Raismes Fest 2016

Raismes Fest 2016

Reportage : Jacky Moutaillier
Photos : © Jacky Moutaillier
Les 9 et 10 Septembre 2016

Cette année, très beau temps sur le festival, ce qui fait plaisir à tout le monde. Nous sommes à peine arrivés devant l’entrée que déjà on se rend compte que les attentats récents en France ont provoqué à juste titre un contrôle renforcé des festivaliers. Et comme je suis venu pour shooter et vous faire ce reportage sur le festival, j’ai bien entendu droit à l’ouverture à deux reprises de ma valise photos et un double contrôle de mon pass. Mais comme c’est pour la bonne cause, j’approuve, tout comme mes amis photographes.

Par contre, après un premier tour du site, je me dis que l’on ne me verra que peu devant la scène découverte, car trop peu de place dans le pit photographes et éclairage de scène quasi au strict minimum. Vous aurez donc droit au reportage et aux images de la scène principale, avec cette année encore, de vraiment bons groupes. Faut bien avouer que la prog du Raimes Fest vaut à chaque fois le détour, et c’est un festival de rentrée qui vaut plus que très largement le détour… !

J’arrive pour l’entrée en scène du premier groupe sur la grande scène, Iron Bastards, une formation strasbourgeoise qui balance un bon hard rock énergique qui semble beaucoup plaire aux festivaliers.



Le trio composé de David Bour est à la basse et au chant, Anthony Meyer à la batterie et David Semler à la guitare, regorge d’énergie et prouve qu’il a bien sa place sur ce festival, assurant avec maturité et hargne un set qui semblera même trop court tellement le groupe fut convaincant. Faut dire qu’avec une centaine de concerts depuis 2013 en France comme en Allemagne, en Pologne, au Luxembourg et en Italie, les Iron Bastards ont conquis leurs galons de groupe de scène et leur prestation nous donne envie de les revoir sur scène dès que possible.

Et côté albums, disons simplement que les Bastards suivent la même cadence, avec deux EP en 2014, un EP de reprise et un EP Live en 2015, puis un premier album ‘Boogie woogie violence’ sorti en septembre 2015 (sur Black’n’Purple Records) avec, excusez du peu, 15 titres studio et 3 titres en live (!!) et un nouvel album à venir fin de cette année, ‘Fast & Dangerous’. A noter donc dans vos tablettes: Iron Bastards.

Avec le groupe suivant, The Electric Alley, le public commence à se faire entendre beaucoup plus. Est-ce parce que le soleil est bien là pour saluer cette formation ibérique? Ou parce que leur rock a une forte influence seventies ? Toujours est-il que dans le public la température a monté d’un cran, et les espagnols mettent le feu à la scène du Raismes Fest.



The Electric Alley, une formation assez récente créée en 2012 à Cadiz et qui proposa un excellent premier album, “Backward States of Society”, avec mélange de hard rock et de ballades façon fameux groupes des 70’s. Reconnus pour ce talent à pondre des ballades qui tuent, ils sont sollicités pour une musique de court métrage et c’est ainsi que The Electric Alley va signer celle de “A Lonely Sun Story” qui sera nominé comme meilleur court métrage aux Goya Awards en 2015.

Le soleil fait monter la température sur scène et le public adhère totalement à la prestation de ces excellents Electric Alley. C’est un gros, gros succès, mais le temps passe trop vite et déjà les espagnols doivent libérer la scène pour un autre quatuor, celui des allemands de New Roses qui vont nous jouer un blues rock d’enfer.




Fondé en 2007 à Wiesbaden par le guitariste-chanteur Timmy Rough et le batteur Urban Berz, le duo est rejoint par le bassiste Stefan Kassner et en 2012 par Dizzy Presley à la guitare, avant de se fixer enfin sur le nom de The New Roses. Deux ans plus tard, en 2014, Stefan et Dizzy quittent le groupe, remplacés par Norman Bites à la six cordes et Hardy à la basse, formant le line up qui tourne actuellement.

Ca envoie grave et les mecs balancent un rock puissant, qui décalque. Normal, presque, quand on sait qu’ils ont tourné avec Accept et Molly Hatchet, entre autres. Ca joue et je me dis que les suivants, Inglorious, vont devoir assurer, car les ‘nouvelles roses’ ont mis la barre déjà bien haut, très haut. Avec l’adhésion d’un public conquis, en prime.

Les rokeurs british de Inglorious vont nous proposer un rock féroce très marqué seventies également, et il faut bien avouer que pour les anciens comme moi, cela fait vraiment plaisir de voir des formations récentes puiser fortement dans l’esprit des 70’s pour façonner leur rock plus d’un demi-siècle après ces  fabuleuses années 70. Mais l’ancien que je suis est aussi très heureux de constater que ce rock-là est très apprécié d’un jeune public, qui a pris autant son pied avec Inglorius qu’avec les frenchies de Iron Bastards, les espagnols de Electric Alley et les allemands de New Roses.

Le hard rock seventies est à l’honneur cette année et c’est bon, même très bon…!



Avec un album à son actif depuis sa création en 2014, ‘Inglorious’, et un second annoncé pour 2017, le groupe va incontestablement tracer sa route dans les festivals européens tant le line up est bon. Au chant il y a bien entendu Nathan James (connu pour avoir chanté avec le Trans-Siberian Orchestra mais aussi Uli Jon Roth, le guitariste de Scorpions), épaulé par deux formidables gratteux, Andreas Eriksson à la lead guitar et Wil Taylor à la rhythm guitar, et soutenu par une rythmique volcanique composée de Colin Parkinson à la basse et Phil Beaver à la batterie.


