Le Buis Blues Festival 2012

 

Le Buis Blues Festival : un incontournable de l’été !
Reportage et photos : © Frankie Pfeiffer

A côté des grosses mécaniques dont les affiches envahissent les médias et qui drainent plusieurs dizaines de milliers de spectateurs, il existe de petites manifestations où convivialité, fraternité et amitié sont les clefs d’une incontestable réussite. A l’instar de Lax, village niché dans l’Aveyron, le village du Buis, pas loin de Limoges, est devenu au fil des années une des étapes incontournables de tout festivalier amateur de blues qui se respecte.
En cette année 2012, c’est la septième édition que proposent Laurent Bourdier et l’association ‘l’Ecole Buissonnière’, avec de quoi faire frissonner les fans de bonne musique. Le vendredi soir, à Nieul, ce sont tout d’abord Black Cat Joe & Miss Corina et Bad Mules qui sont à l’affiche, puis samedi, au Buis, Philippe Ménard, les Hokie Joint, Sugaray & les Flyin’ Saucers, et enfin les Hot Chickens.

 

Le vendredi en fin d’après-midi, c’est à Nieul et sous un soleil de plomb que Black Cat Joe & Miss Corina ouvrent le festival, un duo qui joue des blues bien roots mais aussi des versions revisitées en blues acoustique de AC/DC et Led Zeppelin. Deux reprises interprétées à la sauce Black Cat Joe & Miss Corina qui font vibrer un public conquis qui réservera d’ailleurs au duo une ovation méritée. Un duo qui mériterait de se produire sur de grandes scènes, surtout lorsque leur blues roots vient revisiter de grands classiques du rock.

 

 

 

Après le duo Black Cat Joe & Miss Corina c’est un quartet qui entame son set sous un soleil couchant mais encore brûlant, les Bad Mules. A l’évidence les quatre compères sont de grands complices et leur musique s’en ressent, débordant d’énergie positive et de vibrations survitaminées. Clavier, batterie, guitare et saxo seront rejoints en fin de concert par Laurence, une chanteuse à la voix particulièrement captivante, la formation réussissant même à faire lever et danser une bonne partie du public.

 

 

Le lendemain, en fin d’après-midi, c’est à nouveau sous un soleil de plomb que Philippe Ménard se lance en solo. Malgré la canicule et les plus de 40° affichés, le public a répondu présent, même si en ce début de soirée la place de l’église n’est pas encore noire de monde. Mais plus le Philippe joue et plus le public arrive, comme attiré par ce bonhomme qui joue de la guitare, de l’harmonica et des percussions seul sur scène. Un ‘one man band’ qui vaut bien des formations ou des duos que l’on croise ici et là. Mais il est vrai que Philippe Ménard a de la bouteille, a bouffé des kilomètres et s’est forgé une réputation, s’imposant tout naturellement comme l’une des références européennes du ‘one man blues band’.

 

 

 

Ce sont ensuite les Hokie Joint qui succèdent au solitaire Philippe Ménard, eux qui furent contraints de déclarer forfait l’an dernier pour cause d’un heureux évènement offert à leur chanteur-leader Jo Jo Burgess, la naissance d’une petite fille. Une petite fille au prénom déjà chanté, Roxanne, et à laquelle son papa et le groupe fêtèrent le premier anniversaire en lui dédiant une chanson. Roxanne, bien sûr. Pas celle de Police, mais une compo signée Hokie Joint.
Explosif, doté d’une énergie débordante et avec des mimiques façon Mick Jagger, Jo Jo Burgess est incontestablement le personnage du groupe, un garçon au regard perçant et troublant à la fois. Hokie Joint, une formation découverte à Cognac et que l’on aimera revoir sur d’autres scènes si l’hexagone craque pour ce groupe qui sait astucieusement combiner le côté déjanté de son chanteur à celui à peine plus réservé des musiciens.

 

 

 

Après pareille explosion d’énergie, il fallait avoir du talent et du poids pour assumer la suite. Ce que Sugaray entreprit de faire avec maestria. Faut dire que non seulement le beau bébé à la carrure style Teddy Riner a le combo pour le suivre, les Flyin’ Saucers, mais il a aussi la voix, le physique et le charisme pour s’imposer en toutes catégories Blues.
Dès la première chanson, c’est le raz de marée vers la scène, le public voulant approcher au plus près cette véritable bête de scène. A la manière d’un grand et vieux showman qui a trimbalé sa carcasse dans les plus belles salles du monde, le jeune Sugaray se fait complice du public, interpelle ici une jolie femme, là une autre, avant de descendre de scène et serrer des mains tout en chantant, puis de s’asseoir dans un recoin pour y chanter tristesse et amour avec une émotion à soulever des montagnes.

Enorme. La prestation de Sugaray et des Flyin’ Saucers fut énorme et nous ne pouvons que recommander à tous les amateurs de belles (et vraies) voix d’aller voir ce Sugaray en ‘live’. Vous prendrez, je vous l’assure, l’une des plus belles claques de votre vie.

 

 

 

Après le monumental Sugaray il fallait oser prendre le relais pour assurer un set de taille tout aussi XXL que celui taillé par le beau bébé made in USA. Et que pensez-vous qu’ils firent, les trois fous furieux des Hot Chickens…? Ils montèrent sur scène et lâchèrent les chevaux de leur rock débridé et enragé. Contrebasse soulevée dans les airs, caisse claire frappée à coups de talons, riffs de guitare cinglants, le trio de barges joue libéré et leur ‘rock à billly’ envahit la nuit limousine jusque tard dans la nuit. Même tôt le matin.

 

 

 

 

Avant de fermer le rideau sur cette septième édition du Buis Blues Festival permettez-moi de tirer un grand coup de chapeau aux ‘artisans’ et artistes qui exposèrent guitares-bidons, dessins et photos dans La Grange, aux bikers qui alignèrent leurs Harley près de cette même Grange, aux bénévoles sans qui ce festival ne serait pas ce qu’il est, aux Shaggy-complices qui sont au Buis comme chez eux, à ‘magic’ Laurent Bourdier sans qui rien n’aurait été possible, à tous ceux que je retrouve là-bas avec énormément de plaisir car tous sont devenus de bons et de vrais amis, sans oublier ce merveilleux public qui contribue au succès croissant du Buis Blues Festival.

L’été prochain, ne ratez pas la huitième édition du festival. Vous le regretterez un peu plus encore…!

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