ZORAN and FRIENDS au Pitchtime

Reportage : Alain AJ-Blues
Photos : © Alain AJ-Blues et © Eric Le Hoenen
Le Pitchtime, le 15 Avril 2017

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Une nouvelle fois, le monde de la découverte s’offre à nous, mais ainsi en avions nous décidé, quelque part maîtres de notre destin pour venir assister au concert du groupe Zoran and Friends en ce 15 avril 2017.

A peine franchi le seuil de la porte du Pitchtime, à Dourdan, nous sommes chaleureusement accueillis par les membres du groupe. Nous retrouvons Bruno et Didier et faisons connaissance avec Zoran et Valérie. Tout de suite nous ressentons cette sensation de bien être, ce fluide qui met vous immédiatement à l’aise avec ces artistes quant ils sont aussi disponibles et adorables. Ensuite nous partagerons le repas avec eux dans la bonne humeur ambiante, ponctuée de discutions, d’anecdotes, et de tranches de vie, dont celle de Zoran dont je vous fais partager l’humour, et je cite : “Tout gamin, j’étais un passionné du jeu d’échecs, mais pour plaire aux filles, la guitare c’était mieux. Mais pour moi, à l’âge de15 ans, Hendrix ce n’était que du bruit !”
Sacré Zoran ! Quel personnage, car plus tard dans la soirée, lorsqu’il reprendra du Hendrix, je peux vous assurer que ce guitariste de l’extrême côtoie le Maître incontesté.

Dès le début des années 70, Zoran fonde le groupe rock You Go, dont il sera le chanteur-guitariste et qui fera les belles heures du Golf Drouot ainsi que de nombreuses autres scènes. Ensuite, en 1989, place à Zoran and Friends, cette formation qui tourne toujours, et à ce jour Zoran totalise une quinzaine d’albums à son actif depuis le début de sa carrière.

Je ne vais pas vous faire baver plus longtemps, car nous également nous sommes impatients… Il est 22 heures. Alors place au concert !

Durant toute cette soirée et deux longs sets, le groupe revisitera un répertoire très varié, privilégiant un Blues-Rock bien pêchu, et sans setlist établie par avance. Je dois vous avouer que très souvent une setlist est bien pratique pour qui doit faire un reportage, car il suffit d’en faire une photo et le tour est joué. Quand j’ai demandé à Zoran pourquoi il n’en n’avait pas, il m’a répondu que “Tout devait se faire à l’émotion avec le public, il suffit d’un premier titre pour le tester !”. Je suis quasiment certain que si j’avais demandé à Zoran après le concert la liste des titres joués ce soir, il ne s’en rappellerait sans doute pas de tous, sachant qu’il peut en jouer entre 200 et 300.
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Il suffit donc d’un premier titre pour tester le public, et peu importe lequel est choisi d’ailleurs, car la réaction de l’assistance est immédiate. Nous sommes scotchés et déjà totalement conquis, premièrement par le jeu de guitare de Zoran, et deuxièmement par la voix chaude, prenante et sensuelle de Miss Valérie, enfant de la balle, danseuse, comédienne et chanteuse qui a rejoint le groupe au début des années 2000.

Premier set explosif. Les standards intemporels s’enchainent, ‘Dirty Pool’ de S.R. Vaughan, ‘Rock me Baby’ de B.B. King ou encore ‘Blue Suede Shoes’ de Carl Perkins, sous les applaudissements nourris du public du Pitchtime totalement conquis.
Côté rythmique c’est du lourd, avec à la basse l’incontournable Bruno Maurin, bien connu pour sa participation à de nombreux groupes et complice de Zoran depuis 25 ans, “celui qui connait toutes les chansons du monde”, comme le dit si bien ce dernier. Autre complice depuis plus de dix ans, le jongleur aux baguettes, celui que l’on ne présente plus, le ‘professeur’ Didier Joubert en personne, nous étonnera toujours, car ce batteur est maître de ses envolées derrière les fûts, frappant ou jouant tout en finesse quand il le faut.

Nous profiterons d’une pause entre les deux sets pour nous agenouiller avec respect devant la guitare de Zoran, cette Strato marquée par les traces indélébiles du temps, car même si elle a perdu de son éclat, elle pourrait durant des jours et des nuits en conter et en apprendre à beaucoup d’autres guitares bien plus jeunes et plus rutilantes qu’elle.

En début de deuxième set, la température dans la salle monte en flèche. Le réchauffement climatique n’est absolument pas à mettre en cause, mais la dose de frissons est garantie lorsque Zoran communie avec Hendrix par la voix et la guitare, reprenant ‘Red House’ et ‘Hey Joe’. C’est l’extase sur scène et dans le public, l’ambiance est à son paroxysme. Pour avoir vu de nombreux concerts, je peux vous dire que Hendrix est souvent repris, mais rarement de cette façon. Je le répète, Zoran côtoie le maître.

Nous n’aurons pas le temps de reprendre notre souffle, car Valérie, la déesse vêtue de noir, fait le show sur scène, interprétant quelques titres du patrimoine musical tels ‘Unchain my Heart’, ‘Crossroads’ ou ‘Stand by me’, partageant le micro avec Zoran et Bruno.
En fin de set, Paul Massiani, le guitariste de Blues Ulimited, Blues Jonction, Fuzz, et j’en passe, heureux comme pas un, est invité à se joindre à la fête pour partager ses riffs acérés avec ceux de Zoran sur les titres ‘Black Magic Woman’ de Peter Green et immortalisé par Carlos Santana, et ‘The Thrill is Gone’ de B.B. King. Après le duel des deux guitaristes, chaude sera ensuite l’étreinte entre ces deux amis, Paul et Zoran.

Un dernier titre en rappel n’éteindra pas les braises incandescentes de cette brûlante soirée au Pitchtime, et des soirées concerts comme celle-ci, je peux vous le confirmer, il y en aura encore beaucoup d’autres ici, au Pitchtime !