ITW de In Volt

                                             ITW de In Volt

ITW préparée par Alain Betton
Réalisée en octobre 2010
Photos : © Alain Betton

C’est en compagnie de Jérôme et Antoine Gauthier que nous allons vous présenter ce groupe résolument blues-rock qu’est In Volt et dont Paris-Move vous avait présenté l’album ‘In Volt & Friends’ sur lequel étaient notamment présents deux harmonicistes guests, Jean-Marc Hénaux et Rachel Plas.

AB: Jérôme, si je te dis: ‘guitare pour la première fois’, que réponds tu?
JG (Jérôme Gauthier):
Sans aucune hésitation, je te réponds Gary Moore. Je te dis pas la première fois que je l’ai entendu jouer… Le choc! Ce fut pour moi incontestablement le déclic. Voila comment les choses ont commencé. Cela m’a donné envie à 18 ans d’acheter ma première guitare et d’apprendre à en jouer.

AB: Avec quelles autres formations as-tu joué?
JG:
Il y en a eu plusieurs, dont Lulu Borgia, un groupe rock-électro, entre 2001 et 2006. Je jouais également en parallèle avec Blue Feet, un groupe blues-rock dans lequel jouait également le bassiste et ami Sylvain D’almeida. Lorsque le groupe s’est dissout, j’ai eu envie de former mon propre groupe et bien sûr, Sylvain a répondu présent pour m’accompagner dans ce projet.

AB: C’est ainsi qu’a débuté l’aventure In Volt.
JG:
Exactement, en octobre 2007. Je voulais avoir mon propre groupe et c’était un challenge avec d’énormes motivations. Et crois-moi, je l’étais, motivé, et je le suis plus que jamais, avec un but essentiel: écrire et composer, donner une âme à In Volt. Jeff Panissier, le batteur, nous a rejoints pour ainsi former le trio initial.

AB: Peux-tu nous présenter tes deux compères?
JG:
Sylvain D’almeida est un baroudeur expérimenté. A la fin des années 70, il accompagnait à la basse Stone et Charden, François Valéry, Yvette Horner, Aimable et Louis Corchia, entre autres. Je sais qu’il a également joué avec Tony Marlow, Patrick Verbeke, Vince Taylor, Pierre Akendengue et avec les Alligators, en France et à l’étranger. Jeff Panissier, lui, a débuté la batterie à 14 ans, a fait cinq ans de conservatoire et des écoles de jazz sur Paris et Nancy. Ensuite il a joué avec des groupes de hard-rock ainsi que des groupes de reprises de blues. Il a touché un peu à tout: rock, blues, rap, funk, samba, salsa, bossa et soul. En 2004, avec un groupe de néo-métal, il a tourné environ quatre ans et a fait les premières parties de Pleymo, Lofofora, Korn et No One Is Innocent. Voilà, en quelques mots et brièvement, une présentation de ces deux compères.

AB: Jérôme, tu officiais à la guitare et au chant mais l’année 2010 voit l’arrivée d’un nouveau membre et chanteur au sein du groupe. Pourquoi ce choix?
JG:
Avec mes groupes précédents, avant la formation de In Volt, je n’avais jamais chanté. La guitare est ma vocation première, pas le chant. Au départ, j’ai voulu gérer mon groupe de ‘A à Z’, vois-tu, un peu comme le capitaine d’un bateau, seul maître à la barre, à qui la décision finale incombe. Faute de chanteur, je me suis donc improvisé au chant. Voila pourquoi j’ai été chanteur, au début, mais aussi pourquoi j’ai demandé en mars de cette année à un vrai chanteur de nous rejoindre, en l’occurrence mon frère Antoine.

AB: Etait-ce un choix de cœur?
JG:
Je dirais plutôt un coup de cœur, car je sais combien il est talentueux et combien il se donne à fond pour le public. Nous avions déjà partagé la scène ensemble et je n’ai pas fait ce choix au hasard. Antoine a une vraie expérience et il était quelque part le maillon manquant de ce groupe, l’homme de la situation, le chanteur qu’il nous fallait.

AB: Antoine, peux-tu, toi, nous dire quelle a été ta première impression lorsque Jérôme t’a proposé de le rejoindre au sein d’In Volt?
AG (Antoine Gauthier):
Cette décision était celle de Jérôme, et de lui uniquement. Et à aucun moment je ne l’ai, ou ne l’aurais influencé dans ce sens, mais retrouver et partager la scène avec mon frère aîné, comme par le passé, est pour moi un bonheur intense. Tu n’imagines pas combien je fus heureux de sa demande.

AB: Quel est donc ce passé musical commun que tu évoques?
AG:
Cela remonte au début des années 90. J’avais environ 16 ans et nous jouions ensemble dans un groupe nommé Miss Believing. Durant trois années, avec ce groupe, nous avons repris, Jérôme à la guitare et moi au chant, des standards des années 70, des reprises des Doors, des Beatles, des Stones, d’Hendrix, de Johnny Winter et de bien d’autres encore. Nous faisions environ une quarantaine de concerts par an. Je tiens aussi à rajouter également combien il est motivant pour moi aujourd’hui de participer aux compositions du groupe.

AB: Et avant le groupe Miss Believing?
AG:
Dés l’âge de 13 ans, au collège, avec mon professeur de musique nous avions créé un petit groupe, Tin Rock. J’apprenais le répertoire d’Aretha Franklin, des Doors et des Beatles. Toujours en milieu scolaire, j’ai pris des cours de chant et de théâtre et ensuite je me suis inscrit au cours Florent, à Paris. C’est une très bonne école pour appréhender la scène et gérer le stress.

