TYA – Ten Years After à Rambouillet le 16 mars 2018

TYA – Ten Years After à l’Usine à Chapeaux, Rambouillet, le 16 mars 2018
Reportage: Jacky Moutaillier
Photos: © Jacky Moutaillier  pour PARIS-MOVE

Après le Trianon à Paris, La Batterie à Guyancourt, nous retrouvons une nouvelle fois Ten Years After dans la région, dans une salle vraiment sympa où près de 300 personnes sont entassées pour voir ce groupe dont les trois lettres, TYA, sont liées à l’histoire du rock et de son festival culte, Woodstock.

Cette fois, le groupe nous revient avec un nouvel album, “A Sting in the Tale”, qui s’éloigne totalement des origines du TYA initial. La présence de Marcus Bonfanti est devenue imposante et le guitariste-chanteur apporte une touche très rock, pleine de punch. Une présence forte qui a permis à TYA de retrouver sa ligne musicale, car il semble bien que la formation avait perdu ses repères depuis quelques années. Nouvel album, mais aussi une nouvelle façon de se présenter au public. Ric Lee m’a d’ailleurs confié backstage que cela avait été pour lui une interrogation, puisque qu’il quitte à certains moments ses fûts pour s’approcher au plus près du public pour une session acoustique de quelques bons vieux titres d’une époque qui semble lointaine à présent. Une formation au sein de laquelle seul le grand et légendaire guitar hero savait composer, j’ose le nommer avec émotion, Alvin Lee.

Désormais le show n’est plus la pâle copie stéréotypée que nous a servie TYA pendant quelques années, mais un mix intelligent de nouveaux titres et la reprise de standards incontournables attendus toujours avec impatience par les vieux fans des années 70/80, dont les cultissimes “I’m going home” et “Choo Choo Mama” qui seront d’ailleurs les deux derniers titres joués ce soir. L’énergie déployée par Marcus Bonfanti est impressionnante et les autres membres du groupe semblent presque quelque peu dépassés par cette boule de nerfs.

Des esprits chagrins et critiques vous diront qu’avec le line up actuel TYA n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même… Hé bien non…! Le groupe a survécu à tous ses déchirements, les reformations, les querelles et disputes pour garder le nom du groupe, la venue de Joe Gooch, le départ du bassiste d’origine, Leo Lyons, suivi par Joe… pour nous présenter cette troisième formation qui s’en tire vraiment très très bien.

Chick Churchill a (enfin) pris une place importante au sein du groupe, et Ric Lee s’est fait à l’idée d’interpréter certains titres en version acoustique pendant le show. Grand fan et ami de Leo Lyons, j’admets avoir toujours un peu de mal avec Colin Hodgkinson, trouvant que certains titres du TYA ne collent pas trop avec son jeu de basse, élégant et soigné, certes, mais auquel il manque un peu la rage et le punch du vieux lion Leo. Mais je dois avouer aussi que son solo de basse reste un moment fort du concert.

Le groupe sortira de scène sur les rotules, acclamé comme il se doit après deux heures de titres triés sur le volet. Ric va rappeler à tous que Chick n’avait pas pu faire la tournée aux USA puisqu’il avait du être hospitalisé au plus vite pour une opération à cœur ouvert, mais que ce brave Chick est de retour et qu’il est bien là ce soir…! Un Chick qui pète la forme sur scène, oui, mais soyons réaliste, car les années passent, sans possibilité d’appuyer sur une touche “pause” ou “rewind”, et ces années qui filent si vite commencent à marquer les légendes de Woodstock…
“D’autres dates ? Pourquoi pas…” m’a dit Ric, backstage, mais derrière la photo des affiches et les projecteurs de la scène, les héros de Woodstock sont fatigués, ils voient d’autres musiciens tomber autour d’eux et ils accusent secrètement le coup des deuils familiaux alors qu’ils sont sur la route.

Alors, à ceux qui critiquent ces grands bonhommes qui, après avoir tout donné sur scène, vont ensuite venir dédicacer affiches, CD et autres souvenirs pendant plus d’une heure, je leur dis que ce n’est pas pour une question de tunes, mais pour montrer leur reconnaissance et leur amour du public à leurs anciens et nouveaux fans. Et que certains groupes de musiciens plus jeunes qu’eux feraient bien de s’en inspirer.

Le show de ce soir est à mon avis l’un des plus forts que cette formation a proposé depuis un moment sur scène, et si vous avez la chance et le bonheur de pouvoir assister à un de leurs prochains concerts, foncez prendre votre place, car ce sera peut-être l’un des derniers moments où vous pourrez les voir.

Je remercie du fond du cœur mes amis Ric et Chick, qui m’ont une nouvelle fois accueillis comme un frère, moi qui les connais personnellement depuis 1988. Ils ont toujours su faire preuve d’une vraie et sincère amitié, et d’une chaleur humaine incroyable lors de leurs/nos aventures européennes. Il y a quelques jours j’ai également eu le bonheur de remercier mon ami Leo Lyons pour toute cette tendresse dont il a toujours fait preuve, lui aussi. Un homme, absent aujourd’hui, avait réussi à tisser cette union entre nous, Alvin Lee, qui nous manque tellement.

Reportage et photos: © Jacky Moutaillier  pour PARIS-MOVE

Pour écouter l’album de TYA “A Sting in the Tale” en Digital: ICI

Site web officiel de TYA: ICI

Le “on line Shop” de TYA pour acheter CD, T-shirt, photo du groupe signée par tous les membres: ICI

Site de Alvin Lee: ICI