Crucified Barbara – ITW pour leur CD ‘Till Death Do Us Party’

 Interview préparée et réalisée par Frankie Rocky Pfeiffer
Photos: Thousand thanks to Linda Akerberg, Steff Granstrom, Philip Joyce & Henrik Lindberg
 
Les Crucified Barbara, ce sont quatre rockeuses aussi sexy que talentueuses: Nicki Wicked à la batterie, Ida Evileye à la basse, Klara Force à la guitare et Mia Coldheart à la guitare et au chant. Après deux années de tournées, le quatuor était retourné en studio pour y enregistrer leur second album, ‘Till Death Do Us Party’, un album que Paris-Move a écouté pour vous et chroniqué ici… 
 
Incontestablement, les jeunes filles ont évolué et ce second opus prouve à quel niveau de maturité musicale ce ‘female-rock band’ s’est hissé, soutenu en cela par le producteur Mats Levén (également chanteur pour Yngwie Malmsteen, entre autres). Ce sont ces belles, très belles suédoises que Paris-Move a rencontré pour vous…
 
 
FB: Votre groupe a été fondé en 1998, cela fait donc un peu plus de 10 ans. Quelles sont celles de vous qui sont à l’origine du groupe ?
Klara: C’est Ida et moi. Toutes les deux, on jouait déjà ensemble quand nous étions à l’école, bien avant la création du groupe. On a commencé à jouer ensemble en 95.
 
FB: Vous avez eu une formation musicale ?
Ida: Non, mais tu sais, quand tu découvres la musique vers l’âge de 15 ans, tu essayes d’imiter les groupes dont tu aimes la musique et tu as envie de jouer comme eux. Et si tu as un certain feeling pour la musique, que tu aies appris ou pas le solfège, cela n’a pas vraiment d’importance parce que tu joues ce que tu aimes, et comme tu le sens.
 
FB: Mais pour vous qui composez vos propres chansons, n’est-ce pas un point faible de ne pas avoir suivi de formation musicale?
Klara : Non, pas du tout. Au contraire même, je pense que c’est mieux d’apprendre sur le tas. Moi, j’ai fait un stage et j’ai appris à écrire la musique mais je pense que c’est juste une formalité. Ce n’est vraiment pas nécessaire de savoir comment écrire la musique, ce qu’il faut c’est savoir la sentir. Par exemple, Nicki à la batterie, elle ne sait rien du solfège ou de la manière dont on écrit la musique et elle n’a donc aucune restriction. C’est pour ça qu’elle produit de super mélodies à la batterie,… parce qu’elle est complètement libre.
 
Nicki : Exactement ! (sourire)
 
Ida: Je pense que c’est sans doute très bien de connaître la théorie, mais d’un autre côté c’est mieux de ne pas la connaître. Il suffit de jouer les notes telles que tu les entends, et comme tu les sens. Par contre, c’est vrai aussi que quand tu suis des cours de piano, tu apprends la technique et l’avantage, dans ce cas, c’est que tu peux tout faire, et tout jouer.
 
FB: Tu joues donc aussi du piano?
Ida: Oui, je joue du piano et de la guitare mais avec le groupe je ne joue que de la basse, et pour jouer de la basse toute ma formation musicale ne m’est pas vraiment utile. Notre musique n’est pas vraiment technique, elle est basée sur le feeling.
 
Mia: Pour moi, je pense que ce n’est vraiment pas nécessaire de savoir mettre la musique sur le papier.

FB: D’accord, mais quand vous jouez avec d’autres musiciens, comment vous débrouillez-vous, alors ?
Nicki: On ne joue avec personne d’autres, on joue juste entre nous. (rire)
 
Klara: On a déjà fait des ‘guest performances’ mais dans ce cas, on apprend la chanson avant. Tu vois, c’est tout simple en fait: tu écoutes la chanson et tu la joues, c’est tout. (rire)
 
Mia: En fait, on joue principalement à l’oreille.
 
FB: Comment qualifiez-vous votre musique?
Nicki:
Hardcore…
 
Ida : Hard-rock. Je dirai plutôt qu’on joue du hard-rock.
 

