Joe Louis Walker colore le New Morning au Chicago blues

Quand un détenteur de plusieurs Grammy et WC Handy Award grimpe sur scène à presque 60 balais, on se dit que soit le personnage va vous la faire ‘je ne suis pas n’importe qui et j’assure, mais juste ce qu’il faut’, soit façon ‘vous savez qui je suis et moi aussi, et je vais vous en donner pour ce que je suis, un max’, car on sait que ce sera forcément ou tout l’un ou tout l’autre.
 
Avec Joe Louis Walker, pas de souci ni de chichi, c’est le max, et d’entrée, avec une sacrée surprise que nous propose le fin renard du Chicago blues dès l’entame du concert, avec un as de la Les Paul à sa droite. Dès les premiers riffs on se regarde, stupéfaits par le talent de ce guitariste. ‘Qui c’est?’ me demande un confrère. ‘Aucune idée…’, lui dis-je, calquant ma réponse sur celle de tous les amis présents. Car oui, la première grosse baffe de la soirée nous est donnée par celui qui allait en fin de concert nous dévoiler qui il est, en nous l’écrivant: Linwood Taylor. Un nom, chers amis, à retenir absolument car le bougre a assuré comme une bête, mettant d’emblée le concert un cran au-dessus de ce que l’on pouvait imaginer de bien.
 
Epaulé par un tel fauve de la six cordes, Joe Louis Walker nous démontre que le blues qu’il a dans les veines est toujours aussi ardent, brûlant, incandescent. Même sans Shemekia Copeland, ‘Lover’s Holiday’ est intense et coloré, puis illuminé par un monumental solo de Linwood Taylor. On vous le dit, on vous le répète, un nom à retenir. Incontestablement.
 
Après 19 albums solo, Joe Louis Walker a de quoi faire pâlir d’envie plus d’un bluesman, mais le temps ne semble pas avoir de prise sur le gaillard et c’est avec la même énergie qu’à ses débuts que le chanteur-guitariste revisite B.B. King avant d’inviter les amis présents à le rejoindre.
 
Premier à monter sur scène pour se glisser aux claviers, Julien Brunetaud, comme à son habitude, nous gratifie d’un éblouissant boogie-woogie que Linwood Taylor prolonge d’un lumineux solo de gratte. Trompette à la main, Boney Fields les rejoint, accompagné par Davyd Johnson et Robbie Edwards aux saxos, entraînant tout le groupe dans un Chicago blues cuivré et racé.
 
C’est un harmonica à la main que Joe Louis Walker reviendra, accompagné d’Amar Sundy et de tous ses invités, pour un rappel déchaîné, repartant à près de minuit passé sous une standing ovation méritée.
 
Y’a des soirs, comme ça, où le blues vous donne plus d’énergie et de vie que toute autre forme de musique,…et c’est tant mieux.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
 
Merci à Fred Delforge (Zicazic – www.zicazic.com ) pour son papier et son stylo (hé oui, un nom à retenir, Linwood Taylor!) ainsi que ses précieuses notes.

 

Et allez découvrir:

Les photos de Bruno Migliano ici 
Les photos de Xav' Alberghini ici 
Les photos de Yann Charles ici
Le compte-rendu de l’incontournable Fred Delforge, sur Zicazic 
Le site de Joe Louis Walker 
Le site de Dixiefrog 
Le site du New Morning (et toute sa programmation !) 
 
 
Joe Louis Walker