REM à Rock en Seine : Lost Religion ?

Festival ‘Rock en Seine’, Jeudi 28 août – Photo : Anton Corbijn

Sur le papier l’affiche avait fière allure, même si on pouvait craindre pour ce REM en tête d’affiche de la première des deux soirées un peu moins de ‘peps’ que les Radiohead ou Björk des années précédentes. Faut reconnaître que les derniers opus sortis par le groupe, dont le très décevant ‘Accelerate’ (chroniqué ici), ne leur donnaient pas un ticket d’entrée aussi aisé que cela.

Ils avaient donc à non seulement démontrer qu’ils valent toujours largement sur scène, à près de 50 balais de moyenne, le REM des années 80, mais que certains des derniers albums n’étaient peut être qu’un petit accident de parcours. Hélas, et mille fois hélas, il nous faut constater que le REM de cette décennie a perdu quelque chose en route : une partie de leur âme, de leur foi ? Difficile à dire lorsque l’on ressent encore et toujours comme hier soir ces frissons insensés à l’écoute de ‘Losing My Religion’ ou ‘Man Of The Moon’.

Peut être parce qu’à force de les avoir vus et entendus à un tel niveau d’excellence on ne tolère même plus la moindre baisse de régime, et un concert ‘moyen’ ? Peut être parce qu’à force d’avoir apprécié le chanteur Michael Stipe en personne politiquement impliquée et convaincante on attendait un chanteur-leader encore plus charismatique ?

Le fait est qu’en cette nuit du jeudi 28 août, dans le domaine national de Saint-Cloud, REM nous a proposé un bon concert, sans plus. En rentrant, je me suis remis ‘Losing My Religion’, me demandant si ce n’était pas cela, le problème du REM des années 2000 : avoir perdu ‘leur’ religion, ne nous laissant que R(egrets) E(t) M(élancolie).

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris On The Move & Blues Magazine

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