C’est ensuite Diamond Head qui se présente sur scène sous une magnifique ovation du public, car les vétérans  du heavy metal sont de retour avec un nouvel album! Les titres cultes du groupe ne sont bien entendu pas oubliés et sont joués pour le plus grand plaisir des festivaliers.

Diamond Head, c’est une référence dans le hard et le heavy metal. Le groupe est en effet connu pour avoir beaucoup influencé Megadeth et Metallica à leurs débuts, notamment avec les chansons ‘Am I Evil, Helpless’, ‘It’s Electric’, ‘The Prince’ et ‘Sucking My Love’ que Metallica a repris pendant une bonne période. Amateurs de disques, ces cinq chansons figurent sur le premier album de Diamond Head, ‘Lightning To The Nations’, sorti en 1980.

Pour célébrer le trentième anniversaire de cet album, le groupe effectuera une longue tournée lancée le 7 novembre 2010, avec notamment le Sonisphere Festival de Knebworth, en Angleterre, le 8 juillet, puis le lendemain le Sonisphere en France. Ils joueront également lors de la première édition du festival Heavy T.O. de Toronto le 23 juillet 2011, et au Heavy MTL de Montréal le 24 juillet 2011.

Comme tous les bons vieux groupes, le line up a subi de nombreux changements, avec souvent des empreintes fortes laissées par certains, comme le chanteur Nick Tart (de 2004 à 2014) ou encore l’un des deux fondateurs du groupe, le batteur Duncan Scott (1976-1983).

Mais ne boudons surtout pas notre plaisir car la formation actuelle a vu revenir l’un des deux co-fondateurs, l’excellent guitariste Brian Tatler, qui avait quitté le navire entre 1995 et 2000, et qui semble avoir retrouvé une seconde jeunesse depuis son retour au sein de ‘sa’ formation.




Le show durera environ une heure, avant que Diamond Head ne cède la place à Myrath. Il est déjà 19h30 et voici sur scène nos chouchous tunisiens accompagnés comme toujours d’une magnifique danseuse. Les métaleux apprécient beaucoup ce groupe car Myrath est de plus en plus a l’aise sur scène et le courant passe super bien entre les musiciens et le public. Leur nouvel album sera bien entendu joué ce soir, malgré quelques petits soucis techniques vite réglés. Un très bon moment que nous passerons avec ce groupe et qui donne toujours l’envie de les revoir au plus vite.





Les irlandais de The Answer démarrent leur show vers 21h30. Un groupe qui tourne beaucoup en France ces dernières années, avec en prime un nouvel album à nous proposer ce soir.

L’influence Led Zep est toujours aussi palpable par la gestuelle et l’attitude du chanteur, et les festivaliers apprécient. Comme quoi, la clef est de savoir s’imprégner sans copier ou mimer, en y ajoutant sa touche de personnalité. Et c’est ce que fait à merveille Cormac Neeson.

Elu par le magasine anglais Classic Rock « Meilleur nouveau groupe de 2005 » comme le fut en son temps Led Zeppelin, The Answer a su trouver la potion magique qui distingue un très bon groupe de rock d’un groupe qui marquera son temps. Et ça cartonne, ici, au Raismes Fest. C’est très pro et les titres s’enchainent durant près d’une heure alors que nous avons l’impression de les avoir écoutés moins de 30 minutes. Ce soir encore ce fut un très bon concert. Merci Messieurs!



Le groupe de tête d’affiche, Mother’s Finest, entre en scène à 23h précise, pour 1h30 d’un show qui s’avèrera excellent. D’ailleurs le public qui semblait s’être légèrement dispersé (pour aller se désaltérer) est revenu et les festivaliers se pressent devant la grande scène. Surtout avec l’arrivée sur scène de la chanteuse Joyce Kennedy, figure emblématique du groupe.

Une formation de funk-rock mêlant le funk metal au hard rock et au rhythm and blues (quand elle ne tire pas un chouia vers la fusion) dont Joyce "Baby Jean" Kennedy et Glenn "Doc" Murdock furent les créateurs en 1970 après avoir rencontré le guitariste Gary "Moses Mo" Moore et le bassiste Jerry "Wyzard" Seay. C’est d’ailleurs ce line up originel, renforcé par deux belles pointures, John "Red Devil" Hayes à la guitare et Dion Derek Murdock à la batterie, qui nous offrent ce soir un set de folie. Les festivaliers sont conquis, totalement conquis, et je dois bien avouer que je suis bluffé par ce show. C’est vraiment excellent et je ne peux que vous recommander d’aller voir cette formation sur scène, et de bien entendu écouter leurs albums, même si vous ne ferez pas d’un coup l’acquisition de leurs 15 albums, leurs 5 compils et leur DVD, le très très bon ‘Live at Rockpalast 1978 & 2003’ (sorti en 2012).

Et place aux photos, maintenant, car sur scène, Mother’s Finest c’est de la bombe!






Une très belle réussite que cette édition 2016 du Raismes Fest, et je ne peux que vous recommander de venir nous retrouver à l’édition 2017 de ce festival qui confirme être l’un des tous bons de la fin de l’été et sans aucun doute l’incontournable de la rentrée.

Rendez-vous avec Paris-Move en 2017 au Raismes Fest !


 

Raismes Fest 2016

Reportage : Jacky Moutaillier

Photos : © Jacky Moutaillier

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