Les Crows survolent l’Amadeus Song, à Bordeaux

                            Les Crows survolent l’Amadeus Song

Préparée et réalisée par Virgin B.
Réalisée le 2 cotobre 2010, à L’Amadeus Song, Bordeaux
Photos : Virgin B.

Ils sont cinq. Cinq comme les doigts d’une main, mais pas n’importe laquelle: une main qui n’a rien d’engourdie ou maladroite. Une main qui propulse énergie et dynamique dès les premières notes du concert.
C’est à Bordeaux que les oiseaux noirs, entendez les Crows, ont décidé de se poser ce soir du 2 octobre, jour de match de foot sur le sol bordelais et de réapparition sur scène de Bertrand Cantat dans un festival non loin de là. Mais les cinq membres du groupe ne se sont pas arrêtés à ces détails et comptent bien mettre l’ambiance et allumer le feu sur scène, comme dans le public de L’Amadeus Song.

Le ton est donné dès qu’ils entament le premier morceau, ‘Dusty my Blues’, de Spencer Davis, plein de bonne humeur. Sous les spots, la soirée s’annonce chaude pour ces oiseaux qui ne sont vraiment de mauvaise augure. Et cela déroule, le plus naturellement du monde, sur ‘Neighbour neighbour’. Avec, faut-il le préciser, ce sens de l’humour dont Hervé, le batteur, est un spécimen haut en couleurs puisque tout au long de ce concert il sera Mister intermède, présentateur et désinformateur des titres à venir. Aussi, lorsque José, le chanteur, se met à quatre pattes sur la scène pour commencer à tracer une ligne faite de poudre, au sol, pas besoin d’être sorti de Saint Cyr pour comprendre que va jaillir la version Clapton de ‘Cocaïne’!
On enchaîne ensuite avec les reprises de ‘Barefooting’ et ‘Mustang Sally’ de Wilson Pickett sur lesquelles la Fender de Christian et le talent de JimDi à la lead guitar sont imparables. Hervé n’est pas en reste pour garder la cadence!

Pas en reste non plus, les Crows, pour les reprises des chœurs, et ils ne font pas les choses à moitié, que ce soit sur ‘Big Bird’ ou ‘Get in on’. Vous voulez du JJ Cale, du Spooky Tooth, du ZZ Top…? Pas de problème, c’est comme si vous mettiez une pièce de monnaie dans la fente d’un Jukebox. Sauf que celui-ci ne reste pas immobile! Il demande la participation du public, le capte, le happe pour mieux l’entrainer sur les routes du blues et du rock.

Avec les Crows, c’est tout votre corps qui ressent le rythme et qui ne demande qu’à se lever. Pas étonnant, donc, qu’au cours de la soirée le public soit passé des fauteuils à la scène. Dans la salle de l’Amadeus qui allie espace et classe, et où les assiettes sucrées-salées sont à l’image des différents styles et rythmes, la spontanéité a pris le dessus, et jusqu’au bout de la nuit, jusqu’à la dernière note!
Il faut dire qu’il y avait du répertoire, avec les Crows. Enchainer deux sets de plus d’une heure trente chacun, c’est signe que ces oiseaux-là ont de la réserve, car jamais l’énergie n’a failli. Même Jean-Marie qui se dit ‘intérimaire bassiste’ s’est taillé la part belle, dans le show!

Chanteur au magnétisme intense, José accapare entièrement son rôle, jouant son rôle de frontman, sur scène, lançant des regards complices à ses compères, des sourires au public, avec cette chaleur humaine qui dépasse largement la prestation scénique.
Pas en reste, Christian et JimDi se mettent à traverser le public, se glissant entre les spectateurs enthousiastes, se mêlant à ceux qui dansent, jusqu’à leur donner la fièvre. Que ce soit sur du Gary Moore ou du John Mayall, la ferveur n’a plus de limite et la liesse se lit sur les visages de tous.

Entre les imposantes colonnes de la salle de l’Amadeus, les Crows ont su occuper l’espace, faire vibrer les watts et joindre à leur cause un public bordelais souvent en retrait mais qui là, s’est éclaté. En effet, les Crows ne sont pas descendus de leur région parisienne pour trouver de la glace, et ils ont, au contraire, fortement contribué au réchauffement de la planète musicale bordelaise.
C’est au bottleneck que JimDi fera encore jaillir le feu sur ‘Rocky Mountay Way’ puis ‘I’m a man’. Si le tube de verre a chauffé sur les cordes, l’ambiance, elle, était aussi des plus chaudes.

Sensibles à l’accueil que leur réserva le staff de l’Amadeus Song, José et ses compères dédièrent quelques mots à ceux qui leur permirent de réaliser cette soirée avant de prendre leur envol pour une autre destination.

Si l’adage ‘ravitaillé par les corbeaux’ peut leur est dédié, alors inutile de vous indiquer que vous pouvez signer toute suite pour une commande et la livraison d’un vrai blues-rock par ces ravitailleurs là.
Peut-être ont-ils eu chaud sur le territoire bordelais, les Crows, mais je peux vous assurer qu’ils n’y ont perdu aucune plume.
Relation de cause à effet? Il paraîtrait que la plume, justement, ils l’auraient en main pour les compos de leur prochain album. Qui nous sera livré par les corbeaux ravitailleurs…? Je passe d’ores et déjà commande. Et ferme.

Virgin B., en direct de Bordeaux, ravitaillée par les Corbeaux

The Crows