LAX'N BLUES FESTIVAL 2011

                                 LAX'N BLUES FESTIVAL 2011

Reportage: Frankie Bluesy Pfeiffer pour Paris-Move & Blues Magazine, et Nathalie Nat’ Harrap pour Blues Matters (UK)
Les 25 et 26 mars 2011 à Lax (12)
Photos: Frankie Bluesy Pfeiffer

Après la superbe édition 2010 récompensée notamment par le Prix Zicazic 2010 du meilleur public, c’est avec grand plaisir que nous avons retrouvé toute l’équipe de bénévoles qui transforme ce petit village de l’Aveyron en un festival digne des plus grands événements du blues en France, voire en Europe.

Voilà pourquoi, contrairement à d’habitude, nous avons décidé de commencer ce reportage par quelques photos de ces bénévoles grâce à qui ce festival est devenu ce qu’il est. Honneur donc à eux!

Comme chaque année, c’est au Jacobar, dans le village voisin de Luc, que nous retrouvons autour d’un verre et du traditionnel saucisse-aligot tous ceux qui contribuent à faire de cet événement l’un des incontournables festivals de Blues.
C’est l’un des combos qui se produiront le lendemain sur la grande scène, le quatuor Burning Dust, qui va proposer ce soir à un public déjà chaud son rockabilly de feu. Un quatuor composé de Dashing Dan à la guitare et au chant, Earl Angel à la guitare, Dazzle Dave à la contrebasse, Phil Baston à la batterie, et qui va tout faire pour tenter d’intéresser le jeune public présent au Jacobar à son rockabilly.

C’est sous un grand soleil que nous retrouvons le lendemain matin toute l’équipe des bénévoles déjà au taf alors même que la nuit fut courte, très courte. Les visages sont radieux, car contrairement à l’édition 2010 qui se déroula sous une pluie battante, c’est un beau soleil qui suit d’un regard amusé le rush des cuisinières qui préparent tripoux et aligot tandis que d’autres bénévoles finissent de construire bars et autres stands de merchandising.

Les premiers groupes arrivent en fin de matinée et les musiciens se succèdent sur scène pour régler amplis et batteries tandis que Rock Box, sorte de fanfare pop-rock un peu barge, s’installe pour répéter de l’autre côté.

Il est 19 heures tout juste lorsque la première formation à l’affiche de ce Lax’n Blues monte sur scène. Comme l’indique le nom de leur formation, Two Timers, c’est un duo en pleine forme qui attaque son set. Un duo composé de deux réelles personnalités: Sarah James au chant, aux percussions et à l’harmonica, et Gordon Russell, un ancien du Dr Feelgood, à la guitare et à la valise-grosse caisse. Une prestation électro-acoustique qui enflamme le public déjà présent dans la salle, charmé par les yeux et l’énergie de la belle Sarah tout comme par le jeu incendiaire de Gordon.

Une heure et demie plus tard, les deux british quittent la scène à l’heure prévue, non sans avoir assuré deux rappels et recueilli une très longue salve d’applaudissements. Petit tour sous la tente et ver les bars, le temps que les techniciens préparent la montée sur scène de Burning Dust.
Près des bars, c’est Rock Box qui assure l’inter-plateau en proposant des reprises de AC/DC et de Pink Floyd arrangées à la sauce de la fanfare Rock Box. Une surprise pour nous qui n’avions jamais vu cette formation en ‘live’, mais une très belle surprise, la formation faisant preuve d’une ingéniosité musicale particulièrement intéressante, comme ce chant au mégaphone ou ces percussions réparties sur deux musiciens. Sans doute aucun, la grosse révélation de ce festival 2011.

Le temps d’une bière et d’une dernière reprise signée Rock Box, et nous voici à nouveau face à la scène sur laquelle Burning Dust nous attend. Avec Dashing Dan et ses trois compères, on rentre de suite dans un rockabilly d’enfer qui ferait bouger le pied du plus insensible des spectateurs. Le public accroche d’autant plus que le combo alterne de bons vieux standards à des compos originales basées sur une rythmique en béton. Dazzle Dave à la contrebasse et Phil Baston à la batterie font tanguer le public tandis qu’Earl Angel aligne les riffs et que Dashing Dan, déchaîné, fait hurler le public de joie en se roulant au sol au milieu d’une chanson. Rien à dire, le rockabilly est, et restera toujours, une arme musicale fatale.

