MAGIC BUCK au Blues Corner à Versailles

MAGIC BUCK au Blues Corner à Versailles le 23 novembre 2018
Reportage: Alain AJ-Blues – rédacteur en chef adjoint (Paris-Move)
Photos de MAGIC BUCK: © Alain AJ-Blues

Pour ma compagne et moi-même, notre patience est enfin récompensée. Depuis deux décennies, Magic Buck, troubadour des temps modernes et digne héritier des grands bluesmen de légende parcourt les routes de France et de Navarre pour prêcher son Blues, et en cette soirée du 23 novembre 2018, nos chemins vont enfin se croiser, nous allons rencontrer Magic Buck. Et après coup, dès la fin du concert, je vous l’avoue, nous serons disciples convaincus et fidèles assidus.

Nous sommes arrivés tôt dans cette belle salle du Blues Corner à Versailles. Les portes ne sont pas encore ouvertes au public, mais déjà nous sommes chaleureusement accueillis par Jean-Philippe Lalande, comme à son habitude, car en ce lieu, depuis notre première venue, nous nous sentons comme chez nous.
Magic Buck termine les balances et descend de la scène. Nous nous dirigeons vers lui, sourires explicites au lèvres, pour faire connaissance.

Il est parfois difficile d’expliquer un ressenti, tant notre première impression est souvent la bonne, celle qui ne trompe pas, lorsque nos regards se croisent, complices, ponctués d’une étincelle de malice, quand l’émotion prend possession de nous.
Tout simplement lorsque la magie opère, lorsque parle le coeur, nul besoin de paroles, nous nous comprenons et nous devinons en Magic Buck un personnage humble et sensible, un de ceux qui ne trichent pas, ni dans la vie, ni sur scène, un homme, un artiste sincère et authentique.

Les amis photographes ont répondu présents et nous rejoignent: Alain Hiot, Patrick Marion, Bruno Charavet, Jean Paul Marti et Meli Sane, nouvelle venue au club, mais néanmoins amie de longue date.
Tous ensemble, complémentaires autour de la table commune, nous partagerons nos passions, amitié et complicité, sans prise de tête, pour que plus belle encore soit la fête.

L’heure du concert vient de sonner. Il est à peine 21 heures, Magic Buck fait son entrée sur scène sous les applaudissements nourris du public. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser emporter comme dans un rêve. Vous les rouvrez, Magic Buck est seul sur scène, haut perché sur son ‘Tabourin’, instrument de son invention qui est un tabouret de bar intégrant un tabourin sous le pied gauche et une planche au son énorme sous le pied droit. Il en joue comme le ferait un batteur, mais se défend d’être un ‘one man band’. De cette première image que l’on se fait, déjà se dégage tout le charisme du personnage.

Durant deux longs sets nous serons aux anges. Le temps va se suspendre, comme par miracle. Chronos, dieu du temps et de la destinée, pour nous ce soir, vient de bloquer le mécanisme de l’horloge pour que nous puissions pleinement profiter et “prendre notre pied” dirai-je même, au fil des 22 titres de la set list de ce soir, uniquement des compositions chantées en anglais et puisées dans le répertoire de l’artiste.

Dès les premiers titres, ‘Cicada Blues’ et ‘Blues Bootstomper’ de l’album ‘Love & Light’ datant de 2011, nous prenons nos premières claques bleutées, comme le sang qui coule dans les veines du bluesman. Enjouée, la guitare s’encanaille avec l’harmonica, la voix nous prend aux tripes, et le Blues de Magic Buck au plus proche des racines de cette musique nous étreint et ne nous lâchera plus.
Deux autres titres de cet album seront joués: ‘Scrapbooking Blues’ et ‘Hey You’, ainsi que ‘Do It Or Not Dot It’, d’un autre album, ‘Thankful’ qui date de 2008.

Magic Buck utilisera trois guitares durant toute la soirée: une Gibson L00 de 1995, réédition du modèle d’avant-guerre, idéale pour jouer en finger-picking, une Ibanez 637-12 cordes de 1980, souvent accordée en Drop D pour renforcer les graves de façon magistrale, et cette superbe National Style O-1930, guitare résophonique, c’est à dire à résonateur. Ce n’est pas une Dobro, mais une “Nash’na” avec le corps nickelé et le manche en érable. Cette guitare est sa préférée, car il lui a fallu attendre d’avoir l’âge de 51 ans pour pouvoir se l’offrir.

Cette guitare a déboulé dans sa vie durant l’été 2016 et a considérablement influencé l’écriture de son dernier album, ‘Soul Confidence’, en 2017.
Alors arrêtons-nous sur ces 3 titres de ‘Soul Confidence’ joués durant ce premier set avec cette National Style O, dont ‘Breakin’up On A Cellphone’ étonnante ballade Blues dans l’ère du temps dont vous pouvez voir le clip officiel ICI

Lorsque les mains expertes de Magic Buck font pleurer les cordes sur ce titre instrumental, ‘Flo’s Waltz’, joué en slide, bluffés, nous retenons notre souffle. Sublime… un ange passe!

