Peter Conrad et Karim Albert Kook

Peter Conrad, Karim Albert Kook and friends au Pitchtime

Reportage : Alain AJ-Blues
Photos : © Alain AJ-Blues
Le Pitchtime, le 3 Septembre 2016

Après cette pause estivale, c’est la rentrée des classes. Il est temps pour ma fidèle compagne et moi-même de reprendre la route du Blues, fervents de cette discipline, élèves assidus que nous sommes.

En ce 3 septembre 2016, direction le Pitchtime, à Dourdan, émerveillés comme des gamins et impatients de cette première rencontre avec un Maître du Blues, Monsieur Peter Conrad en personne. Arrivés tôt comme d’habitude alors que les musiciens terminent les balances, nous nous avançons vers la scène. Peter Conrad vient vers nous avec un large sourire et nous accueille très chaleureusement, comme si nous nous connaissions depuis longtemps, alors que c’est une première fois pour nous. Sa disponibilité, sa gentillesse et sa générosité font que de suite nous rentrons en communion avec cet artiste hors normes.

Nous sommes heureux d’être là, et je vous assure, avec pareil accueil d’un tel Maître, nous avons l’envie d’apprendre encore plus, et loin de nous est celle de faire l’école buissonnière!

Je dois vous avouer une chose, tout de même. Depuis le début de l’année, je n’arrête pas de ‘bassiner’ à l’oreille d’Alain Sabbatier, le recteur de l’académie du Pitchtime, la même question: ‘Dis-moi, Alain, quand vas-tu programmer un concert de Karim Albert Kook chez toi?’

Pour notre plus grande joie, Karim est là ce soir, venu retrouver son ami, son complice Peter Conrad et ses musiciens, Lev Levy à la basse et Luc Despioch à la batterie. Karim les accompagnera à la guitare durant toute la durée du concert. 

Karim Albert Kook fait partie de ces artistes incontournables du Blues que nous retrouvons avec toujours une petite larme de bonheur au coin de l’oeil et toujours un coup de coeur, car être auprès de lui, non seulement en tant qu’artiste mais aussi comme homme qui force l’admiration de part cette noblesse de l’âme, est toujours un privilège, et de précieux instants à vivre et à partager. Avec Karim, talent, sincérité, simplicité et amitié fusionnent dans un charisme qui vous saisit aux tripes et ne peut laisser personne indifférent.

Il est 22 heures, place au concert. Excepté le ‘House of the Rising Sun’ immortalisé par Eric Burdon et The Animals, ce premier set est  totalement consacré à l’album de Peter Conrad ‘Aujourd’hui BB’, opus acoustique et en duo avec Karim Albert Kook.

Soit dit en passant, amis et lecteurs de Paris Move, voici un album que je vous recommande fortement car cet indispensable a sa place dans toute CD’thèque Blues digne de ce nom.

Ce soir nous aurons une version différente du CD, plus pêchue, plus électrique, ponctuée des riffs acérés de la Fender de Karim, des rondeurs de basse de l’impérial Lev Levy et de la frappe cadencée de Luc Despioch à la batterie, Saint Luc, apôtre du rythme au groove humaniste, pour reprendre les termes de Karim.


Tu m’excuseras, Peter, si je ne cite pas tous les titres joués ce soir, et si je ne les place pas l’ordre, car tu nous as totalement bluffés, conquis, et nous étions tous un peu ailleurs, dans ton monde, proche du septième ciel.

Dès ce titre, ‘Hier Encore’, la magie opère. Ta présence, ton charisme nous enveloppent. Tu nous imprègnes dans ton univers, dans la force et la beauté de tes textes, dans ta musique bleutée aux couleurs d’espoir. Quand tu chantes ‘ Chaque Matin’, nous avons le blues en nous. Tu ne fais pas que chanter, Peter, ton blues, tu nous le fais vivre intensément, et à tes côtés nous partageons cette passion qui t’anime.

‘Sur l’Asphalte’, tu nous fais voyager dans un décor presque irréel, partager tes bleus à l’âme, tes souvenirs et l’on se sent proche de cette fille du motel dans un décor de détresse.

