Dans la lignée de Bessie Smith, Billie Holiday, Leadbelly, Lonnie Johnson, Big Bill Broonzy, Elmore james, Ike Cosse, Josh White, JB Lenoir et Willie Dixon ou, plus près de nous, de Lil' Son Jackson, Gaye Adegbalola, Popa Chubby, Mighty Mo Rodgers ou Candye Kane, Combo Quilombo brandit la flamme du blues épris de justice sociale.

 

En acoustique comme en électrique, mais toujours en français, ce quintet composé de deux français, un belge, un sénégalais et un béninois, balance son blues radical depuis Niamey, capitale du Niger, pays le plus pauvre du monde, comme autant de bande-son des luttes sociales. Ensemble, ils combattent le racisme, le sexisme et le fascisme, comme toutes les dominations et revendiquent la liberté de circulation, le partage des richesses ou encore la gratuité des transports.

Mais la démarche du groupe ne s'arrête pas là, puisque dans une optique résolument Do It Yourself et anti-commerciale, le Combo met gratuitement ses titres à disposition en téléchargement sur son site internet qui, de plus, fourmille d'interviews, des textes des chansons (complétés par un petit commentaire pour chacune d'elle…!!!), de photos et de clips, de vidéos de concerts ainsi que de tracts, témoignages, affiches, infos et analyses politiques.

Un site web qui est plus qu’un site : un univers où diversité rime avec richesse intellectuelle, où fraternité rime avec brassage, où convivialité rime avec amitié, un univers d’une qualité telle que vous le quitterez (momentanément), le sourire aux lèvres, comme après avoir enfin retrouvé une famille, votre famille.

 

En 2006, Combo Quilombo propose son premier CD au titre évocateur et mobilisateur: ‘Entr’aide’. Un album que tous les amateurs de très bonne musique peuvent encore et toujours télécharger sur le site web du combo, et pour lequel vous trouverez (encore et toujours!) la pochette et les paroles des chansons à imprimer.

 

Fort de son succès, le Quilombo récidive trois ans plus tard, en 2009, avec ‘Nwari Ba Malfey’ (‘De la bouffe, pas des bombes!’, du nom d'un collectif canadien qui a essaimé à travers le monde sa pratique de distribution gratuite et autonome de nourriture) nettement plus centré sur les préoccupations du quotidien africain. L'instrumentalisation du projet révèle un ancrage effectif dans la réalité du continent. On y entend des percussions locales ainsi qu'un titre chanté en ‘djerma’, une des principales langues parlées au Niger. L'adjonction d'une seconde guitare donne à l'ensemble une sonorité encore plus rock-social que le premier album. Il est évidemment question de misère et de faim, de l'ordre mondial et du système marchand, mais aussi de solidarité, de pirates, d'uranium et de génies…

Malgré une qualité d'enregistrement que des puristes adeptes de sons aseptisés et que des journaleux en mal de critiques sévères et gratuites pour cause de frustrations personnelles évidentes qualifieront de moyenne mais qui est, dois-je le dire et le répéter, tout à fait remarquable pour des non-professionnels, cette initiative, trop rare dans le milieu musical contemporain, mérite d'être saluée. Et debout. Standing ovation pour Combo Quilombo!

 

Combo Quilombo: du blues anti-fa, anti-ka et toujours ‘Do It Yourself’…!

Blues not dead!

 

Frankie Bluesy Pfeiffer

 

Photos : © Combo Quilombo

 

 

Site web: http://comboquilombo.online.fr/

 

Contact : comboquilombo@online.fr

 

Chronique du CD ‘Nwari Ba Malfey’, ici…