Otis Taylor à la Traverse, Cléon, le 4 avril 2018
Reportage et Photos: © Jacky Moutaillier
Après Robin Trower en janvier et Albert Lee en mars (reportage sur Paris-Move: ICI), nous sommes allés voir Otis Taylor à La Traverse, à Cléon. Arrivé de nulle part, ou plutôt du fin fond du Colorado, avec des albums dont les titres intriguent (“When Negroes Walked The Earth”, “White African”, “Respect The Dead”, “My World Is Gone”…), Otis Taylor cultive sa différence. Après avoir délaissé son banjo en 1977, il est revenu en 1995 pour emprunter les chemins d’un blues actuel, minimaliste mais intense, un “trance blues” ensorceleur et envoûtant, marchant dans les pas de ceux qui cultivaient la tradition du songwriting social Américain, tels JB Lenoir, John Lee Hooker et RL Burnside.
Le son des titres signés Otis Taylor est obsédant, inclassable, intemporel et tout en rythmiques hypnotiques. Un blues qualifié de “trance blues” qui évoque le passé mais dont le propos reste malheureusement bien actuel. Et c’est aussi pour cela que l’on peut parler de Blues, avec Otis Taylor.
Les thèmes abordés dans les chansons évoquent autant le déracinement que les amours malheureux et les thèmes sociaux qui restent toujours, malgré les décennies qui défilent, un sujet (très) sensible aux USA et impossible à écarter tant les soucis, les problèmes, les crises, les affrontements, les tueries, la déchéance autant que la pauvreté ou le racisme restent présents et d’actualité.
Au travers de ses chansons, Otis Taylor exprime douleurs, colères et souffrances, mais aussi ses espoirs et sa foi dans l’avenir. Cette foi inébranlable qui porte les hommes, génération après génération, et qu’il a transmise à sa fille, Cassie, bassiste qui tourna avec son père au début des années 2000, et qui a, depuis, entamé une belle carrière solo, en produisant ses propres albums.
Je pensais que Anne Harris, la très jolie violoniste qui l’accompagnait, serait à nouveau présente, ce soir, mais c’est un autre musicien qui est présent au violon ce soir, en la personne de l’excellent Kit Massey.
Fidèle à son style de blues très personnel, Otis va nous séduire avec sa voix rocailleuse. Le jeu de ce guitariste verse aussi bien du bluesgrass que dans le rock, nous balançant un “trance blues” auquel personne ne peut rester insensible. Otis n’hésitera pas à faire un tour dans la salle de La Traverse, armé de son harmonica, ce qui plaira incontestablement à l’ensemble de l’auditoire, le bonhomme de près de 70 balais étant également d’une carrure qui en impose et inspire le respect.
Avec un jeu de guitare qui reste toutefois simple mais terriblement efficace, avare de sourires et toujours coiffé de son éternelle casquette, Otis Taylor saura séduire et attirer les faveurs du public tout le long du concert. Cerise sur le cake, sa version revisitée de “Hey Joe” reste un moment fort du show.
Larry Thompson, à la batterie, va également apporter une touche importante au gig par un solo de batterie vraiment intéressant dans ce contexte de “trance blues”. De quoi apporter ce “truc” de plus qui fait d’un bon concert un super-bon concert… dans le cadre d’une bien belle programmation annuelle, il faut le dire et le redire!
Jacky Moutaillier remercie La Traverse, Paul Moulènes (directeur/ programmateur), David Lemercier (régisseur) ainsi que l’équipe technique, son et lumières, et tout le staff de La Traverse pour son chaleureux accueil et sa disponibilité.
Line Up:
Otis Taylor: chant, guitare, banjo, harmonica
Todd Edmunds: basse
Larry Thompson: batterie
Kit Massey: violon
Site web officiel de Otis Taylor: ICI
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La Traverse
37 rue Luis Corvalan, Cléon, 76410
Téléphone : 0235812525
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