Klara: Le problème dans ce business c’est que rien ne peut se faire sans coller d’étiquette sur une musique. Pour trouver ton disque il faut qu’on sache dans quelle catégorie il est, et ça c’est très barbant. En fait, on devrait nous connaître comme groupe parce qu’on apprécie le groupe et pas nous donner une étiquette. On ne devrait pas essayer de nous caser dans une catégorie ou une autre.
 
Ida: En fait notre musique c’est un mélange de rock, hard-rock, little-rock, metal,… Un beau mélange, quoi. (rire) Je ne vois vraiment pas quelle autre étiquette je peux lui donner.
 
Nicki: On est les Crucified Barbara, et puis c’est tout. (rire)
 
FB: Justement, votre nom, d’où vient-il ?
Klara: (sourire) On a pris ce nom après avoir vu une poupée gonflable crucifiée. C’était au Roskilde Festival,… et comme tu le sais, en Suède, les poupées gonflables s’appellent ‘Barbara’. Voilà comment on a trouvé le nom du groupe. (sourire)

FB: Les Crucified Barbara ont dix ans. En revenant très rapidement sur ces dix années, quels ont été pour vous les meilleurs moments ?
Mia: (sans hésiter) Les albums.
 
Ida : Oui, les albums.
 
FB: Plus que les tournées ?
Nicki : Non, pas plus, car on adore être en tournée.
 
Klara: Oui, les tournées ont été aussi de très bons moments, comme en 2005, quand on a joué avec American Dog, en France.
 
Ida: Et puis en 2006, aussi. On a joué en Russie, en Australie, et en Europe bien sûr. On a tourné avec Sepultura et In Flames, puis avec Motörhead pendant un mois, en Angleterre. C’était super, pour un groupe comme le nôtre, de pouvoir tourner avec un groupe aussi connu que Motörhead, et cela nous a donné une bonne idée de ce qu’un groupe connu peut faire venir comme monde à un concert. C’était vraiment une super expérience.
 
FB: Et vous avez des regrets, par rapport à ces dix premières années passées ensemble?
Klara: Aucun. On n’en a aucun! (rire)
 
FB: Alors pourquoi seulement deux albums en 10 ans?
Ida: Les cinq premières années, on ne se prenait pas vraiment au sérieux. On n’avait même pas de label, et puis si on avait sorti un album à cette époque-là, il aurait été nul (rire). On ne faisait que pratiquer pendant les cinq premières années.
 

FB: Vous avez signé en 2004 avec votre label, exact?
Ida:
Exact, en 2004. Mais on avait déjà des contacts avec eux en 2003.
 
FB: Et vous composiez vos propres chansons déjà bien avant. Vous auriez peut être pu enregistrer un premier album beaucoup plus tôt…?
Ida: Non, parce que nous n’étions pas prêtes. On avait besoin de se perfectionner, de jouer encore et encore. Et puis au début des Crucified Barbara, Mia ne faisait pas encore partie du groupe,…et on n’avait pas de vraie chanteuse. Mia est arrivée en 2001 comme lead guitar, et puis après comme chanteuse, aussi.
 
Mia: J’ai commencé par jouer de la lead guitar, et puis deux ans plus tard, pour plein de raisons qu’on ne va pas te raconter ici, on m’a demandé de chanter. J’ai essayé, et puis finalement on a continué comme ça. En fait, si on n’avait pas continué comme ça, soit on aurait du trouver une autre chanteuse très, très vite, et on n’avait pas le temps, soit le label GMR avec qui on était en contact nous lâchait. J’ai donc beaucoup travaillé ma voix, je suis devenue la chanteuse du groupe, et c’est ainsi qu’on a pu signer chez GMR.
 
FB : Puis tout s’est passé très rapidement, je suppose…
Ida: Oui, ça s’est enchaîné très vite, et très bien. On a signé en janvier, on est rentrées en studio en février, et au début de l’été l’album était enregistré et mixé.
 
