Jimmy Burns au Comptoir du Jazz

                          Jimmy Burns au Comptoir du Jazz

Reportage et photos : Virgin B.
Le 4 novembre 2011, à Bordeaux

Un soir de pluie et à Bordeaux le blues n’est pas resté sur le trottoir. C’est au Comptoir du Jazz que tous les bons potes se sont retrouvés: un certain Comptoir sur les quais, le 4 Novembre dernier.
Blindée, bondée, survoltée, endiablée, c’est une foule multiple qui s’est pressée en cette petite salle incontournable en matière de concerts blues. Et ce n’était pas pour n’importe qui, pour Jimmy Burns, louisianais de 68 printemps qui, entouré des Flyin Saucers, entamait une série de concerts sur le sol français.
Dans une ambiance feutrée, avec le sourire, il s’est avancé face à son public avec sa LesPaul Gibson DC, s’est installé et a commencé un set qui, sous ses allures calmes, devait se révéler énergique et fort en puissance.

A ses côtés, les Flyin Saucers en back line. Les émotions soulignées par l’harmonica de Fabio Izquierdo, se mêlant aux accents tout en douceur du bottleneck de Fabrice Joussot. Et de ses origines, Jimmy Burns en livrait toute l’âme. Le Mississippi s’exprime, la tristesse comme la joie dans une voix qu’il sait tenir et avec brio sur la durée se retrouve sous le feu des spots. Sous ses allures débonnaires, un feutre surmonté de quelques plumes multicolores et derrière le verre fumé de ses lunettes, les yeux de Jimmy Burns pétillent lorsqu’il interprète des titres de son dernier album ‘Stuck in the middle’ dont ‘Incidental love’, ou ‘Feels like Rain’ ou bien encore ‘Early Morning Blues’ ou ‘How Close is your love’.

Et le public n’est pas en reste pour frapper dans ses mains, pour sourire et partager les ondes que la musique diffuse. Que ce soit sur ‘Tush’ ou ‘Miss Annie Lou’, la ferveur est palpable. Cédric Le Goff aux claviers n’est pas en reste et les regards échangés avec Jimmy, Fabio ou le public ne trompent pas. Ces gars là, sur scène, ils se donnent à fond et sont complices.

On ressent le bien être de Jimmy dans ce lieu convivial, toujours autant bondé, même en seconde partie de soirée qui pousse tard. Lui qui a connu nombre de salles en passant du Japon au Canada, de la Grande Bretagne aux grosses scènes des USA, il n’en fait pas état, il vit sa musique, l’offre à un public conquis qui le lui rend bien.

Denis Agenet à la batterie n’aura pas faibli non plus pour donner à cette soirée toute la rythmique du Sud du Mississippi, l’harmonica de Fabio n’aura pas démérité, tout comme les accents d’orgues Hammond de Cédric.
Les dernières note s’égrainent du fond de la salle du Comptoir du Jazz jusqu’au trottoir où le blues n’altère pas les esprits mais les conforte.
A 68 ans, un sacré phénomène que Jimmy Burns sur scène comme backstage. Une dose de dynamisme, de cœur posé sur les notes, les blanches, les noires,…celles qui ont fait LA nuit bordelaise de Jimmy.

Jimmy Burns