Wanda Johnson en concert au Jazz Club Lionel Hampton

C’est au Jazz Club Lionel Hampton du Méridien que le pianiste Gary Erwin, alias ‘Shrimp City Slim’ s’est arrêté pour quelques soirées, en compagnie de son orchestre et d’une des voix les plus sensuelles et enjouées du blues, celle de Wanda Johnson. Une chanteuse qui contrairement à d’autres, à tant d’autres, n’a pas à forcer sa voix pour exprimer une colère, un chagrin ou un cri d’amour.
 
Wanda est de ces artistes qui vivent, qui ressentent totalement ce qu’elles vous chantent, modulant sa voix chaude en fonction des sentiments qu’elle veut vous transmettre. Les chansons d’amour teintées d’un velours vocal bien profond vous touchent au cœur tandis que Wanda vous exprime la colère à travers les mots et non dans des cris.
Démonstrative et toute en retenue à la fois, Wanda est tornade puis brise légère. Douce, divinement sensuelle, elle se fait tigresse pour mieux captiver son auditoire, admirablement soutenue par un combo aux multiples talents: le colosse Shrimp City Slim au piano, le souriant, discret mais diablement efficace LaVonta à la basse, le métronome LaMont Garner à la batterie et l’excellent ‘Silent’ Eddie Phillips à la guitare et dont le surnom de ‘Silent’ ne colle pas au jeu de gratte du bonhomme mais plutôt à l’extrême discrétion du lascar une fois bien calé tout à droite de la scène.
 
Côté répertoire, Wanda aura parcouru plusieurs de ses albums, dont ‘Natural Resource’ et ‘Call Me Miss Wanda’, faisant toutefois la part belle au tout dernier, ‘Hold What You Got’, sorti l’année passée et terminant sur un morceau de bravoure pour se mettre le public ‘in the pocket’, le ‘Hot Potato’ de Louis Armstrong.
 
Aussi à l’aise dans ce Jazz Club Lionel Hampton qu’un poisson dans l’eau, Wanda termina son concert ovationnée par un public conquis et sous le charme de la diva. Visiblement très heureuse, Wanda quitta la scène pour aller dans le public, en embrasser certains (je peux en citer deux: moi et Nono!) et en demander d’autres en mariage…
 
Après une telle soirée on ne peut qu’attendre avec impatience le prochain CD de Wanda Johnson, en espérant même que ce soit un ‘live’.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
© Photos: Frankie Bluesy Pfeiffer
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