ITW de Portelli

                                                          
                                             ITW de Portelli

ITW préparée et réalisée par Virgin B.
Photos : © DR

Des boutons de nacre d'un accordéon aux frettes délicates des guitares, d'une ambiance bossa ou folk à un air de salsa, c'est avec le sourire du sud que Portelli se prête au jeu des questions pour mieux nous présenter son dernier ‘bébé’ et en dire un peu plus sur son identité musicale.

VB: Portelli, c’est un concept aux couleurs musicales métissées. Quelle est l’histoire de Stéphane, qui a crée Portelli?
S:
Je vis avec ma guitare à l’intérieur de ma bulle artistique où les styles musicaux se croisent et se mélangent. Suivant mon humeur, j’attrape au vol une influence et, sous son inspiration, j’écris et je compose. Portelli est né il y a 10 ans. C’est la maison dans laquelle naissent mes chansons, je l’ai construite à mon image.

VB: Guitariste, auteur-compositeur, interprète, tu as à ton actif trois albums sous la patte de Portelli. Peux-tu m’en dire un peu plus sur ton parcours personnel?
S:
Je suis un musicien autodidacte et j’avance à l’instinct. La musique est ma passion et la passion est mon guide. J’ai commencé par intégrer un groupe de reprises blues-rock en tant que guitariste soliste, mais j’ai très vite ressenti le besoin d’écrire et de composer mes propres chansons.

VB: Entre amateur et professionnel, la frontière existe-t-elle vraiment lorsqu’on est passionné par la musique?
S:
Oui, la frontière existe. De par le statut, certes, mais avant tout, être professionnel c’est un état d’esprit. Le musicien est au service de la musique, et non l’inverse. La passion, la rigueur, la générosité et la détermination sont les bagages du musicien professionnel.

VB: Portelli, c’est un style varié, quasiment inclassable. Es-tu si difficile que cela à cerner en matière musicale?
S:
Oui, et je l’assume! Je suis moi-même difficile à cerner et cela me plait bien! Ma musique est le reflet de ma personnalité.


VB: Des musiciens dans ta famille t’ont mené à embrasser une carrière artistique?
S:
Non, je suis le seul musicien de ma famille, mais j’essaie de sensibiliser mes enfants à la musique. Mon fils apprend la batterie et je partage avec ma fille d’agréables moments de guitare.

VB: Comment la guitare t’est-elle tombée entre les mains?
S:
En regardant ‘Les enfants du rock’, à la télé. Un reportage sur le groupe Dire Straits y était diffusé et ce fût le choc!!! Je me souviens de ‘Tunnel of love’, car cette chanson m’a particulièrement marqué, surtout le solo de fin. J’avais 15 ans, j’achetais tous leurs albums et j’essayais de repiquer leurs plans de guitare à l’oreille. C’est à partir de là que j’ai commencé à jouer d’autres mélodies et à composer.

VB: Qu’elle est le guitariste dont le jeu peut te donner des frissons?
S:
J’écoute beaucoup de guitaristes, dans le blues, le rock et le jazz, mais Mark Knopfler est le guitariste qui me touche le plus. C’est lui qui m’a donné envie de prendre une guitare dans les mains. Son feeling et ses compositions sont magnifiques. J’ai eu la chance de le rencontrer
et je lui ai offert mon premier Album. Un grand moment pour moi. !!!

VB: Tu ne peux emporter avec toi qu’un seul album, ton choix se porte sur…?
S:
Le premier album de Dire Straits, l’album éponyme.

