Sweet Talkers Blues Band au Relais d'Oc

Sweet Talkers Blues Band au Relais d’Oc

Reportage : Alain AJ-Blues
Photos : © Alain AJ-Blues
Le Relais d’Oc, le 17 Septembre 2016

Au fil des mois, le Relais d’Oc situé à Baudreville, en Eure & Loir, est devenu un lieu incontournable, un rendez-vous pour tous les passionnés de bonnes musiques, même si le nom de Baudreville ne vous dit rien. Ceci dit, n’exagérons pas tout de même, car Baudreville n’est pas, pour reprendre cette expression populaire, ‘le trou du cul du monde’, quoi que… Mais pour faire venir tout ce public dans un petit village perdu dans les plaines de la Beauce il n’y pas de secret. Et, quelque part, cela n’a rien d’étonnant car le ‘bouche à oreille’ est de loin le meilleur vecteur de promotion et de publicité, celui qui ne trompe pas. Un bouche à oreille qui assure désormais une notoriété certaine à ce Relais d’Oc.

Il est important de rappeler la formule ‘repas-concert’ du Relais, car pour 25 euros par personne vous avez droit à l’apéro suivi d’un copieux buffet froid, plus fromages, desserts et café, avec en prime le chaleureux accueil de Nathalie Gau, maîtresse du lieu, fort occupée en ce 17 septembre 2016 pour le concert du mois qui fera salle comble. Une fois de plus.

Le groupe présent ce soir, Sweet Talkers Blues Band (STBB), est une découverte pour nous. Et c’est avec une certaine impatience et un grand plaisir que nous attendons le concert car nous faisons toujours confiance à ce ‘truc’ indéfinissable et infaillible qui nous pousse d’un même élan vers un coup de coeur pressenti. Comme si nous avions un sixième sens blues.

Malgré la forte chute de la température, comparée à ces jours derniers, nous le devinons déjà, la soirée sera chaude, très chaude. En effet, dès le premier titre, ‘Hide Away’ de Freddie King, la température ambiante au Relais d’Oc, sur scène comme dans la salle, s’élève de suite et laissera place à un concert ‘canicule blues’.



Durant deux longs sets, Philippe Farhi au chant, Stéphane Ambert à la guitare (également guitariste du groupe Foksafunk), Patrice Cuvelier à l’orgue Hammond, Jean Philippe Chabosy à la batterie, Nicolas Barbier au sax ténor, sans oublier un invité de marque à la basse ce soir, Christophe Garreau (ex-bassiste de Paul Personne, entre autres grosses pointures avec lesquelles le garçon a joué), revisitent un large répertoire, poignant témoignage à tous ces grands bluesmen qu’ils vénèrent.

Hommage sera rendu à trois légendes, les 3 ‘King’ bien sûr, avec ces titres ‘Walking by Myself’ de Freddie King, ‘I’ll play the Blues for You’ d’Albert King et ‘Help the Poor’ de B.B. King.

Privilège pour les initiés, Sweet Talkers Blues Band nous offrira également quelques pépites du patrimoine du blues, de ces artistes oubliés et qui, malheureusement pour certains, n’ont pas connu leur heure de gloire mais qui furent néanmoins immortalisés par d’autres artistes qui reprirent leurs titres, comme ‘Since I met you Babe’ d’Ivory Joe Hunter, ‘ Night Life’ de Willie Nelson ou encore ‘Born under a bad Sign’ de Booker T.Jones. Parfois les racines du blues se montrent impénétrables ou insaisissables, et se perdent dans les méandres du temps et de la mémoire collective.

Comme il fait bon vivre lorsque les concerts se suivent et ne ressemblent pas. Que c’est bon de se délecter du choix des titres très (et trop) rarement repris, estampillés de cette griffe STBB, fusionnant la modernité avec cette sensibilité roots du British Blues de la fin des sixties. Le Sweet Talkers Blues Band nous en fera une belle démonstration avec ‘All your Love’ et ‘ Key to Love’ du répertoire de John Mayall & The Bluesbreakers et ‘Long Grey Mare’ de Peter Green (Fleetwood Mac).


La voix modulée de Philippe Farhi fait passer l’émotion, avec à ses cotés l’excellent Stéphane Ambert, surprenant par la fluidité de son jeu de gratte, totalement dans son trip, les yeux pétillants de joie, toujours heureux de faire jouir l’assistance de ses riffs acérés.

Toujours avec le sourire aux lèvres et l’humour à toute épreuve, même dans une quasi obscurité, Patrice Cuvelier, nanti de dextérité, nous gratifie de ses envolées à l’orgue Hammond. Côté rythmique, c’est du lourd, avec Christophe Garreau, imperturbable à la basse et dont la réputation n’est plus à faire, et derrière ses fûts et cymbales, l’époustouflant Jean Philippe Chabosy, véritable phénomène débordant d’énergie. Difficile pour moi de trouver d’autres qualificatifs, et très franchement, pour le croire, il faut le voir sur scène. Vous n’en sortirez pas indemne.

Et bien que la section cuivres soit amputée ce soir par l’absence du trompettiste Alex Welmane, Nicolas Barbier, fort de sa présence au sax, nous comblera de ses solos.


Des musiciens présents ce soir au Relais viendront en fin de second set partager la scène avec le groupe, toujours prêt à faire plaisir aux amis, aux guests, et à faire plaisir au public: Bnopi Harmojito, toujours sur les bons coups avec ses harmos, car c’est bien connu, il a du souffle, mais également du flair, Denis Salvani, bassiste du groupe Blues Unlimited sur ce titre ‘Oh Pretty Woman’ de Roy Orbison, ainsi que d’autres musiciens dont je ne saurai plus vous citer tous les noms, non pas par délation bien sûr, mais par omission, car il m’arrive parfois d’avoir la tête ailleurs quand j’entends certains titres qui me touchent, et ils m’en excuseront.

Permettez-moi toute fois de vous citer un dernier titre, ‘The Blues is Alright’ de Little Milton, repris en choeur et sous les applaudissements nourris du public, comme ce fut le cas durant toute cette soirée.

Belle découverte pour ma compagne et moi que ce Sweet Talkers Blues Band, car nous avons vécu ce soir le blues que nous aimons. Sur la route du retour, nous nous sommes dit « on en redemande ! ». Et bien sachez, lecteurs de Paris-Move, que nous les retrouverons sur la scène du Pitchtime à Dourdan (91) le samedi 19 novembre, et je vous invite à nous y rejoindre, car je peux vous l’assurer, vous passerez une excellente soirée!

En attendant, je vous conseille vivement de visiter leur site: http://sweettalkers.free.fr/

Sweet Talkers Blues Band au Relais d’Oc
Le Relais d’Oc, le 17 Septembre 2016
Reportage : Alain AJ-Blues
Photos : © Alain AJ-Blues

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