route? J’ai entendu dire que tu avais participé à l’écriture de ‘Live for Love United’, pour les 40 footballeurs, en 2002?
Sam:
Avec Pascal on continue de temps à autre à collaborer ensemble sur des chansons. Surtout lorsqu'il a besoin de textes en anglais. Ce fut le cas sur son dernier album, pour deux chansons, dont une que je chantais avec lui. Et oui, l'expérience avec ‘Live for Love United’ était vraiment excitante. Pascal a bossé comme un dingue là-dessus, à contacter tous ces joueurs mondiaux. Un soir, en tournée, dans une chambre d'hôtel, j'ai trouvé le nom du concept et commencé à écrire les textes. J'ai frappé à sa porte avec mes idées…, et c'était parti! (sourire)

Sam Stoner