Tommy Castro au New Morning

Tommy Castro au New Morning

Reportage : Dominique Boulay
Photos : © Yann Charles
Le New Morning, Paris, le 19 octobre 2012

La foule habituelle des aficionados du Bluesman californien qui nous rend visite ce soir est rassemblée devant le Temple du Blues et du Jazz parisien qu’est le New Morning. Cela faisait un moment que j’avais envie de revoir le loulou, n’ayant pas eu l’occasion d’être présent lors de ses deux prestations tricolores précédentes, à Coutances le 11 mai 2010 et au New Morning, déjà, le 16 avril 2011. Il n’était donc pas question de le louper, cette fois-ci, d’autant que la qualité de ses albums nous promettait un set chaud bouillant. Treize galettes depuis son entrée dans l’arène en 94, treize galettes en 15 ans. Ce qui fait déjà correct sur un CV, mais ce qui me motivait également, je dois l’avouer, c’est le fait que je ne suis plus âgé que lui que de quelques mois et je voulais aussi avoir la confirmation que l’on n’est pas mourant à cet âge là.

Avant ce fameux concert, nous l’avions rencontré dans la loge, Yann et moi, et il nous avait reçus avec gentillesse. Nous avons même eu l’occasion de rejouer la scène de l’arroseur arrosé, puisque venus pour l’interviewer et le photographier, c’est nous qui nous sommes retrouvés capturés via son téléphone portable pour une courte vidéo où, comme lui et beaucoup d’autres artistes, nous avons appelé à voter pour Obama.


Que dire du concert si ce n’est qu’il fut plus incandescent encore que ses albums. Avec toujours ce côté frétillant sur ses deux jambes digne de n’importe quel adolescent pré pubère. Il a principalement repris des titres de son dernier opus, Hard Believer (2009), mais n’a pas hésité non plus à reprendre des standards de disques précédents. Il a au cours de sa carrière travaillé pour différents labels (Saloon, Blind Pig, 33rd Street, Télarc ou Delta Groove), mais c’est maintenant chez Alligator qu’il réside, son précédent ouvrage portant déjà le logo de la prestigieuse maison de disques.
D’une certaines manière, rien de nouveau donc pour cette tournée, si ce n’est la promotion d’un 45 tours, spécialement en vente à la sortie des fameuses gigs, Greedy et That’s All I Got, vinyle hommage à ces années au cours desquelles il a non seulement trouvé sa voie mais aussi durant lesquelles de véritables météorites ont traversé l’espace musical et ont influencé de nombreux guitaristes en herbe.

Le show commence par les Painkillers sans leur leader, avec Randy Mc Donald à la basse, Byron Cage à la batterie et James Pace aux claviers, histoire de préparer les tympans au déluge de décibels, puis le Tommy entre en scène. Non seulement il a la dextérité des sorciers de la six cordes, mais sa voix garde la même assurance qu’en studio. Autant dire que l’on est tous embarqués dans un grand moment bluesrockien à souhait. Les absents ayant toujours tort, je ne leur en écrirai pas plus sur le Tommy. Ils n’avaient qu’à être avec nous, au New!

Tommy Castro