VB: Sur quelles guitares se posent tes doigts. Des anecdotes sur la façon de les choisir?
S:
Je suis passionné par cet instrument. Mes choix évoluent avec le temps et suivant le son que je recherche. Le son d’un musicien est souvent à l’image de sa personnalité. J’aime beaucoup la chaleur des Gibson, je possède une Es335 que j’utilise beaucoup en live, une Les Paul Standard, une vieille SG que j’utilise essentiellement en slide et une Chet Atkins avec cordes nylon. Mon luthier et ami Gérard Beuzon (Cabrel, Bashung,…) m’a fabriqué une superbe Télécaster Thinline dont le son est fabuleux et que j’utilise aussi sur scène. Je compose la plupart de mes chansons avec une vieille acoustique Suzuki des années 70 et qui m’accompagne aussi sur scène. J’ai aussi un Ukulélé que j’utilise sur un titre. Les chansons me dictent la guitare que je dois utiliser car une guitare peut parfois changer la couleur d’une chanson.

VB: Pop, rock, jazzy, bluesy, tu as des influences multiples qui se retrouvent sur tous tes albums. Un fil directeur cependant?
S:
Oui, et le fil directeur est sans hésitation ma guitare de composition!

VB: Peux-tu nous présenter tes complices à la scène?
S:
Marilou Emerial à l’accordéon, qui joue aussi du sax, de l’accordina, des percussions, qui fait les arrangements voix en studio et les chœurs sur scène, Lionel Azema à la basse et Vincent Declercq à la batterie.

VB: Comment les as-tu rencontrés?
S:
Quand j’ai crée Portelli, je cherchais un ou une accordéoniste atypique, et c’est la seule qui a répondu à l’annonce. Lionel m’a été présenté par mon technicien son et Vincent, qui a rejoint le groupe en septembre dernier, est le professeur de batterie de mon fils.

VB: Beaucoup de réalisme dans les textes de tes chansons, et de la poésie aussi. Avec une inspiration dans le quotidien. Ecris-tu tes textes tout seul? La musique naît-elle d’abord, ou inversement?
S:
J’écris seul les paroles. La musique vient en premier, et ensuite je dépose les mots. Actuellement, j’ai quelques musiques en attente d’histoires.

VB: On parle d’une maturité dans ce nouvel album, en quoi ‘A bientôt sur les Routes’ est-il différent?
S:
Maturité…! (sourire). Je pense que mes textes et les arrangements sont plus affinés que les précédents. Les sons plus organiques et l’énergie mieux canalisée.

VB: Comment s’annonce la sortie de cet album?
S:
Elle s’annonce bien car j’ai la chance d’être bien entouré. C’est la scène qui est la meilleure vitrine pour cet album.

VB: Tu chantes uniquement en français, un choix. La langue de Shakespeare ne t’attire pas? Ou n’est-elle pas en accord avec l’accordéon?
S:
Je ne chante pas en anglais car c’est une langue que je ne maîtrise pas assez bien. L’accordéon, comme tout autre instrument, est universel et en accord avec toutes les cultures! Tout est possible, et la langue ne doit pas être une barrière à la musique.

VB: En parlant d’accordéon… Ce ne sont pas de légères touches, mais une belle part offerte aux boutons de nacre sur tous tes morceaux. N’est-ce pas un défi d’associer guitare et accordéon dans les musiques actuelles?
S:
Oui. L’idée d’un dialogue guitare/accordéon me plait beaucoup. J’ai la volonté de colorer ma musique et l’accordéon est un instrument qui a beaucoup de personnalité. Il a naturellement fait sa place au sein du groupe.

VB: C’est une complémentarité palpable sur quantité de morceaux, entre Marilou et toi. A qui revient l’écriture de la musique et la place accordée au piano à bretelles?
S:
Marilou est présente depuis le début de l’aventure Portelli et la complémentarité s’est faite au fil du temps. Elle a joué sur mes trois albums, a partagé toutes les scènes. A présent, lorsque je compose une chanson, je sais à l’avance qu’elle place je vais donner à l’accordéon et à la guitare.

VB: Des regrets, des remords? Quel est ton regard sur ta carrière passée, et quelles sont tes idées sur celle à perpétuer…
S:
Non, aucun regret et aucun remord. Je me laisse porter et j’écris mon histoire avec des chansons. Je fais vivre mon nouvel album sur scène et le partage avec le public…. Et je songe déjà à mon quatrième album…!

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