Au fil de tes compositions, ta voix et ton harmo épousent cette musique dite du diable, le frisson nous parcourt et avec toi, sur ‘Les larmes du Ciel’ qui se brisent sur ta vie, au nom de quel Dieu, de quelle religion doit-on oublier l’amour et la passion, nous verserons notre larme.

Tu nous fais partager ton intimité, ta joie de vivre. Tu sais si bien enthousiasmer le public et le faire rêver, comme sur ‘Aujourd’hui BB’, promesse d’amour, et avec toi, tous en choeur  nous reprenons le refrain de ce titre festif ‘ Hey Hey ma Poule’.

Merci Peter, tu nous as offert un premier set magique, chargé d’intenses émotions. Ta musique est bénie des Dieux, ton blues est la musique de l’âme, la musique des anges.

Après une petite pause bien méritée, histoire de reprendre nos esprits, nous assisterons à un deuxième set totalement différent du premier, comme si nous avions ce soir deux concerts en un. Au gré des titres, ‘Sweet Home Chicago’, ‘The Thrill is Gone’, ‘Dust my Brow’, pour ne citer que les plus connus, le quatuor du premier set, en parfaite complicité, revisite un large répertoire, celui des grands qui ont écrit l’histoire du Blues, tels B.B King, Robert Johnson, Elmor James ou encore Stevie Ray Vaughan.

Peter Conrad est non seulement un harmoniste d’exception, mais en plus il possède ce don, doté d’une énergie débordante de sensibilité, pour communier avec le public et ne faire qu’un avec lui.

Et Karim n’est pas en reste. Sa voix nous collera une bonne dose de frissons sur quelques titres, comme sur ce ‘Faut que j’me tire ailleurs’ de Bill Deraime.


Des ‘guests’, des amis musiciens du groupe sont présents ce soir. Et Peter sait conjuguer le verbe partager au sens noble du terme, leur laissant la part belle, les invitant sur scène, car chez lui la connivence est toujours de mise. Le Blues est une terre sans frontières, où règne la fraternité, permettant ainsi à sa dominance bleutée de se parer de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

C’est l’ami Bnopi Harmojito, toujours accompagné de son inséparable mallette d’harmonicas, qui est le premier guest invité à jouer sur plusieurs titres, suivi par Gérard Cintra, au chant et à la guitare, pour nous interpréter deux de ces compositions blues, ‘Parloir ‘et’ toutes les nuits’, avec à ses côtés un étonnant Dominique Mordini à la gratte électrique. Arezki Hacid partagera la basse, Asher Aïm, la guitare, Alessandro Casu nous comblera d’une superbe prestation au chant, tout comme Alain Sabbatier derrières les fûts, que nous remercions encore une fois pour son accueil en ce lieu.


Pour terminer en beauté ce concert mémorable, Peter se lâchera totalement à l’harmo sur ‘Every Day I have the Blues’ devant un public debout, frappant dans ses mains à l’unisson.

Merci Peter, Karim, Lev, Luc et vous tous présents pour ces moments de partage inoubliables. Ce n’est qu’un au revoir et à bientôt sur la route Blues.

Durant toute cette soirée nous n’étions pas dans un rêve, mais ailleurs, dans une réalité que nous pensions inaccessible, dans une autre époque, celle du début du siècle dernier, quelque part entre les rives du Mississipi et les bars enfumés des banlieues de Chicago. Alors rejoignez-nous, tournez la page, sortez de l’ordinaire, allez assister à des concerts et fréquentez tous ces endroits de proximité comme le Pitchtime. Vous y rencontrerez des artistes incontournables, se créeront de nouvelles amitiés comme ce fut le cas pour nous ce soir, et soyez les bienvenus sur le site de Monsieur Peter Conrad: http://www.peterconrad.fr

Reportage : Alain AJ-Blues

Photos : © Alain AJ-Blues

Le Pitchtime, le 3 Septembre 2016

Peter Conrad et Karim Albert Kook