La Bonne…Ville du Blues

                                     
                                       La Bonne…Ville du Blues

Reportage : Frankie Bluesy Pfeiffer
Réalisé le 7 août 2010
Photos : © Frankie Bluesy Pfeiffer

C’est à la frontière entre la Gironde et la Dordogne, dans le village de Vélines, que s’est déroulée cette troisième édition du festival de la Bonne…Ville du blues. Et pour cette nouvelle édition, les organisateurs ont vu et fait les choses en grand, en plaçant et en proposant pas moins de trois scènes au cœur de ce petit village.

C’est sous un soleil d’enfer que les premiers spectateurs arrivent, des bikers ravis de trouver ici de la bonne musique, de quoi boire et se restaurer, et…même de l’ombre sous les arbres situés près de la première scène, Place de la Mairie.

Premier à se présenter sur cette scène, le Gang Dubois ouvre les festivités malgré un public encore (trop) clairsemé. Faut dire que le soleil éclatant qui brille sur tout le sud de la France après deux à trois semaines de mauvais temps a sans nul doute incité bon nombre de personnes à faire un saut du côté de la mer et du sable chaud avant de revenir en fin d’après-midi.
Mélange de compos et de reprises, le set du Gang Dubois est à l’image de son leader, Jerry ‘Roll’ Dubois, imposant et enthousiasmant. Un guitariste-chanteur qui interprète le blues depuis plus de 35 ans (hé oui…!) et qui, avant de venir s’installer en 2006 en Aquitaine a joué au sein de plusieurs formations en région parisienne, comme les Blues Fellows, Just Blues ou Mister Blues, entre autres, ayant eu également le bonheur de croiser la route et de jouer avec Luther Allison, Mickey Baker, J.J. Malone, Franck Goldwasser, tant en France qu’aux Etats-Unis.

Second groupe à affronter le soleil, et sur la seconde scène, Combo Coaster. Issu de la rencontre de quatre musiciens aux profils différents et complémentaires, Combo Coaster synthétise différents styles en une musique rock aux accents blues, folk, funk et reggae. Fervent partisan du mélange des cultures, Combo Coaster propose une musique plaisante qui se joue des styles et des carcans, mais difficilement ‘cataloguable’. Et c’est tant mieux, dirons-nous. Une musique qui reflète les émotions, les envies, les humeurs, les doutes, les coups de cœur et les moments forts de la vie. Une musique vivante et bourrée d’énergie, à l’image des quatre musiciens qui composent ce groupe: Sylvain Newland à la basse, Georges Gillaizeau à la lead guitar, Damien Louradour à la batterie et Raphaël Reynier à la guitare rythmique et au chant.

Retour à la première scène, ensuite, avec Keymana. Une formation qui a mis entre parenthèses la musique blues pour nous proposer un rock percutant et sans concession. Un combo qui combine les deux pôles d’une pile électrique bourrée d’énergie: Sylvain (guitare) et Cyril (batterie) en pôle positif, les deux Jérôme (l’un au chant et le second à la basse) en pôle négatif, sachant que fonction des chansons et des morceaux interprétés, fut regroupée en pôle positif la rythmique composée de Jérôme à la basse et Cyril à la batterie, laissant l’autre pôle au chanteur et au guitariste. Un groupe que j’aurais bien aimé voir, ou revoir, au Halloween Metal Fest qui se déroule chaque année à Ascoux, entre Tao Menizoo et Prime Sinister, par exemple, car leur place aurait été plutôt là-bas qu’ici, à Vélines.

Après le déluge Keymana, back to the roots et au blues sur la seconde scène avec Youngbluesters, un quatuor qui vous aligne des reprises en y mettant leur grain de sel propre, sans se la jouer, avec le sérieux et le sourire qui rendent ce type de formation sympathique au possible. Un combo bien propre sur lui et dont vous pouvez découvrir les bonnes ondes bluesy et positives sur un premier CD à commander en passant via leur page MySpace (voir infos en fin de reportage).

