MAIN SQUARE Festival 2014

MAIN SQUARE Festival 2014

Reportage : Valentin Baugé
Photos : © Valentin Baugé
Valentin Baugé : www.canailleblog.com/valentin534/

Du 3 au 6 juillet 2014 s’est tenue la 10ème édition du Main Square Festival à Arras. 40 groupes, dont les têtes d’affiche Iron Maiden, The Black Keys, Stromae et -M- se sont succédés sur deux scènes. Le festival a fait 135 000 entrées, ce qui représente une belle progression par rapport aux années précédentes. Il se place ainsi 4ème au top 5 des fréquentations des festivals français Rock / Chanson / Electro, juste derrière le Hellfest (150 000 entrées), d’après le site télérama.fr.

Jeudi 3 Juillet
Pour la première fois, une journée spéciale Metal est au programme sur la scène principale (‘mainstage’). Ghost entre en piste à 17h30. Le show grandiose comble le public de métalleux rassemblé à l’ombre de la scène, dès les premiers instants de ‘Year Zero’, extrait de l’album ‘Infestissumam’. Le chanteur Papa Emeritus ll, version horrifique du pape, est aussi impressionnant que ses acolytes: les Nameless Ghouls, créatures sataniques encapuchonnées qui se détachent sur un fond drapé rouge. Le final ‘Monstrance Clock’, repris par la foule enthousiaste, se termine sur des samples.

Mastodon présente ensuite son sixième album, Once More Round The Sun, sorti le 23 juin (‘The Motherload’, ‘Chimes At Midnight’, ‘High Road’) devant un nouveau décor et un imposant mur d’amplis. Le jeu des quatre musiciens – également chanteurs – et les soli du guitariste Brent Hinds, tatoué de la tête, enflamment les spectateurs. Certains se lancent même dans le crowd-surfing.

Place à Alice in Chains, qui nous ravit les oreilles grâce à la maîtrise vocale du duo William DuVall (chant) / Jerry Cantrell (guitare). Le groupe glisse plusieurs titres récents (‘Check My Brain’) parmi les classiques ‘Them Bones’, ‘Man In The Box’ ou ‘Rooster’.

20 000 personnes sont rassemblées pour le show-anniversaire de 1988 d’Iron Maiden. Dès les premières notes de ‘Moonchild’, des explosions déchirent l’atmosphère. Les effets pyrotechniques s’enchainent, mais le clou du spectacle reste le monstre-mascotte Eddie, qui apparaît à trois reprises: pour taquiner la guitare de Jannick Gers, prédire l’avenir dans une boule de cristal, et exposer son petit foetus démoniaque. Quand on pense que le groupe a osé jouer ‘The Number Of The Beast’ aux portes de la chapelle Saint Louis de la citadelle d’Arras…!

Vendredi 4 Juillet
Les trois jours suivants se déroulent sur deux scènes (‘mainstage’ et ‘green room’) pour encore plus de diversité musicale. Le duo américain The Black Keys, qui enrichit son Rock indépendant de plans bluesy, est la tête d’affiche de ce vendredi. La batterie seventies, les intonations et le jeu de scène font parfois penser aux Rolling Stones. Le public se laisse envoûter par le hit ‘Lonely Boy’.

Woodkid a sorti son premier album en 2013 (The Golden Age), et offre déjà un spectacle original avec de nombreux visuels noirs et blancs sur la ‘green room’. Le tout rythmé par un puissant jeu de cuivres et de percussions, jusqu’au climax ‘Iron’/ ‘Run Boy Run’. La conclusion de la soirée est exclusivement électronique avec Skrillex.

Samedi 5 Juillet
Le son Reggae/Blues/Rock/Country du groupe australien John Butler Trio repose sur un banjo, une contrebasse et une batterie. Le public tombe sous le charme d’Ocean, un instrumental de six minutes exécuté sur une guitare acoustique 12-cordes avec une remarquable fluidité.

Côté maîtrise instrumentale, Allen Stone est du même acabit. Le chanteur américain de Rhythm & Blues/Soul à la voix impressionnante se fend d’une reprise soyeuse d’Is This love de Bob Marley.

Le grand show de Stromae, attendu par pas moins de 40 000 spectateurs, tient toutes ses promesses. En plus des méga-hits ‘Papaoutai’, ‘Alors On Danse’ et ‘Formidable’ repris en choeur par tous, l’ami belge se livre en aparté sur des sujets aussi divers que les défaites de la France et de la Belgique au mondial, la recette des moules frites ou sa manie de se curer les oreilles en plein concert. Il ne lésine pas non plus sur les changements de costumes (entrée collégiale en chapeau melon) et le jeu scénique (mimiques d’automate).

Dimanche 6 Juillet
Cette ultime journée, marquée par une météo très pluvieuse, s’ouvre sur la prestation de Keziah Jones. Les spectateurs armés de parapluies en prennent plein les yeux et les oreilles face au super-héros en cape accompagné d’une belle section de cuivres (deux saxophones et une trompette). Pour essayer de conjurer le mauvais temps, le groupe improvise sur ‘No Rain’… Mais ce sera un échec car il pleut encore…

Comme un écho à la journée Metal du jeudi, Rodrigo Y Gabriela reprend l’Orion de Metallica sur guitares acoustiques à cordes nylon. Le jeu est très technique, énergique, plein de panache et retransmis sur l’écran arrière via les caméras embarquées en haut des manches de guitare.

Puis c’est à Brad Thomas Ackley, bras droit de -M-, de reprendre l’Eruption, de Van Halen. Conscient que ses nouveaux morceaux ne font pas forcément l’unanimité, Matthieu Chedid, pour sa deuxième apparition au MSF, ne dégaine ‘Je Dis Aime’, ‘En Tête A Tête’ et ‘Onde Sensuelle’ qu’en deuxième partie de spectacle, pour faire monter la sauce. Le festival s’achève dans l’allégresse avec David Guetta, qui bombarde la foule d’une pluie d’infra-basses et d’effets spéciaux. Du pur Guetta.

Reportage : Valentin Baugé
Photos : © Valentin Baugé

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