C’est avec un indéniable plaisir que nous retournons sous la tente pour non seulement boire une mousse mais aussi et surtout écouter à nouveau Rock Box. Cette fois, ce sont des adaptations de titres de ZZ Top et de Status Quo qui enflamment le public, avec encore et toujours chant au mégaphone et basse au sousaphone. Génial, réellement génial…!

Troisième formation de la soirée à monter sur la scène du Lax’n Blues, les Shake Your Hips ont la redoutable tache de passer après un groupe qui a non seulement fait monter la température de plusieurs degrés, mais fait bouger le public. Un challenge que Freddy, le chanteur à l’imposante carrure, va relever avec brio, accompagné par quatre musiciens prêts à faire trembler la salle.
Dès les premières notes d’Olivier à la guitare, accompagné par un Jean-Marc Hénaux déchaîné à l’harmonica et une rythmique en acier trempé, c’est le déclic. Le public répond instantanément présent et plusieurs spectateurs de regroupent pour danser dans l’espace quasi inexistant que d’autres veulent bien leur laisser.
C’est maintenant la foule des grands festivals qui se presse contre la scène, obligeant les photographes de presse à trouver refuge sur les enceintes tandis que l’homme à la Gibson bondit sur l’avant scène et fait jouir sa guitare devant les yeux illuminés de spectatrices devenues fans.
Des enfants qui se sont glissés au premier rang miment Jean-Marc Hénaux à l’harmo, captivés par le jeu de ce maître du ‘ruine babines’. Une belle leçon pour ceux qui se demandent encore comment attirer des jeunes vers un instrument. Tout simplement en les emmenant voir des groupes jouer en ‘live’. Les compos se succèdent à une vitesse infernale: l’instrumental ‘Swing Harp’ précède les titres phares du groupe que sont ‘Mary Jane’ et ‘Eight O’Clock Blues’ que Freddy chante seul, sans Banish, le chanteur de BPB, qui ne pouvait être à Lax pour interpréter ce seul titre. Sans oublier le titre culte, ‘Caroline’s Smile’, qui met le feu à la salle. Une salle conquise, soumise à la rythmique des frangins Ferrié (basse et batterie) et qui termine le set en totale communion avec les SYH, les bras levés, réclamant rappel sur rappel.

Retour sous la tente où l’on retrouve la géniale fanfare Rock Box juchée sur les tourets en bois. Les reprises à la sauce mégaphone + sousaphone connaissent un succès d’anthologie, notamment avec un ‘Antisocial’ à coller des frissons tant les spectateurs le hurlent avec ferveur.
Une formation à découvrir absolument, absolument!

Retour dans la salle pour aller écouter la tête d’affiche de cette nouvelle superbe édition de Lax’n Blues, le John Coghlan’s Quo. D’entrée, ce sont des titres de légende signés Status Quo que le quartet balance, dont le mythique ‘Caroline’, bien sûr. A moitié caché derrière ses fûts, John Coghlan, batteur de Status Quo de 1962 à 81, est à la baguette. Aux baguettes. C’est lui qui est le maître de cérémonie et que les objectifs des photographes cherchent à saisir. C’est lui qui donne les directives et qui fait monter la pression, distillant au fur et à mesure du set les titres cultes du Quo dont la salle entière reprendra en chœur les refrains.
Véritable rouleau compresseur musical, le John Coghland’ Quo aligne les ‘Down Down’ et ‘Paper Plane’ ainsi que la fameuse reprise de John Fogerty, ‘Rocking all over the world’. Conquise, la salle réclame, hurle un rappel que John Coghlan acceptera finalement d’assurer malgré un état de fatigue réel tant le bonhomme a tout donné pour ce public en or.

C’est une fois sortis de la salle, que l’heure d’été se rappelle à nous. Une heure de sommeil en moins, certes, mais toutes ces heures de plaisir valaient bien cette heure de perdue. Une heure que l’on perdra à nouveau avec grand plaisir l’année prochaine, à Lax, et encore à Lax.

Remerciements: aux frères Bastonero et à tous les bénévoles de Lax.

LAX'N BLUES FESTIVAL 2011