FB: Voyez-vous une progression entre vos deux albums?
Klara: Oui, je pense que maintenant on écrit mieux, et qu’on joue mieux. Ce qui fait que le deuxième album est plus dynamique, aussi.
 
Ida: Et d’une certaine manière je dirai que l’on a été plus inspirées. Les thèmes de nos chansons sont plus adultes et elles ont plus de poids, je crois. C’est peut être aussi parce que l’on n’a plus 15 ans…(rire)
 
FB: C’est sûr que vous n’avez plus 15 ans… Mais je pense qu’il y a aussi plus de puissance dans votre jeu, notamment dans les guitares.
Mia: Oui, et dans le chant aussi.
 
FB: C’est vrai, Mia, comme sur ‘Jennyfer’ où tu chantes avec votre producteur, Mats Levén. Quelle a été sa contribution sur ce second album?
Ida: Il a changé certains arrangements, certaines choses qui font qu’une bonne chanson devient une très bonne chanson. Tu sais, quand tu es totalement impliquée dans un album il est souvent difficile de prendre du recul alors que lui, il nous dit ce qui va, ce qui ne vas pas, et ce qu’il faut changer. Et en plus, Mats, il sait te le dire, et quand te le dire.
 
Mia: Notre ingénieur du son a été très important, lui aussi. Si on a réussi à avoir un aussi beau son sur ce second album, c’est aussi grâce à lui.

FB: C’est aussi quelque chose qui diffère du premier album. Dans ce deuxième album, le son est beaucoup plus profond, comme sur ‘Jennyfer’ par exemple.
Mia: Of course…! (large sourire) Ce ne serait pas ta chanson préférée?
 
FB : Bien sûr que oui, et pas seulement parce que Mats chante avec toi. C’est une chanson qui sonne vraiment comme celles des grands groupes de rock des 70’s…, et oui, c’est ma préférée !
Mia: Hé bien, je vais te dire quelque chose: au début elle devait être chantée par moi seule et puis on a pensé à un duo,…et finalement on a demandé à notre producteur de venir l’enregistrer. Et c’est vrai que moi aussi, j’aime beaucoup cette chanson. (sourire)
FB: Vous êtes souvent en tournée. Comment gérez-vous votre vie privée et votre vie de musiciennes?
Ida:
Ce n’est pas un vrai problème. En tournée on s’amuse, on s’éclate à faire ce que l’on aime et c’est une vraie chance. Bien sûr qu’on peut être triste parfois de ne pas voir les gens qu’on aimerait voir près de nous tous les jours, mais c’est la vie qu’on a choisie. Bien sûr notre famille nous manque, et les amis aussi, mais en étant absentes longtemps, on se fait désirer et nos retrouvailles sont plus intenses, et ça c’est bien aussi. (rire)
 
Klara : Oui,…on aime bien se faire désirer. (rire)
 
FB: Les Crucified Barbara ont déjà dix ans. Où vous voyez-vous après les 10 prochaines années ?
Nicki: Mais je ne pense surtout pas à ça…! (rire)
 
Mia: Quand on était plus jeune, on pensait comme cela, parce que l’on se fixait des objectifs, et on voulait devenir un groupe connu, mais maintenant on joue au jour le jour, sans penser à ce que l’on fera demain et où on sera à la fin de cette année. Alors, dix ans… (rire) Moi, je pense d’abord à ce soir, tu vois…?
 
Ida: Et puis dix ans, c’est long. Tant qu’on s’amuse ensemble et qu’on fait de la bonne musique, c’est tout ce que je demande.
 
FB: Et le prochain album…?
Mia : T’es trop curieux, toi…(rire)
 
Ida: On y travaille déjà. On a déjà écrit pas mal de choses, mais on ne sait pas encore si ce sera plus hard rock encore… On n’a pas encore décidé.
 
FB: Cela dépendra de quoi?
Klara: De notre humeur..! (rire)

Crédits photos : ©Linda Akerberg, ©Philip Joyce, ©Henrik Lindberg et ©Steff Granstrom       
 
Frankie Rocky Pfeiffer
 
 
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