Née en 1940 à Atlanta, Beverly ‘Guitar’ Watkins est un phénomène : non seulement cette dame de plus de 65 ans joue de la guitare, mais en plus elle pourrait en remontrer à des gratteux en herbe qui se prennent déjà pour le nouveau JLH ou SRV.

Une affaire de famille
Beverly ‘Guitar’ Watkins est née à Atlanta, dans une famille qui baignait dans la musique. Motivée par ses tantes qui forment le quatuor ‘Hayes Family’ et un grand-père joueur de banjo, la jeune Beverly apprend la guitare à 8 ans et participe rapidement aux soirées musicales familiales. C’est ainsi qu’elle s’imprègne de blues et de gospel, assimilant en écoutant leurs disques les styles et techniques de Bessie Smith, Ma Rayney ou Memphis Minnie.
C’est après avoir découvert les formations de Louis Jordan et de Count Basie que Beverly prend pour modèle le guitariste Freddie Green, du groupe ‘Charlie Byrd & Basie’s’.

Les années Piano Red, puis Eddie Tigner
Suite au décès de son grand-père, Beverly retourne à Atlanta pour terminer ses études. Elle joue alors dans plusieurs formations de son lycée avant d’intégrer le groupe ‘Piano Red & The Interns’ comme guitariste. Une femme guitariste, et noire de surcroit, qui joue si bien crée l’événement. Pour toucher un public encore plus large, le groupe change de nom et prend celui de ‘Piano Red & The Houserockers’.  Le succès d’estime local se transforme en véritable furia : le groupe enchaîne les tournées, de Chicago à Denver, en faisant un crochet par Washington. Le public accroche et aime l’énergie positive dégagée par ce groupe à la guitariste-femme, mais en 1965 le groupe se sépare et Beverly Watkins part rejoindre ‘Eddie Tigner & The Ink Spots’, formation avec laquelle elle tournera pendant un an. Malheureusement, le décès d’Eddie Tigner, suite à une foudroyante attaque cérébrale, sonne la fin du groupe et Beverly va devoir enchaîner les petits boulots pour se payer son pain quotidien, en attendant de trouver une autre formation.

Ce sera les ‘Leroy Redding & The Houserockers’ avec lesquels elle jouera jusqu’à la fin des années 80. C’est à cette époque que Beverly ‘Guitar’ Watkins va se décider à tenter une aventure en solo.

Les années "solo"
Pour débuter cette carrière solo, Beverly ‘Guitar’ Watkins commence par se produire dans un club d’Atlanta, le ‘Underground Atlanta’, en formule trio : elle y est accompagnée par son fils, à la guitare basse, et par un batteur. Elle profitera de ses passages de plus en plus fréquents pour travailler son chant et son jeu d’harmonica, car question guitare, Beverly est au top et fait par exemple se lever le public en jouant à la Hendrix, la guitare dans le dos.

Après une participation remarquée en 2000 au Chicago Blues Festival, Beverly ‘Guitar’ Watkins sort l’année suivante son premier album solo, ‘Back in Business, grâce au soutien de la fondation Music Maker, à l’initiative de son fondateur, Tim Duffy, emballé par l’énergie que dégage cette femme de 60 ans avec sa six cordes.

Véritable ‘bête de scène’ Beverly a malheureusement du arrêter temporairement ses prestations en 2005, car devant être hospitalisée, mais depuis…..  Depuis, Beverly ‘Guitar’ Watkins se produit dans les clubs d’Atlanta et participe à plusieurs festivals à travers les Etats-Unis et en Europe, grâce à la fondation Music Maker que nous saluons ici une nouvelle fois pour l’extraordinaire travail de sauvegarde du patrimoine musical blues-gospel entrepris et l’aide apportée à tous les artistes oubliés ou abandonnés.

L’album ‘Back in Business’ est disponible chez Dixiefrog, sur le site www.bluesweb.com