SWEET TALKERS BLUES BAND & BLUES UNLIMITED

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Reportage : Alain AJ-Blues
Photos : © Alain AJ-Blues
Le 23 Juin 2017 à Auffargis (Yvelines)
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C’est la fête au village durant deux jours, les vendredi 23 et samedi 24 juin 2017 à Auffargis dans les Yvelines, commune située dans le parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse. Diverses manifestations musicales auront lieu durant ce vendredi dans le superbe cadre du foyer rural, comme la chorale des enfants de l’école élémentaire, le concert de l’Aidema Jazz Band, et pour clôturer cette première soirée, nous aurons en tête d’affiche le groupe Sweet Talkers Blues Band.

Nous sommes venus presque en voisins, empruntant durant une vingtaine de minutes ces petites routes que nous affectionnons au cœur de la forêt de Rambouillet pour atteindre Auffargis comme nous l’avions fait l’année passée, à la même époque, pour assister au concert du groupe Blues Unlimited, bien connu et toujours très apprécié en ce lieu.

Nous arrivons vers 20 heures. Le parvis est noir de monde devant cette belle scène installée en extérieur, et nous finirons par trouver une table de libre parmi tout ce public venu en famille.
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Notre première surprise est de retrouver un ami en la personne de Paul Massiani, le guitariste de Blues Unlimited, entre autres, dont le talent n’a d’égal que la gentillesse et la générosité. Nombreux nous sommes à connaître Paul, car aussi bien dans le public qu’auprès des musiciens, il fait toujours l’unanimité.
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La deuxième surprise est que Paul n’est pas venu seul. Ses complices musiciens de Blues Unlimited sont également tous présents. Il y a “anguille sous roche”, pensons-nous. Cela cacherait-il quelque chose ? Wait and see, car nous connaissons bien sûr les liens d’amitié et de complicité qui lient Sweet Talkers Blues Band et Blues Unlimited.

Place au concert, place à un Blues bien pêchu, le Sweet Talkers Blues Band est sur scène pour un long, un très long set. Dès les deux premiers titres, en reprenant la set list établie par avance, ‘Walking by Myself’ de Freddie King, et ‘Nightlife’ de Willie Nelson, l’atmosphère un peu fraîche comparée à la canicule des jours précédents se réchauffe immédiatement.

Philippe Fahri, stoïque sur scène avec cette voix prenante qui colle au Blues et fait passer l’émotion, avec à ses côtés l’excellent Stéphane Ambert, dont la fluidité du jeu et les riffs de gratte me surprennent toujours, tant ils sont précis et acérés, tout comme sont les envolées magiques de Patrice Cuvelier à l’orgue Hammond, donnent une irrésistible envie de bouger.

Les titres s’enchainent, comme ‘I Wanna ta ya you Babe’ de Johnny Guitar Watson puis ‘Messin’ with the Kid’ de Junior Wells, pour ne citer que ces deux-là, avec cette forte présence rythmique composée du souriant et bouillonnant Yanis Chabosy à la batterie et l’expérimenté Denis Salvani à la basse (également bassiste de Blues Unlimited).

Je le répète, le public est venu en famille et l’on peut se réjouir de voir tout ce monde, parents, enfants et adolescents qui, pour la plupart, je pense, ne connaissent pas ou peu le blues, vibrer d’un même élan sur cette musique. Remercions le Comité des fêtes d’Auffargis et effaçons les préjugés établis, car les applaudissements nourris durant cette soirée en sont la preuve, le Blues emprunt de modernité, comme celui du Sweet Talkers Blues Band et bien d’autres groupes, est aujourd’hui à la portée de toutes les générations, confondues.

Elle était attendue. Sandra Célisse, chanteuse de Blues Unlimited, fait son apparition sur scène pour ce premier titre, ‘City of New Orleans’ écrit par Steve Goodman, en duo avec Philippe Fahri.
Ensuite, a cappella, elle reprend ‘Mercedes Benz’. Pour l’avoir déjà entendue reprendre du Janis Joplin, je dois avouer qu’elle me surprend à chaque fois. Quelle voix elle possède ! C’est pour nous un cadeau béni des dieux. Bonjour l’émotion ! Les battements de cœur s’accélèrent, et même si la parité entre femmes et hommes n’est pas respectée ce soir sur scène, on “s’en balance”, car il est de loin préférable d’avoir devant soi la seule belle et talentueuse Sandra plutôt que plusieurs voix féminines (juste pour des raisons de parité) ne sachant pas vous faire vibrer et frissonner.