AB: Quels sont tes artistes de référence?
AG:
Mes goûts musicaux sont très éclectiques. Cela va de Hendrix à Led Zep en passant par Bob Marley, Les Raconteurs ou Nirvana. Je considère le rôle du chanteur, et quel que soit le style musical, comme primordial pour faire passer le courant avec le public. Pour cette raison, j’aime beaucoup ce que j’appelle le ‘blues urbain’. Je prends comme exemple Joey Starr. Pour moi, ce dernier communique avec son public de manière incomparable. Et en changeant de registre, je peux te citer aussi Mademoiselle K, qui réalise le même partage avec ses fans. Comme tu le vois, pour moi la musique n’a pas de frontières.
JG: Alain, je vais revenir sur le premier concert d’Antoine avec In Volt, car pour lui la pression était au maximum. En avril dernier, nous avons été sélectionnés parmi 120 groupes pour participer au tremplin de ‘Guitare en scène’, en Haute Savoie. Et pour cette première prestation commune, nous avons remporté le Tremplin et sommes donc revenus en juillet au dit Festival en tant que finalistes. Ceci pour te dire qu’Antoine sait gérer la pression et donner le meilleur de lui-même.

AB: Est-ce que cette complicité entre vous peut nous amener à une anecdote commune?
JG: (rires) Je réfléchis à laquelle…. Par nos liens familiaux, oui, nous avons une tante qui habite en Allemagne….
AG:
Je te vois venir, Jérôme, mais c’est moi qui la raconte (rires). Donc dans la ville où vit cette tante, en Allemagne, il y avait un magasin de guitares avec en vitrine une Gibson Les Paul Custom. Elle était trop mortelle, cette guitare, et mon frère bavait devant. A force de passer devant le magasin, nous sommes rentrés et Jérôme a demandé à essayer la guitare. Et il a pu l’essayer. Nous sommes revenus les jours suivants et avons redemandé à chaque fois à essayer la guitare. Le vendeur était très sympa mais bon, à force de nous voir,… Je te fais pas un dessin. Pour finir, notre tante a prêté à Jérôme l’argent nécessaire pour l’achat de la guitare. Imagine donc, le lendemain matin, à l’ouverture du magasin, la tête du vendeur en voyant les mains, le nez et le menton de Jérôme collés à la vitrine. Il s’est dit: ‘C’est pas vrai, encore ces deux là !’. Et mon frère, avant de dire qu’il achetait la guitare, a poussé le vice en demandant à l’essayer de nouveau. Nous sommes ressortis du magasin aux anges, et Jérôme avec sa Gibson Les Paul Custom.

AB: Jérôme, quelles autres guitares possèdes-tu encore?
JG:
J’ai bien sûr toujours cette Gibson Les Paul et d’autres, également, comme une Fender Stratocaster et une acoustique américaine Santa Cruz. Mais je t’avoue avoir un faible pour les créations sur mesure du luthier Grégoire Damico. Je possède une de ses guitares et éprouve un énorme plaisir à jouer avec. Je vais d’ailleurs te conter une anecdote. Il y a environ une dizaine d’années, Grégoire Damico avait conçu deux petites guitares concept de voyage ‘Abstract’, une de couleur verte, à ma demande, et l’autre de couleur noire, pour Bill Rutherford, guitariste anglais du groupe Baskerville Blues Band. Et un beau jour, Grégoire m’appelle pour me demander de lui prêter ma guitare ‘Abstract’ car il a quelqu’un qui veut l’essayer. J’ai hésité, mais bon, Grégoire est un ami et je la lui ai prêtée. Une semaine plus tard, il me dit que la personne qui est de passage à Paris et qui a essayé ma guitare veut l’acheter,…et que c’est Mick Jagger. Voila comment j’ai vendu cette guitare à Mick Jagger. Ce n’est pas rien, quand même (rire)!! Je sais qu’ensuite Mick Jagger s’est servi de cette Damico pour l’enregistrement d’un album solo, et notamment pour un titre en duo avec Lenny Kravitz.

AB: Peux-tu nous citer quelques guitaristes que tu affectionnes?
JG:
Hendrix pour ses talents de compositeur et son incomparable façon de jouer, Buddy Guy pour son feeling, et je vais m’arrêter là car sinon la liste serait bien trop longue (rires), car y’aurait aussi Garry Moore, Stevie Ray Vaughan, Tony Joe White, Rory Gallagher, Warren Haynes, sans oublier des groupes comme AC/DC, ZZ Top, Lynyrd Skynyrd, Black Rose,…

AB: ‘In Volt and Friends’ date de fin 2009. Peux-tu nous dire s’il y a, enfin, un nouvel opus à venir?
JG:
Notre objectif prioritaire est la composition et nous y travaillons. Il est trop tôt pour annoncer une date, mais disons que ce sera peut-être pour fin 2011, et avec une quinzaine de compos. Et puis ‘In Volt and Friends’ était plutôt blues-rock tandis que le prochain sera plus orienté rock-blues.

AB: Et quelques mots, si tu le veux bien, sur les invités présents sur cet album, les ‘friends’?
JG:
Ce sont avant tout des amis venus apporter leur touche personnelle et leur participation à cet opus: Laurian Daire aux claviers, Stéphane Waltzer à la guitare et les indispensables à l’harmo, Jean Marc Hénaux, de Shake Your Hips, et Rachelle Plas. C’est toujours un immense plaisir de les retrouver avec le groupe lors de nos concerts, comme cela se produit assez fréquemment d’ailleurs, et c’est tant mieux.

AB: Et quel serait pour toi le mot de la fin?
JG:
Le monde de la musique est synonyme de partage et d’amitié. La communion avec le public est le moteur d’In Volt.

Pour retrouver les dates des concerts du groupe:
www.myspace.com/involt2007

Chronique de ‘In Volt & Friends’ ici…