‘Zappa Plays Zappa’. Il est vrai que l'affiche est belle, en ce lundi 18 mai à l'Olympia, à Paris. Dweezil Zappa, le fils du génial Frank Zappa, en tournée mondiale pour présenter et interpréter une partie de l'œuvre, immense, de son regretté père, est de passage à Paris et il était donc impossible pour Paris-Move de manquer cet événement.

 

L'erreur, lorsque l’on pense à Zappa père et fils, est de penser que le fils va jouer comme le père, car dès les premiers accords, on se rend bien compte que Dweezil a son propre style, son propre jeu, son propre son, et tout particulièrement lorsqu’il se lance dans certaines improvisations. Et finalement cela passe bien, très bien même, car de l’avis de tous, et de Dweezil lui-même, personne ne pourra être, ni même essayer d'être Frank Zappa, même si malgré tout on sent bien que le fils a hérité des talents du père, qu'il est véritablement imprégné par cette musique et qu’il est aussi un guitariste exceptionnel.

Et le charme opère. Dweezil n'en fait pas trop, ni même ne cherche à s'approprier la scène et la salle. Sa volonté est celle de partager et de communier avec les autres musiciens. Et quels musiciens!!!! Mais comment pouvait-il en être autrement quand on connaît l'importance qui est accordée à chaque note dans l’œuvre de Zappa père. Saluons donc comme il se doit les performances époustouflantes de Scheila Gonzales aux claviers, à la flûte et au saxo, sans oublier un impeccable Pete Griffin à la basse, un excellent Jamie Kime à la guitare, aussi bon en rythmique qu’en solo. Côté drums, c’est un incroyable Joe Travers qui assure, avec un jeu à la fois puissant et raffiné, tout comme Billy Hulting, superbe aux percussions, et Ben Thomas au chant, absolument remarquable.

Certes, les puristes vous diront que seuls les morceaux les plus connus sont joués sur scène, mais à notre avis, et afin de permettre au plus grand nombre – dont beaucoup n'étaient sans doute pas nés quand le grand Zappa se produisait sur scène – de pouvoir aborder et découvrir l'œuvre de Frank Zappa, il faut nécessairement proposer des morceaux accessibles à tous, pour pouvoir ensuite les amener à pénétrer cette œuvre titanesque qu’est celle de Frank Zappa.

 

Au final, ce concert fut un très bon moment pour tous, pour ceux qui étaient venus découvrir le mythe Zappa comme pour ceux qui étaient venus revivre un peu de cette magie d'antan. Une magie qu'a su recréer, le temps d'une soirée, Dweezil Zappa.

 

Yann Charles

 

Photos : © Yann Charles

Remerciements: Olivier Garnier (Replica Records ), L'Olympia

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