Tom Harrell, Roy Hargrove et Stéphane Belmondo

                  Tom Harrell, Roy Hargrove et Stéphane Belmondo

Reportage et photos:Yann Charles

Quand de tels noms de trompettistes de Jazz figurent sur une même affiche, que le concert va se dérouler pendant le très renommé ‘Jazz à La Villette’, difficile, même si on n'est pas un spécialiste, de laisser passer un tel évènement. Et cette affiche exceptionnelle réunissait en ce jeudi 8 septembre, dans la salle Charlie Parker (décidément), trois musiciens d'exception: Tom Harrell, Roy Hargrove et Stéphane Belmondo.

Un concert en tous points superbe. A l'initiative de Stéphane Belmondo, voilà sur scène trois artistes, trois styles, trois talents différents mais qui, réunis sur cette scène parisienne, offrent ce qu'il y a de mieux en matière de trompette Jazz.
Chacun des trois artistes est venu jouer ses propres compositions, offrant, accompagné par les deux autres, du bonheur pur aux spectateurs présents.

Tom Harrell, c'est l'énigmatique musicien. Un état et une maladie qui font que l'homme vit dans un monde totalement à part, mais dès qu'il prend sa trompette, le génie apparaît. Sa manière de jouer, de vivre, de respirer les notes vous transpercent véritablement. On a l'impression de planer tant sa musique vous enchante, vous transporte. Étonnant de voir comment cet homme vit, s'exprime à travers son instrument.

Roy Hargrove, c'est un électron libre, une pépite. Un feeling, un groove, et une manière d'appréhender sa musique, sa vision du Jazz. D'ailleurs il visite plusieurs styles de cette musique en gardant comme base le Jazz. Tantôt Funky ou Soul avec des rythmes plus qu'entraînant, il vous scotche à votre fauteuil avec ses solos lents. Un silence quasi mystique dans la salle et le son de son instrument qui vous fait vibrer au plus profond de vous même. Génial.

Stéphane Belmondo, c'est également un talent à l’état brut. C'est celui qui peut évoluer dans tous les styles de Jazz: classique, Free post-bop… Cet excellent musicien explore des endroits où personne ne semble être allé avant lui. Des sonorités étonnantes, un jeu tout en finesse ou en puissance, une maîtrise parfaite, des compositions originales et recherchées. Si vous rajoutez à cela une section rythmique composée des vieux complices que sont Kirk Lightsey au piano et à la flûte, Billy Hart à la batterie et Sylvain Romano à la contrebasse, vous vous dites que vous vivez réellement quelques choses de grand. Quand, en plus, la complicité est totale entre tous ces compères d'un soir, vous vous retrouvez devant un plateau de rêve, quelque chose de magique.

Des approches du Jazz différentes pour chacun, mais une osmose parfaite sur scène pour vous offrir un très grand moment, comme il en arrive rarement.

Remerciements: Cathy Damour (Girl in Blue), Stéphane Belmondo, La Cité de la Musique, Frankie.

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