King Automatic et Electric Duo à Blues sur Seine

               King Automatic et Electric Duo à Blues sur Seine

Reportage: Frankie Bluesy Pfeiffer & Nathalie Nat’ Harrap (Blues Matters)
Réalisé le 6 novembre 2010
Photos: © Frankie Bluesy Pfeiffer

C’est dans l’un des temples du festival Blues sur Seine, le CAC Georges Brassens, que vont se produire ce soir deux formations dont l’effectif est des plus réduits, et pour cause, puisque King Automatic est un ‘one man band’ et que comme le nom du combo l’indique, Electric Duo est un duo.

C’est donc King Automatic, en solo, qui débute son set avec une énergie qui en épate plus d’un. Casquette vissée sur la tête et superbes rouflaquettes sur les côtés, on prendrait presque ce King pour un automate diaboliquement remonté vu ce qu’il fait à la fois de sa guitare, de sa batterie, de son harmonica et de ses boîtiers à effets.
Musicalement, King Automatic nous propose un mélange de blues dopé au rockabilly, ou ‘vice de versa’, car avec ce King là on ne sait plus du tout où se situent les frontières des genres, et c’est tant mieux. Un accord ou deux de guitare, deux notes d’harmo, le tout enregistré en boucle et voilà notre lascar qui se déchaîne sur un tempo d’enfer, emportant la salle avec lui. Le public tape du pied et des mains, ovationnant ce King Automatic dont la prestation nous laissera même un goût de ‘trop peu’, tant il fut bon!
Un artiste à découvrir, absolument, surtout si vous avez envie de vous doper avec un produit non interdit, de la bonne zik.

Après ce ‘one man band’, et comme vous le certifient les maths, un plus un faisant deux, place à deux musiciens, un duo, et pas n’importe quel duo. Ici, c’est guitare et batterie. Avec du chant en plus, mais sans le troisième pilier des mythiques trios tels Cream ou le Jimi Hendrix Experience, sans bassiste. Et sans bassiste, ca va le faire, et bien!

Déjà, avec leur CD au titre légèrement provocateur, ‘Low Class Blues’, le duo Jack Bon et Eric Delbouys avait frappé fort, nous proposant un blues non pas ‘low cost’, mais ‘top class’, rien que ça. Un opus qui méritait amplement sa note de 4 CD et que vous pouvez découvrir ici…

Faut-il encore vous présenter Jack Bon, ex-leader de Ganafoul, power-trio qui a marqué le rock français des 80’s avec notamment 6 albums au boogie-rock bien torché, avant que le bon Jack ne reprenne la route en solo puis de croiser celle du batteur-percussionniste Eric Delbouys. Un batteur-compositeur-arrangeur fan de John Bonham, le cogneur du Zeppelin, mais aussi un touche à tout qui l’a amené à participer à des projets en compagnie de Bernard Lubat ou Bernardo Sandoval.

La gueule de la Strat et la voix rappellent de suite que le bon Jack a pas mal bourlingué, et qu’il nous croisera encore longtemps sur la route du blues-rock. A moins qu’il ne l’ait prise dans le sens rock-blues. A fond la caisse, comme ce set endiablé que le duo nous envoie pendant une bonne heure trente. C’est brûlant comme du plomb fondu qui glisse entre les oreilles et ça vous décolle la pulpe du fond. Sans un moment de pause, ou à peine, le temps de quelques mots, d’un sourire et de revisser sa casquette sur la tête. Côté batterie, c’est perforant et explosif tandis que côté guitare, on donne dans le poisseux et le furieusement déjanté. C’est du blues-rock qui n’a jamais eu envie de crever et que les deux lascars font rugir comme un fauve en rut. Et autant on vous disait que sur l’album ca dégage, avec ce côté ‘ambiance bar’ à en voir les instruments, autant là, on y est en plein, dans notre ‘ambiance bar’, le verre de bière à la main et les instruments tout près, là, à les toucher.

Un premier titre en rappel que le bon Jack nous offre en solo, seul à la gratte, tout d’abord, avant de terminer en Duo façon tornade, histoire de nous envoyer en pleine tronche ce qu’est le vrai, le bon, le pur ‘low class blues’.
Classe, tout simplement classe, cet Electric Duo!

 

A consulter:
www.myspace.com/lekingautomatic
www.myspace.com/electricduolmi

King Automatic et Electric Duo à Blues sur Seine