Jaded Sun en concert au New Morning (Paris – blues music)

C’est un mercredi 25 mars de l’an 9 après le début du 21ème siècle que le combo irlandais immatriculé Jaded Sun a fait rugir dans la salle parisienne du New Morning le souffle rageur d’un rock que l’on croyait perdu, celui des Lynryrd Skynyrd, Faces et autres géants que furent Free et Led Zeppelin.

Formé il y a 6 ans, le quintet venu du nord de l’Europe côté ‘britannique’ semble presque composé de fils cachés ou illégitimes de Plant & Co tant leur son est digne de celui des meilleurs groupes des 70’s. John Maher au chant (et à rien d’autre, telle est sa volonté) est de la race des seigneurs des rock bands, faisant rugir son organe comme un lion ou une hyène, relevant haut et fort le flambeau de l’héritage Robert Plant / Steven Tyler, tandis que les deux gratteux de service, Sean Gosker et Eorann Stafford font saigner les cordes de leurs guitares façon Rory Gallagher, Jimmy Page et Joe Perry
      
                    
La rythmique, quand à elle, n’a rien à envier aux plus grosses artilleries actuellement en batterie sur la scène rock: Damien Kelly à la basse et Gavan Murray aux fûts s’imposent comme un duo-cocktail d’enfer dans la droite ligne des légendaires rythmiques des Who, Free ou Molly Hatchet.

 
Sur scène, le groupe libère les chevaux et lance la grosse cavalerie. Les titres de leur dernier CD, ‘Gypsy Trip’, défilent puissance dix, comme si votre chaîne stéréo était soudainement devenue poussive, en manque de décibels. En ‘live’ des titres comme ‘Breaking Through’ et ‘She’s Got Class’ prennent une dimension énorme, un volume étonnant. Détonnant. C’est comme si Plant et Page étaient de retour, affutés comme aux meilleurs jours du dirigeable. Cela envoie, cela déroule, cela écrabouille tout sur son passage et le New Morning se retrouve dans l’état du soleil, corrompu, explosé, tel que dessiné sur la couv du CD et le T-shirt du batteur.
                            
  
Avec ‘Hey You’ le irish-combo s’approprie un rock très sudiste mêlé à du Rory Gallagher, comme pour mieux boucler la boucle irlandaise, avec un excellent Eorann Stafford à la six cordes, un Eorann Stafford au look ayant quelque chose du regretté Rory, mais en plus sage, faut le reconnaître. Mais le feeling est là, indiscutablement, et si le groupe ne fait pas changer de cap à ce nouveau dirigeable, la suite promet d’être luxueuse, savoureuse, lumineuse, comme ces rayons de soleil si intense que Jaded Sun a fait briller cette nuit-là, au New Morning.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
 
Jaded Sun