Sur ce titre, ‘They Call Me Magic Buck’, l’artiste se dévoile. Voici pour vous quelques paroles traduites en français de ce texte: “Tu ne connais sûrement pas mon nom, je ne cherche pas la célébrité, tu ne me verras pas à la télé, ça ne m’empêchera pas d’être toujours sur la route. J’ai plus d’une adresse, je ne gagne pas de disques d’or, j’aime rencontrer chaque acheteur. On m’appelle Magic Buck, mes amis m’appellent Magic Buck.
Bienvenue au concert, côte à côte, rang par rang, j’aime voir vos visages, dans ce si bel endroit, cette toute petite salle, pleine de vous belles gens, toujours à donner le meilleur de moi, sans prendre de repos. On m’appelle Magic Buck……”
Un coup de Blues au sens noble du terme! Nous sommes fiers et heureux d’être auprès de toi, ce soir, Magic Buck.

Citons encore ces titres de ‘Soul Confidence’ joués avec les guitares Gibson et Ibanez: ‘Even Travellin’ Shoes Get The Blues’, ‘If I Could Use Some Charms’, et ‘Ginger Lady’, avec des textes pour la plupart autobiographiques. Magic Buck ne fait pas que jouer son Blues, non, il le vit intensément et nous le fait vivre également avec une énorme émotion.

Le deuxième set sera tout comme le premier, c’est à dire émouvant et diaboliquement Blues.
Le Blues a une âme, avec ces titres de l’album ‘Thankful’ datant de 2008, ‘Five O Seven’, My Blue Ford & Me’, ‘I’ve Been A Sinner’, ‘Find Your Way’ et ‘All A Man Can Do’, Magic Buck nous convie sur les chemins de traverse de sa vie. Le Blues a une âme, le Blues a une histoire. Au fil des accords de guitares, au gré des notes aux harmonicas, les yeux rieurs, les yeux fermés ou mi-clos, totalement dans son trip, Magique Buck fait rejaillir toutes les joies et les peines d’un passé ou d’un présent, l’histoire du Blues, l’histoire d’hier ou d’aujourd’hui dans laquelle chacun d’entre nous, un jour, peut se reconnaître.

Retour sur l’album ‘Soul Confidence’ avec ces titres ‘From Friday Seventeen To Sunday Nineteen Fifteen’, ‘Destiny’ et ‘Be My Babe’. La femme est présente, celle que l’on attend sur le quai d’une gare, celle que l’on a quittée, celle que l’on a libérée ou bien celle à qui l’on promet la lune.

En parfaite communion avec le public, Magic Buck nous contera quelques anecdotes et il nous fera même chanter sur ‘Coyote Dance’. Il nous expliquera que parfois ce canidé sort de ses forêts varoises pour venir faire danser les gens lors de soirées festives et quelque peu arrosées. Alors nous chanterons “WououououououououWoap”, tous en choeurs et à maintes reprises, en frappant très fort dans nos mains.

Un dernier titre instrumental sera joué en rappel, ‘Ngoma’, qui signifie en langage malgache “laissez moi tranquille, ne m’importunez pas”, concernant un personne qui a perdu un être cher, et dont s’est inspiré Magic Buck lors d’une tournée à Madagascar.

Tous les titres joués ce soir seront fortement applaudis par l’assistance tant Magic Buck nous a totalement conquis, tant il excelle de son jeu aux guitares, tant son Blues épouse les racines de cette musique. Cet artiste incontournable du Blues est magique dans son style et unique dans son genre. Magic, tout simplement magic.

Remercions ces deux complices Jean-Philippe Lalande et Jean-Mi Parent (absent ce soir, mais que nous n’oublions pas) pour avoir programmé Magic Buck au Blues Corner. Comme d’autres lieux que nous connaissons bien, la salle n’était pas comble ce soir, et c’est plus que dommage, car Magic Buck, Bluesman à la notoriété et au talent incontestables, venu du sud de la France pour une tournée d’une cinquantaine de dates dans l’hexagone, fêtait ses 20 ans de carrière.
Avec un esprit philosophique positif, on se dit qu’il faut sans doute laisser faire le temps, que ce n’était que la quatrième soirée concert dans cette belle salle versaillaise dédiée au blues, qu’il y en aura d’autres de prévues l’année prochaine et que le public sera bien au rendez-vous.

Pour nous deux et le public présent ce soir nous avons vécu un concert de Blues inoubliable! Tous, comme t’appellent ainsi tes amis, nous te remercions, Magic Buck!
Sur la route du retour, dans la nuit noire, malgré pluie et brouillard, nous étions heureux, avec des étoiles plein les yeux. Nous ne sommes pas ressortis les mains vides de cette soirée, mais avec 3 albums de Magic Buck, dont un double live, ‘This Magic Will Buck You Up!’ non cité dans ce reportage. Nous allons pouvoir revivre ce concert et nous “envoyer en l’air”, musicalement blues, vous l’aurez compris, durant les longues soirées d’hiver à venir!

Amis lecteurs de Paris-Move, vous êtes sûrement nombreux pour avoir déjà applaudi cet artiste sur scène, mais si ce n’est pas encore le cas, rendez-vous sur son site officiel pour suivre ses dates de concert, car un jour ou l’autre il jouera à proximité de chez vous. Alors surtout ne le manquez pas!
Sur son site vous pouvez également vous procurer ses albums et vous ne regretterez pas, je vous l’assure.

Le site web de Magic Buck est ICI

N’oubliez pas non plus dee vous abonner à sa page Facebook, ICI

Portez-vous bien et que vive le Blues!

MAGIC BUCK au Blues Corner à Versailles le 23 novembre 2018
Reportage: Alain AJ-Blues – rédacteur en chef adjoint (Paris-Move)
Photos de MAGIC BUCK: © Alain AJ-Blues