ITW de Kareen Antonn

                                       ITW de Kareen Antonn

Préparée et réalisée par Virgin B.
Réalisée le 18 octobre 2010
Photos : © DR

Kareen Antonn, ce n'est pas que la voix qui a chanté avec Bonnie Tyler, c'est une femme sensible et au côté rebelle palpable au détour d'une chanson ou d'une situation. Juste avant son concert à l'Amadeus Song de Bordeaux, elle nous a permis de découvrir au travers de ses propos le combat mené pour que les auteurs-compositeurs-interprètes puissent exister hors des sentiers battus du formatage commercial. Avec Kareen Antonn, nous avons droit à des mots qui résonnent, des mélodies qui détonnent.


VB: Chanteuse, danseuse, comédienne, tu es une artiste multi facettes. Tu as cette attirance pour ces différentes scènes depuis longtemps?
Kareen Antonn (KA):
En fait, c’est depuis toute petite que j’ai baigné dans cette culture là. J’ai commencé la danse à l’âge de 4 ans, joué la comédie avec plaisir et j’ai surtout eu la chance d’avoir des parents qui m’ont laissé une totale liberté dans mes choix. Les opportunités se sont ensuite présentées au détour des planches de théâtre et devant les caméras.

VB: Tu as intégré des groupes de rock aux influences diverses, participé à des productions dans des cabarets, rencontré Bonnie Tyler,… Peut-on dire que tu es ouverte à tout?
KA:
En effet, je suis ouverte à tous les styles, et capable de chanter en espagnol, s’il le faut. J’aime le blues et le rock. Je peux passer de U2 à Police, de Travis, Texas, à Patti Smith sans problème. Il faut que je ressente la musicalité, le son pop, et je peux multiplier les facettes de mon prisme musical, c’est vrai! En fait, je ne m’enferme pas dans un style, j’aime les choses variées.


VB: Parle-nous un peu de cette fameuse rencontre avec Bonnie Tyler…
KA :
Je me doutais bien que tu allais arriver cette question (sourire). Au-delà de tout l’aspect médiatique et commercial c’est une très belle aventure humaine. Depuis longtemps j’aimais cette chanson et j’avais envie de la reprendre. Grâce au travail de mon agent, le projet du duo que l’on connait depuis, a pu naitre! Très vite, nous nous sommes bien entendues. Ensemble nous avons fait ‘les folles’ et nous avons passé de très bons moments. Nous avons d’ailleurs gardé de bons contacts et prenons régulièrement des nouvelles l’une de l’autre.

VB: Cette rencontre a-t-elle offert de nouvelles opportunités ou bien a-t-elle cataloguée l’artiste que tu es?
KA:
Après ce passage sous les feux des projecteurs comme étant ‘la personne qui a chanté avec’, il est difficile, en effet, de se faire sa propre place. Surtout lorsque l’on ne veut pas rentrer dans un cadre, se formater à toutes ces chansons stéréotypées, commerciales plus que musicales! Je reste moi-même, originale dans mon style, dans mes choix de thème et de sons. La scène actuelle regorge de talents monstrueux, mais on ne braque pas suffisamment les projecteurs sur eux, pour leur donner la chance d’exister aux yeux d’un plus grand nombre, et c’est vraiment dommage! Le côté ‘décalé’ doit rester décalé selon des codes d’un monde du spectacle bien particulier…


VB: A travers ce nouvel album solo, on sent l’âme d’une rebelle romantique qui sa bat pour ce en quoi elle croit.
KA:
Il s’agit de mon deuxième album. Sur mon premier album, plus variété-pop, je n’étais ni auteur ni compositeur. Maintenant, avec cet album, mon obsession première n’est pas qu’il plaise à tout le monde. Soit on aime, soit on n’aime pas, mais je l’ai fait avec mes idées, mes sentiments, avec moi! Je trouve que dans cet album, c’est plus une idée de résistance qui s’en dégage. C’est une force. Mais si je dois définir quel est mon caractère sur cet album, ou me définir, je serai un chamallow sous un kevlar! (sourires)

VB: On annonce cet album, intitulé ‘Demain j’arrête’, plus mature et sans concession. En quel sens?
KA:
Oui, plus mature, car dans cet album ce sont de vrais sentiments, de vraies situations qui sont à la base de mes chansons. Je fais état de la vraie vie. Aucune des chansons n’a été dictée par des souhaits des uns ou des autres, c’est moi qui ai orienté les thèmes. Je dis ‘orienté’, car je n’aime pas ce côté d’imposer les choses. Les inspirations sont venues d’elles même. Par exemple, j’ai écrit ‘Anyway’ juste après avoir raccroché au téléphone. Le style de l’album, à proprement parler, est difficile à cerner, car il y a de tout: pop, reggae, rock,…

VB: Le rideau est-il définitivement tombé sur la carrière de comédienne?
KA:
Non, pas forcément. Je n’ai pas encore de proposition qui puisse m’intéresser et, pour tout dire, je ne cherche pas non plus, car cela reviendrai à dire que je devrai recommencer les séries de castings, et ma vie ayant pris d’autres virages et priorités récemment (je suis devenue maman), je me consacre plus à ma vie et à la musique, car la chanson m’apporte énormément de bien être. Je n’ai pas de vrai manque de la scène théâtrale ou cinématographique.

VB: Et pour terminer cet entretien, quelques mots sur cette rencontre avec le guitariste Miguel M…
KA:
C’est d’une manière toute à fait inattendue que nous nous sommes rencontrés, ne sachant pas trop, d’ailleurs au départ, ce que nous aurions à apporter l’un à l’autre. Et dès les premières notes, les textes proposés, nous avons accroché et la collaboration est née ainsi. Miguel M signe trois titres sur mon album, a revu les arrangements et c’est un bonheur de travailler avec lui, comme nous l’avons fait entre février et juin de cette année, période où nous avons mis le répertoire en place.

VB: Merci, Kareen, de m’avoir accordé cet entretien, et je ne peux que souhaiter une belle route à cet album.
KA :
Merci!

Kareen Antonn