Direction ensuite la troisième scène, à l’autre bout du village….à moins de 150 mètres de la première scène. Une troisième scène située sous un véritable chapiteau de cirque et sur laquelle les organisateurs vont faire se succéder les artistes du grand concert de la soirée avec tout d’abord le Howlin’ Blues Trio, puis Miguel M et enfin le Blues Power Band.

Premier à monter sur scène, le trio des Howlin’ Blues Trio met le feu d’entrée, avec un Jean Noël Hervé (aka ‘Shakey Nono’) déjanté à l’harmonica et au chant. Le genre de loustic au style imbibé de Sonny Boy W., Little Walter et Howlin’ Wolf et qui vous transforme un pétard mouillé en feu d’artifice interminable.
A ses côtés, un brillant Vincent Jamet aka ‘Robin Hookins’, sorte de grand échalas qui vous sort les plus éclatantes sonorités de sa guitare comme de son clavier, mélange de John Lee Hooker et de Pinetop Perkins, sans oublier, bien sûr, celui qui assure la rythmique à lui seul, Julien Bourrousse, aka ‘Bourrousse Willie’s’, à la contrebasse. Un pilier indestructible et au couvre-chef très classe, qui est également contrebassiste du groupe de ‘rock à Billy’ Gutter Boys. C’est dire combien il l’a dans le sang, le groove, ce Bourousse Willie’s…!

Second artiste à se présenter sous le chapiteau, Miguel M. Une référence, pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Excellent chanteur-guitariste mais aussi très bon auteur-compositeur, Miguel M puise son inspiration dans les musiques noires américaines, proposant ainsi un blues péchu rempli de funk, de soul et de rock. Sa voix et son style lui permettent de mêler reprises épicées et revisitées par lui avec des compos aux couleurs musicales éclatantes. Des compositions chantées en anglais sur ses précédents albums, dont l’excellent ‘A New Day’ (Wagram-Lastcall Records), et qu’il interprète désormais en français sur son dernier opus (au titre évocateur?) ‘Tout Mon Possible’. Un album dans lequel Miguel M aborde des sujets d’actualité tels l’intégration et la société de consommation, preuve que l’artiste est sensible à tout ce qui se passe autour de lui et qu’il sait le traduire en chansons. Un album remarquable, à écouter (musique, mais aussi paroles!) encore et encore.

Arrivés la veille, les Beeps ont, comme d’hab, été grands. Grands en offrant la veille aux bénévoles du festival un set intimiste au cours duquel ils interprétèrent deux titres de leur futur nouvel album. Grands, car comme savent si bien le faire les membres du Blues Power Band, ce concert fut encore différent des autres, avec son lot de surprises. Obligeant presque les fans du combo à les suivre sur toutes les routes de France pour découvrir à chaque fois ce qui rendra un concert différent des autres. A Vélines, ce furent trois danseuses, dont Juliette Dragon, qui vinrent illuminer quelques titres, le feu au bout des doigts et le regard de braise. Un set qui se termina avec Miguel M en ‘special guest’ sous un chapiteau aussi chaud que le fut le soleil de cette journée.

Il ya des jours, et des nuits, où on aimerait que le temps cesse d’avancer trop vite, ou que l’on puisse appuyer sur la touche ‘replay’. Le problème, c’est que cette télécommande n’existe pas encore, et que les Blues Power Band continuent leur route. Comme le dirait si bien Titeuf: ‘C’est pô juste!’

Sites web à consulter:
www.myspace.com/legangdubois
www.myspace.com/thecombocoaster
www.myspace.com/keymana
www.myspace.com/youngbluesters
www.myspace.com/thehowlinbluestrio
www.myspace.com/miguelmgroup
www.myspace.com/bluespowerband

et bien sûr : www.labonnevilledublues.com

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