Manuto, ou Les prémices de ‘Radio Poussière’ au Pitchtime

        Manuto, ou Les prémices de ‘Radio Poussière’ au Pitchtime

Reportage et photos : Alain Betton
Le 15 octobre 2011

Il me faut retourner quelques années en arrière, en 2005 précisément, car je me souviens être tombé sous le charme du premier album de Manuto intitulé ‘Vieille Ecole’. Cet opus de blues chanté en français, pimenté d’une pointe de funk, de folk et de soul m’a laissé des traces presque indélébiles et je m’étais dit qu’un jour peut-être les bonnes étoiles du blues me guideraient vers un concert de ce Manuto.

Et bien nous y voila, c’est chose faite en ce 15 octobre 2011. Manuel Destanque nous fait l’honneur de quitter momentanément la côte méditerranéenne pour retrouver le temps d’un concert en Ile de France, au Pitchtime à Dourdan, ses deux complices Bruno Césaroni et Etienne Brachet, respectivement à la basse et à la batterie.
Après un premier essai, fin des années 80, Manuto ‘le groupe’ se reforme en 2003, trio composé de musiciens expérimentés venant d’horizons pour le moins différents avec à l’actif de chacun un impressionnant parcours musical.
Manuel Destanque, disciple de Kamil Rustam, a partagé de nombreux concerts et tournées avec différentes formations en France, en Angleterre, au Bénélux et au Japon.
Bruno Césaroni, artiste aux influences diverses, est passé du rock à la fusion, de la variété au raï, de la musique africaine à la musique latine et a joué entre autres à Londres, au festival de Detroit et a partagé la scène avec des artistes américains.
Etienne Brachet n’est pas en reste, il a participé à l’enregistrement de nombreux albums et a tourné avec des artistes dans le blues, le jazz ou encore la world music sur les scènes européennes, au Liban et dans les Emirats arabes.
Vous comprendrez donc avec ces quelques lignes de présentation pourquoi le groupe a trouvé une identité dans ses compositions et pourquoi la musique de Manuto a une âme.

Entrons maintenant dans le vif du sujet, place au concert. Manuto est sur scène pour deux longs sets. Prestation qui va irrémédiablement porter le public aux anges. Les compositions de l’album ‘Vieille Ecole’ telles ‘Au-delà de moi’ ou ‘Silence’ se succèdent, entrecoupées de reprises empruntées au répertoire de Tom Waits, Lenny Kravitz, Raphael Saadik ou encore de Chris Whitley, sur les titres ‘Hotel vaste horizon’, ‘Border Town’ ou ‘Phone Call from Leavenworth’.

Bruno, campé comme un roc, envoie tout le groove que sa basse peut donner. Etienne, impérial derrière ses fûts, assure…assure ’grave’, même, comme le diraient certains actuellement. La voix de Manuel se module au gré des titres, fait passer l’émotion. De surcroît, Manuel est un excellent guitariste, et il nous a scotchés ce soir. Chacun se souviendra des riffs acérés de sa Saint Blues, des accords endiablés de son Amistar ‘Stager’ et de cette virtuosité à jouer assis avec son Lapsteel Clearwater.
Privilège pour nous en cette soirée, je dirais même cerise sur le gâteau, l’annonce du prochain album de Manuto, ‘Radio Poussière’, dont nous aurons l’exclusivité de quelques titres comme ‘Les âmes simples’ ou encore ‘L’étau se resserre’.

Que du bonheur, je vous dis, et comme un bonheur ne vient jamais seul, nous avons la présence parmi nous de notre grande Dame du blues, Nina Van Horn, venue se joindre au public et retrouver son ami Manuto sur scène le temps d’un bon vieux blues complice.

Un dernier titre en rappel, un inédit de ‘Radio Poussière’ intitulé ‘La Femme sauvage’, émouvant à souhait et emprunt de sensibilité extrême, nous colle le frisson comme ce n’est pas possible.
En attendant courant 2012 la sortie de ce nouvel opus, n’hésitez pas à découvrir ou à dépoussiérer ce ‘Vieille Ecole’, album qui, même s’il date un peu, a toute sa place dans toute bonne CDthèque qui se respecte.

NB : Manuel Destanque se produit également en solo sous le nom de Manuto principalement dans le sud de la France où il réside et partage souvent la scène avec son ami et complice Magic Buck.

www.manuto.fr

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