Rodolphe Burger en concert à St Médard

    

                    Rodolphe Burger en concert à St Médard

 
Reportage et photos : Virgin B.
Réalisé le 19 mars 2010
 
Nous sommes vendredi soir, dans la salle du Carré des Jalles, à St Médard en Jalles, en Gironde. Une salle située à une quinzaine de kilomètres de Bordeaux, mais cela n’a pas rebuté un public venu nombreux car désireux de croiser la route de Rodolphe Burger dans le Sud Ouest.
 
On l’a qualifié d’esthète d’un blues lumineux. C’est discrètement, dans une atmosphère enfumée que ce grand Monsieur de la scène rock française fait son entrée sur scène. Quelques éclairages seulement et une ambiance intimiste s’installe entre le public et le musicien qui, assis sur un tabouret, se saisit d’une guitare James Trussart.
Quelques réglages pendant que les regards se croisent ; Rodolphe Burger sourit à la salle tandis que ses doigts commencent à parcourir le manche, puis ce sont les mots, déclamés, juste parlés, effleurés, qui résonnent dans une salle comble.
 
L’homme a le regard bleu, impassible et rempli d’humanité. Sa voix, que l’on dit caverneuse, entame ‘La chambre’, première chanson de cette soirée.
Minimaliste dans ses expressions, Rodolphe Burger est tel qu’on l’attend, tel qu’on l’espère, un poète contemporain, un philosophe, un chanteur dont les intonations félines montrent une autre facette de cet homme qui se veut aussi globe-trotter dans les idées comme dans la musique.
 
 

Selon moi, impossible de ranger son style dans une seule catégorie et Rodolphe Burger le dit lui-même: I’m a passenger, and I ride and I ride.

Les paroles de la chanson d’Iggy Pop qu’il a adoptées lui collent définitivement bien à la peau. Et sa musique, à la fois simple et si richement colorée, est un art ambivalent à part entière. C’est ce qui a séduit Françoise Hardy, tout comme Alain Bashung, pour son album ‘Fantaisie Militaire’, et plus récemment Jacques Higelin.
 
Du rock français des années 70 dont il est l’héritier, à l’aventure Kat Onoma puis à la participation de Docteur, ce sont 7 albums aux tonalités toujours différentes sur lequel on retrouve Rodolphe Burger. Une musique à la fois mêlée de folk, de vibrations urbaines, de ‘sample’, de jazz, de blues, de coups de tonnerre électroniques.
 
 

Je m’appelle ‘Samuel Hall’et je vous déteste tous. Cette chanson qui traduit l’expression sublime du mépris de soi-même et qui fut écrite au départ pour Kat Onoma, c’est à Bashung que Rodolphe Burger va l’offrir pour son album ‘Fantaisie Militaire’. Une chanson qui ne laisse personne indifférent, et même la guitare de Rodolphe, cette Trussart métallique qui change de couleur sous les feux des projecteurs.

 
C’est après cette chanson qu’Alberto Malo, batteur, et Julien Peracide, qui assure basse et claviers, montent sur scène à leur tour. S’enchaînent alors d’autres morceaux, plus rock, sur lesquels Rodolphe Burger laisse exploser toute l’énergie qui est en lui, comme un effet tsunami.
 
Sur ‘Billy the Kid’, c’est un Rodolphe Burger grandiose qui se déploie avec une Gibson en bandoulière et des échos dans la voix comme sur la platine. Toute une énergie soulignée par un jeu de lumière débridé.
 
 

Un visage qui se crispe et se déride, un sourire lâché, un sérieux qui reprend le dessus, on assiste à une valse des émotions et le chanteur, tel un acteur, modifie ses traits comme autant de personnages. Avant d’offrir son côté tendresse sur la chanson ‘Un nid’.

 
Après un second rappel, Rodolphe Burger entame le très déroutant ‘Radioactivity’: un départ lancinant, quelques mots à peine parlés avant de grandes envolées rythmiques puis une explosion totale, à l’image de ce que donne Rodolphe Burger, sans retenue, car le bonhomme est entier, et c’est ce qui renforce ce lien tissé entre lui et son public.
 
Virgin B.
Paris-Move
Rodolophe Burger