Hell’s Balls Belgium, 11 novembre 2023
Kortrijk Xpo, Courtrai, Belgique
1ère édition
Affiche : Temptations For The Weak/ Bark/ Carnation/ Suicidal Angels/ Asphyx/ Sonata Arctica/ Peter Pan Speedrock/ Stratovarius/ Carcass/ Epica
Texte et photos: Jean-Christophe Baugé (BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METALLIAN/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK)
Ambassadeur d’un power metal nourri des forces de la nature, SONATA ARCTICA n’est plus l’excitant quintet dont Markus Steiger a soulagé la maison Nuclear Blast en 2021. Le chanteur apostat Tony Kakko confesse que Clear Cold Beyond, après deux Acoustic Adventures (2022) hors champ, se devait de renouer avec le speed échevelé, écervelé, des quatre premiers albums. Aucun des nouveaux titres-assommoirs à 160bpm (vitesse de croisière) ne fera tomber nos réflexes immunitaires. En revanche, le mid-tempo “Dark Empath”, crânement présenté comme une extension du single “Don’t Say A Word” de 2004, et le morceau-titre, au ressort cinématographique, glissent sans provoquer de haut-le-cœur sur des ondes imprévisibles.
STRATOVARIUS, quintet recomposé, ne faut pas à sa réputation: ultra-professionnel à défaut d’être divinement inspiré, il continue à arranger avec plus d’aisance qu’il ne compose. Timo Kotipelto, le vétéran qui a eu une actualité acoustique, est ainsi avantageusement soutenu par les chœurs. Les joutes instrumentales vertigineuses entre Matias Kupiainen (guitare) et Jens Johansson (claviers) prennent parfois une tournure prog’ bienvenue. Les titres consistants tels “Unbreakable” et son refrain catchy ou “Halcyon Days” et son break technoïde éclipsent facilement ceux qui ne le sont pas.
Dix-sept ans après son chant du cygne très prématuré, CARCASS revenait avec Surgical Steel à un death qui ne cache pas ses racines metal. Parmi les titres toujours aussi racoleurs, de “Cadaver Pouch Conveyor System” (transporteur de sac mortuaire) à “A Congelated Clot Of Blood” (un caillot de sang congelé), la moitié sont des chefs d’œuvre du genre. Avec ses trois minutes in-your-face et une superbe montée à deux guitares harmonisées en palm-muting, “Captive Bolt Pistol” est presque formaté pour le passage en radio! Le héros de ce retour gagnant s’appelle Bill Steer, qui, au-delà de ses pérégrinations seventies au sein de Firebird, réintroduit les twin guitars au menu et écrit une nouvelle page d’Histoire, celle de l’après-Wishbone Ash/ Thin Lizzy/ Iron Maiden.
Depuis son 5ème album Requiem For The Indifferent, EPICA verse du côté obscur en pointant du doigt tous ceux qui fuient leurs responsabilités devant le chaos général. Et cela fait du monde, la précarité de l’emploi et son corollaire – la peur de l’avenir – nous ayant progressivement transformés en une armée de moutons émasculés. Musicalement, par contre, la révolution n’est pas encore à l’ordre du jour. L’approche “la belle et la bête” dans les voix de Simone Simons/ Asim Searah (remplaçant de Mark Jansen, en congé paternité avec Laura Macri) est conservée, ainsi que les soli d’Isaac Delahaye. Le groupe ne fait qu’affirmer son style en empruntant paradoxalement beaucoup à Therion.
Setlist EPICA
- Abyss Of Time – Countdown To Singularity (Omega, 2021)
- The Essence Of Silence (The Quantum Enigma, 2014)
- Victims Of Contingency (The Quantum Enigma, 2014)
- Unchain Utopia (The Quantum Enigma, 2014)
- The Skeleton Key (Omega, 2021)
- Fools Of Damnation (The Divine Conspiracy, 2007)
- The Final Lullaby (The Alchemy Project, 2022)
- The Miner (The Alchemy Project, 2022)
- Code Of Life (Omega, 2021)
- Cry For The Moon (The Phantom Agony, 2003)
- Beyond The Matrix (The Holographic Principle, 2016)
- Consign To Oblivion (Epica, 2005)
Line-up EPICA
Simone Simons : chant
Asim Searah : guitare
Isaac Delahaye : guitare
Coen Janssen : claviers
Ariën Van Weesenbeck : batterie