Véronique SANSON – concert à Lille le 12/02/2011

Véronique SANSON au Théâtre du Casino Barrière, Lille, le 12/02/2011
Reportage et Photos: © Jean-Christophe Baugé (BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVEROCK & FOLK)

Line-up: Véronique Sanson (chant, piano), Eric Filet (chœurs), Mehdi Benjelloun (chœurs), Thierry Farrugia (saxophone, flute), Eric Giausseran (trompette), Bernard Camoin (trombone), Basile Leroux (guitare), Frédéric Gaillardet (claviers), Dominique Bertram (basse), Thierry Chauvet (batterie), François Constantin (percussions).

Setlist: Je Me Fous De Tout/ Comme Je l’Imagine/ Qu’on Me Pardonne/ Annecy/ Je Veux Etre Un Homme/ Je Me Suis Tellement Manquée/ Le Temps Est Assassin/ Amoureuse/ Drôle De Vie/ Pas Bô, Pas Bien/ Bernard’s Song/ Juste Pour Toi/ Sans Regrets/ Radio Vipère/ Alia Souza/ Rien Que De l’Eau/ La Nuit/ Rappel: Vancouver/ Toute Une Vie Sans Te Voir/ Redoutable/ Bahia/ Ma Révérence.

Dire que Véronique Sanson était attendue à Lille est un doux euphémisme: initialement programmé début 2010, le concert au Théâtre du Casino Barrière flambant neuf avait été reporté d’un an. Entre-temps, la belle qui se faisait rare sur scène comme dans les bacs des disquaires publiait “Plusieurs Lunes”, son 14ème album studio, en octobre 2010: de quoi pimenter le show en alternant du neuf avec les classiques indémodables. Le public s’est donc déplacé en masse (date “sold-out”, of course) en cette fraîche soirée pleine de promesses…

Coincé entre deux nouveaux titres en début de set, “Comme Je l’Imagine” permet de confirmer l’impression laissée par les derniers enregistrements live de Véronique (Olympia 2005, par exemple): sa voix, qui a subi les affres du temps et sans doute de l’alcool, est désormais cassée. Mais la chanteuse a conservé son vibrato unique et a très intelligemment réarrangé ses propres morceaux de bravoure quelques tons plus bas (“Le Temps Est Assassin”, “Toute Une Vie Sans Te Voir”). Résultat: l’émotion est là, palpable à tout instant.

Sur scène, l’équipe intergénérationnelle de 10 musiciens qui l’accompagne (du jeune multi-instrumentiste Mehdi Benjelloun au fidèle Basile Leroux à la guitare) est absolument brillante et contribue au même titre que la patronne à passer avec fluidité d’une ambiance à une autre: “Amoureuse” et ses harmonies vocales très Gospel, “Drôle De Vie” et le défilé de la section de cuivres façon New Orleans, “La Nuit” qui alterne Bossa Nova et parties mineures au piano…

Jouant à fond la carte de l’autodérision (annonce enjouée des chansons tristes, faux départs plus ou moins volontaires au piano et au chant, références à son pouce accidenté quelques mois plus tôt), Véronique sait se mettre un public dans la poche. On peut même parler de communion dès “Bernard’s Song” où les fans sont invités à investir le frontstage au grand dam des premiers rangs restés assis.

Après une longue présentation des musiciens qui en dit long sur le respect que porte la chanteuse à ses collaborateurs, Véronique finit de mettre tout le monde à genoux avec pas moins de 5 titres en rappel dont un sublime “Ma Révérence” de circonstance, maîtrisé de bout en bout.

Les lumières se rallument et beaucoup ont encore la chair de poule en quittant leur fauteuil… Les plus jeunes regrettent même de ne pas avoir été de la partie à l’époque des grands rendez-vous immortalisés sur vinyle (Olympia ’76, ou encore le Symphonique Sanson de 1990). Puissante charge émotionnelle, cohésion de groupe, artiste en osmose avec son public… Tout ceci est décidément de très bon augure pour les prochains spectacles à l’Olympia et au Grand Rex.