Juan Rozoff en concert à Massy

Reportage : Eric Le Hoenen
Photos : © Eric Le Hoenen
Paul Baillart, Massy, le 24 Mai 2017
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Juan Rozoff, était ce soir à Massy, à la salle Paul Baillart.
Après la musique du monde, la musique pop, rock, blues et la chanson française, je vais vous faire découvrir un artiste hors du commun, une véritable bête de scène, le tsar du funky, Juan Rozoff.
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Avant de laisser la scène à cet artiste français et faire sonner le funk, nous avons en première partie le Big EDIM Band, avec 28 artistes passionnés.

Le Big EDIM Band, fondé en février 2012, est issu de l’école du même nom et est dirigé par Florent Hinschberger. Ce soir il nous propose un concert hommage à Prince, James Brown et Otis Redding, le résultat d’une collaboration avec Juan Rozoff, avec une réécriture de standards du funk pour grand ensemble où se côtoient sur scène jeunes musiciens, amateurs confirmés et musiciens professionnels pour mieux unir leurs énergies et nous communiquer leur plaisir de jouer. Nous aurons même le plaisir de voir la mère de Juan, 88 ans, prendre bien soin de son fils, et toujours dans le tempo.
Une très belle première partie, qui nous a bien chauffés.

Il est plus de 22 heures et c’est autour de Juan Rozoff, accompagné de son équipe, d’investir la scène de salle Paul Baillart. Cela commence par “Intoxicated”, extrait de son dernier album “Maison Rozoff”, un titre surboosté par son ami Didier Combrouze. Nous entrons immédiatement dans son royaume, la funkytude.
Doté d’une éternelle jeunesse et du haut de ses 51 ans il entraine le public dans son rythme, ses pas, ses influences Afro-Américaines, son style. On le surnomme d’ailleurs le “Prince” français. C’est dire combien le bonhomme a une certaine classe. Et une classe certaine!
Avec humour et une pointe de malice il nous glisse même qu’il préfère “être le Prince français que le Guy Béart espagnol”.

Leader charismatique, Juan Rozoff est non seulement un chef de gang, c’est aussi le membre de toute une équipe, d’un groupe composé de musiciens de talent sur lesquels il peut se reposer pour transmettre leur énergie à tous à son public, et cela fonctionne, cela détonne, cela cartonne, mettant une ambiance torride dans une salle Paul Baillart surexcitée.

Mais derrière la bête de scène, Juan laisse entrevoir un homme avec une sensibilité à fleur de peau. En effet, il ne va pas hésiter à modifier la setlist de ce soir pour nous offrir un moment d’émotion en rendant hommage à l’acteur Roger Moore, décédé il y a deux jours, le 22 mai dernier, à l’âge de 89 ans.

Véritable mélange de James Brown et James Bond qui ne se prennent surtout pas au sérieux, Juan est dans un style très second degré, entre le sérieux et le folklo, mais toujours avec charme et décontraction. Son costume en est la meilleure preuve, de même que son éternel sourire et sa joie de vivre.
Tout au long de ce concert il sera présent sur scène dans son costume de félin, de panthère, à l’affût des bonnes notes et du plaisir de son public.

Près de Juan, un jeune guitariste éclabousse la scène de son talent, Jérôme Cornelis. Doué à la guitare comme au chant. Sa voix, sa générosité, son jeu de gratte font vibrer la salle. Le public (et plus particulièrement le public féminin, il faut le reconnaitre!) a chaud et mouille la chemise, conquis par ce musicien de talent. Un nom à retenir, si vous ne l’avez jamais vu sur scène, Jérôme Cornelis.

Juan Rozoff… c’est 35 ans au service de la funk music. C’est une vie dédiée au funk, à la musique, à offrir du plaisir aux autres. Né à Paris, fils d’un ingénieur-aventurier russe et d’une comédienne-poétesse espagnole, il gardera en permanence une oreille, voire les deux, sur le Flamenco, même si ce sont les disques des Beatles de sa cousine qui furent son étincelle, car comme beaucoup de gamins dingues de zik mais ne sachant pas encore jouer d’un instrument, c’est avec une raquette de tennis qu’il accompagna les 4 de Liverpool avec cette première air-guitar multi-cordes.

Juan Rozoff, c’est un auteur-compositeur, chanteur, guitariste, mais aussi batteur à l’occasion, qui a pris racines et influences sur les grands du rythm’n’blues, comme Otis Redding par exemple, s’aventurant également dans la musique africaine et jamaïcaine, avec comme référence “Bob Marley”, entre autres, avant d’en venir aussi au “Rock à Billy”.
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Son univers musical s’enrichira de Michael Jackson, Prince, Elvis Presley, Frank Zappa, Aretha Franklin… et la liste est bien trop longue pour tous les énumérer ici. Des influences et des acquis qui lui procurent cette fabuleuse énergie positive et cet enthousiasme qu’il dégage sur la scène.
Artiste multi-instrumentiste et show-man hors pair, Juan Rozoff a aussi fait la première partie de géants comme James Brown, Larry Graham, George Clinton, les Temptations, et Maceo Parker. Son premier album de funk brûlant, “Jam Session”, sorti dans les années ’90, fut un véritable succès. Après une petite pause de onze ans, il nous est revenu avec “Abalorladakor”, un album puissant, mélange savant de salsa, soul et reggae, sans oublier cette touche de blues personnelle. Une réussite!

Sur la gauche de la scène, côté cuivres, le Juan est épaulé par un saxophoniste et un tromboniste. Deux artistes bourrés de talent mais aussi d’humour, se transformant au gré des titres joués ce soir en vrais comédiens. Emballé, le public ne sait plus où donner de la tête et les deux cuivres ont droit eux aussi à leur ovation.
Sur la droite de la scène et plus en retrait au milieu de la scène, claviers, basse et batterie sont moins exubérants mais constituent néanmoins la base rythmique la plus solide et la plus consistante possible. L’ossature sans laquelle les autres musiciens ne pourraient virevolter comme ils le souhaitent.

Juan, ce groover discret, nous est (enfin !) revenu avec un album intitulé “Maison Rozoff”, son troisième opus. Et là, on peut dire sans se tromper que c’est du condensé. La crème de la crème de la maison Rozoff. Une sorte de “Best of” qui n’en a ni le titre ni le goût puisque cet album ne reprend pas de titres des deux autres albums, mais une sorte de “Best of” de Juan lui-même. Comme si le bonhomme avait voulu se serrer les tripes pour vous donner le meilleur de ce qu’il a en lui et qu’il n’avait jamais pu ou su dévoiler.
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Osez franchir la porte de cette maison Rozoff et vous serez conquis ! C’est du “made in” hispano-russo-français dans lequel Juan se lâche avec ses mots, pour notre plus grand plaisir. L’album d’un artiste simple, avec le coeur sur la main, toujours à l’écoute du public et avec une pêche d’enfer sur scène, jusqu’à épuisement…, car Juan vous donne tout, et se donne totalement, sans compter.

Si vous voulez profiter de vos journées à plein, danser, sourire, avoir la pêche dès le matin, effacer les soucis ou tracas du quotidien, car il n’y a pas de mal à se faire du bien, je vous invite à écouter et à visiter cette jolie maison qu’est la “Maison Rozoff”…!!!
Montez le son et lâchez-vous !

Ecoutez Jam Session et Abalorladakor ici, sur Deezer.

Ecoutez la “Maison Rozoff” ici aussi, sur Deezer.

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Reportage : Eric Le Hoenen
Photos : © Eric Le Hoenen
Paul Baillart, Massy, le 24 Mai 2017