Mighty Mo Rodgers au Jazz Club Lionel Hampton

Photos : © Frankie Bluesy Pfeiffer
 
Chaque fois que Mighty Mo Rodgers monte sur une scène et que sa voix rauque retentit, il se passe quelque chose. Le charisme du bonhomme est tel qu’avant même les premières notes de musique et le son de sa voix, sa présence en impose. Celui dont on dit qu’il est «sans doute ce qui est arrivé de mieux au blues depuis ces dix dernières années», ne laisse pas et ne peut pas laisser indifférent. Son regard profond, ses gestes amples, sa démarche de patriarche, sa barbe blanche, tout en Mighty Mo Rodgers impose le respect et l’admiration. Et dès qu’il entame la première chanson, dès que ses doigts glissent sur les touches de son clavier, le chanteur se mue en maître incontestable d’un blues mâtiné de soul et de funk qui captive, qui sublime même les titres empruntés à d’autres, comme à Bob Marley par exemple.
 
Au Jazz Club Lionel Hampton du Méridien de Porte Maillot, à Paris, le premier concert de la semaine parisienne de Mighty Mo Rodgers a été un savant dosage de blues, de reggae à la sauce blues, de soul et de funk teinté du bleu le plus profond.
 
Epaulé par un band à l’efficacité redoutable, avec un excellent Steve Guillory à la guitare, un super Tony Brown à la batterie et un grand, un très grand Albie Burks à la basse, Mighty Mo Rodgers a aligné les incontournables de son album ‘Redneck Blues’, mais aussi plusieurs tires de ‘Blues Is My Wailin' Wall’.
 
Poète exalté, le docteur en philosophie qu’est Mighty Mo Rodgers n’a bien entendu pas omis à plusieurs reprises de reparler de l’événement que fut l’élection de Barack Obama, improvisant même au milieu d’un titre funky un hommage au slogan ‘Yes we can’, et ‘Yes, we did’, avant d’improviser un ‘Happy Birthday’ pour une cliente présente avec deux amies.
 
Autre moment intense d’émotion, son interprétation de ‘Have You Seen The American Dream?’, chanson pour laquelle Mighty Mo quittera ses claviers pour s’installer au grand piano à queue du Jazz Club, avant d’entamer un vibrant et toujours aussi pénétrant ‘Took Away The Drum’ au tempo chamanique.
 
Que dire d’autre que de recommander à tous ceux qui ne sont jamais allés voir Mighty Mo Rodgers sur scène d’y aller, coûte que coûte, car le bonhomme est non seulement un grand artiste, mais aussi l’une des légendes vivantes du blues des temps modernes.
 
Mighty Mo Rodgers