Sandra sera rejointe par Christian Watterrinckx, chanteur et également guitariste de Blues Unlimited pour quelques titres en duo. La forte présence scénique de ces deux artistes mêlant leurs deux voix si différentes, rock avec le poing levé pour Christian et envoûtante avec l’élégance de Sandra, c’est pour le public la “fièvre du vendredi soir”, encore moins connue que celle du samedi, mais plus émotionnelle encore !

Lorsque Paul Massiani, et Dom Trambel, tous deux respectivement guitariste et batteur de Blues Unlimited se joignent à la fête, sur scène, Sweet Talkers Blues Band et Blues Unlimited ne font plus qu’un, c’est à dire Sweet Talkers Blues Unlimited Band.
Ce n’est plus une scène mais un baril de poudre, et la mèche prend feu. Les titres fusent de part et d’autre : ‘Hoochie Coochie Man’ de Willy Dixon, ‘Sweet Home Chicago’ de Robert Johnson, ‘Tush’ et ‘Sharp Dress Man’ de ZZ Top, et j’en passe…

Paul Massiani descend de la scène et vient se mêler au public, rejoint par Stéphane. Tous deux, l’un en face de l’autre, s’en donnent à cœur joie et conversent par riffs interposés sur ce ‘Fade into Blue’ de Bill Perry. Avec ces deux guitaristes, l’expression populaire “envoyer du bois” prend toute sa signification.
Ils seront ovationnés comme le furent toutes les prestations de chaque musicien des deux groupes, chacun d’eux offrant au public un solo dont il détient le secret : Yanis derrière les fûts, Denis à la basse, Patrice à l’orgue, Stéphane et Paul aux guitares, sans oublier l’incontournable Dom, car il manquait une deuxième batterie pour qu’il puisse totalement exprimer son talent.

C’est avec ce titre gorgé de chevaux sous le capot, ‘Mustang Sally’ de Mack Rice, que nous clôturons cette superbe soirée.

A vous tous, amis musiciens présents ce soir, avec qui je partage complicité et amitié, et pour certains cela ne date pas d’aujourd’hui, je dois vous dire que vous avez tout donné au public et que vous nous avez bluffés. Mais je vais également vous faire remarquer que vous n’avez pas respecté la set list, la rendant pour moi complètement obsolète et donc quasi inutilisable pour ce report pour PARIS-MOVE. Je sais, vous avez improvisé et joué totalement “à l’arrache”. Il suffisait d’un clin d’œil entre vous où d’un accord de guitare pour décider d’un titre. Sans même un regard vers cette satanée set list.
Et après coup, après avoir tellement vécu votre trip musical, la mémoire vous a même fait défaut pour me citer certains des titres joués ce soir. C’est dire combien la complicité était forte, ce soir, sur scène. Vous m’excuserez donc, chers lecteurs, de n’avoir pu citer beaucoup plus de titres (dans l’ordre ou le désordre), espérant simplement ne pas avoir fait d’erreur en citant un titre non joué ce soir pour relater ce mémorable concert. Voilà pourquoi je rajoute avec humour et amitié que vous, amis musiciens, vous m’êtes redevable d’une petite composition de votre part lors de notre prochaine rencontre. Je vais même vous aider en vous en donnant le titre : ‘Alzheimer Blues’. Cela sonne bien et c’est de circonstance !
« Ha, si le monde pouvait être un concert de Blues… », n’est-ce pas, cher Mister Paul Massiani ?

Amis lecteurs de PARIS-MOVE, suivez les activités de ces deux groupes, le Sweet Talkers Blues Band et le Blues Unlimited, et dès que vous en aurez l’occasion, allez les voir en concert. Ils vous offriront des soirées aussi mémorables que celle vécue ce soir à Auffargis.

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