Maya Kamaty sera en concert le 3 avril prochain au Hasard Ludique à Paris pour présenter son nouvel album. Un concert “sélection PARIS-MOVE”…!!!
Quatre ans après l’album Santié Papang, Maya Kamaty continue de développer son maloya réinventé à travers des sonorités aussi bien organiques qu’électroniques. Avec son nouvel album Pandiyé, elle fait évoluer en profondeur sa musique.
Entre tradition et modernité, l’artiste fait résonner les instruments traditionnels de La Réunion et du maloya tels que le kayamb, le roulèr et takamba avec des basses puissantes. Ces expérimentations sonores la placent quelque part entre le trip-hop, l’électro-folk de l’islandais Asgeir et Björk.
Virtuose et délicat tissage de ballades rêveuses ou dansantes ses chansons ouvrent en grand une fenêtre à l’imaginaire. La voix limpide comme une eau paisible ou dévalant la montagne, Maya Kamaty invente sa propre histoire… sans jamais oublier d’où elle vient.
Le nouvel album de Maya Kamaty est à découvrir en live le 03 avril sur la scène du Hasard Ludique.
Visionnez le clip de Dark River: ICI
Il paraît loin le temps, tout juste dix ans, où la môme Pounia (du nom du fondateur du célèbre collectif réunionnais Ziskakan), alors étudiante à Montpellier, sortait du bois et faisait, comme choriste, ses premiers pas sur scène.
Depuis, Maya a retrouvé son île et s’est emparé de la langue créole en même temps que du maloya, ce blues ternaire hérité des esclaves malgaches et africains. Ses parents, leur bande d’amis – et parmi eux le vagabond stellaire Alain Peters – se sont battus dès 1979 pour que cette musique ne meure pas.
Kayamb à bout de bras, Maya en fait à son tour le fil conducteur d’une folk voyageuse. Une dizaine de compositions plus tard, elle choisit son deuxième prénom, Kamaty (celui d’une femme debout, marginale et intense, habitante du village de Grand Bois, dont lui a beaucoup parlé son père), pour créer son propre groupe.
Façonné sur scène, salué par le public et la critique, leur premier album, Santié Papang (2014), est désigné Coup de coeur de l’Académie Charles Cros. Avec lui, ils font le tour du globe: de l’Inde à l’Australie en passant par le Maroc, l’Afrique du Sud, le Canada, la Corée du Sud et la Chine.
Aujourd’hui pourtant, Maya Kamaty choisi de délaisser l’acoustique de ce premier opus et de faire évoluer en profondeur sa musique: «Cela aurait été trop facile de refaire Santié Papang, j’ai besoin de me mettre en danger, de prendre des risques».
Pour mener à bien ce changement de cap, frotter ses rythmes et ses mots à d’autres sonorités, notamment électroniques, l’audacieuse Maya Kamaty n’a usé que d’une seule arme: la fidélité. L’ingénieur du son Olivier Soubra mais aussi les musiciens avec lesquels elle a grandit et s’est construite ces dernières années sur la route, l’entourent sur ce disque: Moana Apo (percussionniste passé maître des machines) et le guitariste Stéphane Lepinay sont eux à la base de la nouvelle orientation sonore de ce deuxième opus en réalisant les compositions.
A ces complices de la première heure, viennent s’ajouter d’autres “dalons” (amis): Kilik Payet, Ouriel Ellert, Karim Attoumane, Bastien Picot, Anne Drula, Rémi Cazal, le batteur Dylan Marvillier ou encore Natasha Rogers qui participent étroitement à l’enregistrement et y apporte une bonne dose d’amitié et de talent.
Mais aussi des invités de choix, le jeune pianiste arménien Yessai Kerapatian (Dya) et le multi-instrumentiste français Loy Erhrlich. De Band of Gnawa à Touré Kunda, en passant par Carrousel (avec Alain Peters) et Hadouk Trio, ce musicien voyageur et défricheur a toujours pris plaisir à faire bouger les lignes.
Pas étonnant donc, de retrouver ce fin connaisseur de La Réunion, accompagné de l’instrument qu’il a créé, le gumbass (variante du guembri), sur le titre d’ouverture (Akoz).
De cette réunion de famille est né Pandiyé. Un album suspendu, sa traduction en créole, entre tradition et modernité. De puissantes basses (empruntant aussi bien à l’electro-folk de l’islandais Asgeir, au hip-hop de Kendrick Lamar, à la pop de Björk ou au dubstep), viennent soutenir les traditionnels kayamb et roulèr du maloya, en même temps qu’elles donnent à entendre d’autres instruments de la culture réunionnaise: la takamba (plus connu sous le nom de n’goni), mais également les tambours de Jonathan Itema et Gaetan Mroimana, d’habitude réservés aux cérémonies malbars (des descendants de tamouls, dont Maya incarne la 5ème génération, venus d’Inde pendant la période de l’engagisme).
Avec la complicité du co-réalisateur Victor Vagh (Flavia Coelho), Maya et sa clique ont trouvé le juste équilibre entre l’organique et l’électronique. Leur maloya réinventé n’appartient plus seulement à La Réunion, mais au monde. Il n’empêche: l’émotion reste dans la pulsation, les messages dans les images, force vive de la langue créole. Car si l’enveloppe a changé, le besoin de raconter des histoires en chansons, lui, est intact.
Avec Pandiyé, cette femme, artiste, créole, fille de…, conscientisée et obstinée, selon ses propres termes, a trouvé le son à même de porter sa voix puissante. Une voix de brise ou de braise, capable de toutes les variations.
En Tournée:
07.02 – Vladimir Canter – Saint Denis
08.02 – Le K – Saint Leu
23.02 – Le Zinzin – Soirée VIP – Grand Bois
01.03. – Le Kabardock – le Port
21.03 Lo Bolegason – Castres (84)
22.03 Train Théâtre – Portes lès Valence (26)
23.03 Mars en Braconnes – Angoulême (16)
27.03 Le VIP – Saint Nazaire (44)
29.03 Mamm Douar – Auray (56)
03.04 Le Hasard Ludique – Paris (75)