Les Nuits de L'Alligator 2010

                               Les Nuits de L'Alligator 2010

 
Reportage: Yann Charles & Bruno ‘Nono’ Migliano
Photos : © Yann Charles et © Bruno ‘Nono’ Migliano 
 
 
 
Les soirées parisiennes du Festival "Les Nuits de L'Alligator" ont eu lieu dans la capitale du 16 février au 6 mars. Un festival dont la taille et la renommée ne cessent de croître. A preuve, cette année, la quinzaine de villes reparties dans toute la France qui participaient également à ce festival.
Éclectique de par sa programmation, le Festival "Les Nuits de L'Alligator" nous a permis de découvrir bon nombre de groupes pour qui le Blues est le point commun de leur musique. Ou plutôt "les" Blues, oserais-je dire, car qu'il soit Roots, comme par exemple avec Vieux Farka Touré, le fils du mythique chanteur-guitariste Ali Farka Touré, ou déjanté, comme celui proposé par Bob Log III, le Blues de tous ces artistes est issu des mêmes racines, vibrant ensuite selon les influences et les aspirations de chacun.
 

 Que ce soit les suisses de Hell's Kitchen, les jeunes rockeurs de Mustang qui nous ramènent vers le ‘rock à Billy’, les Belges de Triggerfinger qui nous plongent dans un univers à la fois Hard-Rock, Blues-Rock et quelque peu psychédélique, ou les américains de Radio Moscow qui nous entraînent dans les 70’s de Led Zep, tous ont été des révélations pour le nombreux public qui venait tous les soirs, que ce soit à la Maroquinerie, La Flèche d'Or ou la Boule Noire.
 
Des salles bien remplies, quoi de mieux pour faire revivre et même faire renaître ce style de musique trop souvent considéré comme ‘passéiste’, ou ‘dépassé’, le Blues. Mais vu l'âge moyen de tous ces groupes et la manière dont ils ont intégré puis adapté ces bases à des musicalités et sonorités modernes, on ne peut qu’espérer que cette renaissance soit durable et non un simple feu de paille que balayera un nouveau style de musique, pur produit de la technologie des studios.
 

 
Cette année, le Festival "Les Nuits de L'Alligator" nous a permis de découvrir un vrai ‘Blues Alternatif’, comme avec Asaf Avidan, chanteur à la voix exceptionnelle, croisement de Janis Joplin et de Robert Plant avec un rien d’Hendrix, le tout enveloppé dans un écrin de classique qui donne une touche très sensuelle à sa musique, ou avec ces Anglais de The Agitator qui font remonter à la surface un Blues bien Roots à la saveur bien prononcée.
 
Avec une guitare, un harmo et un micro, nous voilà repartis avec Honkeyfinger vers les racines les plus profondes avec par moment un virage étonnant vers le trip hop, tandis qu’avec Dustaphonics on replonge dans les valeurs sûres du bon trip ‘Sex, Blues & R’n’Roll’ qui cartonne. Histoire de démontrer aussi que la bonne musique se fiche pas mal des étiquettes et qu’elle s’écoute telle que, et autant de fois que l’on en a envie.
Exactement ce que nous offre sur un plateau She Keeps Bees, la reine des abeilles, avec son Rock bien enlevé qui nous décolle le miel que nous avons dans nos oreilles, ou ces new-yorkais un peu déjantés de Turner & Cody au folk farouchement anticonformiste.
 

 

Des valeurs sûres du Rock Français, tels Daniel Jeanrenaud et Tony Marlow, ont fait résonner leurs guitares du côté de la Boule Noire. Sans oublier ces ovnis tout à fait déroutants que sont James Chance & The Contorsions, avec cet étonnant mélange de ‘Funk and Soul’ à la James Brown, brassé de Techno et de Jazz, un mélange explosif et survitaminé que IsWhat, emmené par un chanteur charismatique, nous propose également à sa sauce, parce que chaque sorcier a ses propres ingrédients, ses propres recettes magiques.
 
En fait, toute une nouvelle scène que nous aurons sans aucun doute le loisir de découvrir et d’apprécier au cours des mois et des années à venir car ces groupes seront, pour nombre d'entre eux, les grands noms de demain. De futurs grands que le Festival "Les Nuits de L'Alligator" nous aura permis de découvrir, et c’est là, sans aucun doute, ‘la’ grande réussite de ce festival: faire découvrir avant d’autres ceux qui seront les grands noms de demain.
 

 

Remerciements: Isabelle Béranger (Bipscom), David Isaac et Philippe Langlois (DixieFrog), les équipes des salles de La Maroquinerie, La Flèche d'Or, La Boule Noire et Frankie Bluesy Pfeiffer (Paris-Move).
Les Nuits de L'Alligator 2010