Rick L. Blues & Mighty Mo’Rodgers à Blues sur Seine

Samedi 15 novembre, à l’Espace Maurice Béjart de Verneuil, le festival Blues sur Seine a vécu un des concerts qui fera date dans l’histoire du festival: un enthousiasmant duo québécois en première partie, Rick L. Blues & Henry Breton, a fait chavirer le public avant que la star et parrain de cette dixième édition ne fasse se lever et danser une salle comble qui fut emportée et subjuguée par le charisme d’un grand, d’un très grand bluesman, Mighty Mo’Rodgers.

Rick L. Blues & Henry Breton


C’est au duo québécois composé de Henry Breton à la guitare et Rick L. Blues au chant et à l’harmonica que revient d’ouvrir cette soirée sur la scène de l’Espace Maurice Béjart, à Verneuil. Dès le premier titre le duo met le feu à la salle et emporte le public dans un tourbillon bluesy qui semble ne plus pourvoir être stoppé. Les titres se succèdent et Rick L. Blues fait vibrer le public, le tenant à sa main et le faisant chanter en le dirigeant par de grands mouvements du bras. ‘Hit The Road, Jack’ confirme qu’il y a fusion entre les deux musiciens et la salle qui tangue avec chaleur et bonne humeur avant que le public ne soit gagné par une intense émotion sur une mémorable version de ‘Georgia On My Mind’ à donner la chair de poule.
Retour ensuite à une version swinguante de ‘Sweet Home Chicago’ qui emballe la salle, prolongée par plusieurs titres tirés de l’album ‘Blues September’ que Rick L. Blues commente en expliquant que suite à trois disparitions de membres de sa famille en une année, il avait écrit des chansons joyeuses, positives, car tel aurait été pour lui le souhait des disparus et tel est son vœu de garder leur souvenir. ‘Belle Root’s’ nous embarque ensuite en pleine Louisiane, avant un endiablé ‘Got My Mojo Working’ en rappel et qui fera se lever la salle pour une longue ‘standing ovation’ méritée.

Méritée également, la petite pause au cours de laquelle les spectateurs ayant découvert ce duo se feront non seulement dédicacer CD et programme du festival mais aussi photographier avec les deux artistes avant que la vedette et parrain du festival ne monte sur scène pour un concert qui restera un des grands moments des dix premières éditions de Blues sur Seine : « Mesdames et Messieurs, Monsieur Mighty Mo’ Rodgers. »

Mighty Mo’Rodgers  

 
Star internationale du blues, Mighty Mo’Rodgers a une place à part dans l’histoire du festival Blues sur Seine: parrain de cette dixième édition, il fut le premier artiste à composer et à enregistrer une chanson au nom du festival avant d’enregistrer cette année un nouveau titre en hommage à Blues sur Seine, ‘Keeping The Blues Alive’, avec lequel il démarre son concert.

Fidèle à son image avec son bandana, ses lunettes aux verres sombres et sa barbe blanche impeccablement taillée, Mighty Mo’Rodgers s’est installé, comme à son habitude, derrière son clavier, dirigeant du doigt une formation d’une efficacité redoutable dans laquelle on note la présence de l’excellent batteur André Charlier. Façon prêcheur ou pasteur collant à l’actualité, Mighty Mo’ adapte ses premiers titres en y intégrant des propos sur les sujets aussi brûlants que la crise économique et ses effroyables conséquences sur les plus pauvres, les expulsions, les inégalités encore flagrantes entre américains de couleurs de peau différentes, ‘rappant’ à plusieurs reprises sur l’élection de Barrack Obama. Dénonçant le pouvoir de l’argent, Mighty Mo’ en profite pour dire adieu à Georges W. Bush, chantant avec force de conviction ses espoirs en Obama.
Sur ‘Have You Seen The American Dream?’, Mighty Mo’ revient une nouvelle fois sur l’élection de Obama et ce rêve qu’évoquait Martin Luther King, un rêve que tous les citoyens américains déçus du Bushisme veulent voir devenir réalité. Une réalité que le charismatique Mighty Mo’Rodgers invoque encore, prenant la salle à témoin, tandis que la rythmique assure d’enfer, faisant chavirer le public sur un ‘Took Away The Drum’ au tempo chamanique.
En final, Mighty Mo’ et son band nous gratifie d’un somptueux ‘Chicago’ après avoir fait épeler chacune des lettres de la ville par le public, finissant le concert dans un déluge rythmique et quittant la scène sous une longue, interminable ovation.

Pour le rappel, Mighty Mo’Ridgers et ses musiciens avaient prévu le coup, revenant sur scène avec chacun un T-shirt différent à l’effigie du nouveau président américain, faisant tanguer et danser la salle dans un final swinguant qui aurait pu durer jusqu’au petit matin…
Un concert inoubliable et qui restera incontestablement un des grands moments des dix premières éditions de Blues sur Seine !

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move & Blues Magazine
Rick L. Blues et Mighty Mo’Rodgers